by Dany Flingueuse

Lire en Poche à Gradignan (Gironde) avec ses 25.000 visiteurs, est sans aucun doute la manifestation littéraire la plus courue d’Aquitaine, du Sud-Ouest, voire au-delà !

Avec Dominique Lucas, bénévole de la manifestation et aussi dans l’organisation des salons de Libourne et Gujan, nous avons eu le plaisir de participer à la soirée d’ouverture en présence des officiels et de la marraine, Florence Aubenas.

L’ambiance y était et après les discours, les remises de prix, nous avons eu la chance d’assister à une représentation unique du Quai de Ouistreham d’après le roman de Florence Aubenas. La comédienne Magali Bonat a véhiculé le texte de manière magistrale, seule en scène pendant plus d’une heure !

Ensuite tout était question d’ambiance et petits fours, le temps d’y papoter avec Benoit Lacoste porteur du blog à l’ombre du noyer

et d’un projet de lieu culture à Saint-Paul-Lès-Dax … chutttttttttttt on en reparlera début 2023 ici, sur le Collectif Polar.

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Samedi matin, c’est RDV avec les mordu(e)s33 pour prendre notre revange et sauver notre honneur bafoué à Lisle Noir : la murder party ! Nous allons devoir résoudre l’énigme d’un accident dans une simulation de vol spatial. 2h30 plus tard, l’honneur est sauvé ! Bon coupable, bon mobile, bon mode opératoire et nous ne pouvons que féliciter les compagnies Paradoxales et Du sûr Saut de leur performance d’acteurs et d’improvisation tout comme les auteurs complices Benjamin Fogel et Yvan Robin.

 

Après une pause galette bien méritée commence le marathon …qui alternera pour ma part rencontres/tables rondes et cafés littéraires.

13h30 – table ronde : Un climat de fin du monde avec Thomas B. Reverdy pour son roman Climax et Yvan Robin Après nous le déluge.

TB Reverdy évoque un retour à l’équilibre après un dérèglement climatique. Il s’attache à un schéma narratif hollywoodien, chroniquant une catastrophe dans le cercle polaire arctique « avant, pendant et après ». La fin du monde a déjà été racontée et une apocalypse est toujours le début d’un nouveau monde. Ses personnages ? Beaucoup ont intérêt (économique) à ce que ça fonde.

Quant à Yvan Robin, il va évoquer la déconstruction de la terre en prenant le chemin inverse à celui de la création du monde. Il se place dans un monde postapocalyptique sans avoir fait de recherches en amont sur le sujet. Ses personnages : un fils narrateur à haut potentiel intellectuel et son père, résigné

L’un et l’autre font références aux mythes

Alors Victor Guilbert quoi de neuf ? Terra Nullius suit son petit bonhomme de chemin, remarqué dans les salons et nous retrouverons Hugo et sa bille à New York en avril 2023 pour un tome 3. Pourquoi New York ? Parce que notre auteur est maintenant expat de l’autre côté de l’Atlantique.

Terra Nullius de Victor Guilbert

 

J’échange quelques mots avec Jurica Pavičić, multicarte (scénariste, journaliste, critique de cinéma) cet auteur croate présente son actu 2022.

Benjamin Dierstein, déjà rencontré rapidement à SMEP et à Templemars n’engendre pas la mélancolie. Il commet des thrillers politiques et traite de la résistance des matériaux (!!!)

Une nouvelle rencontre avec François Médéline, croisé à Lisle Noir et lauréat du prix « Sud-Ouest Lire en Poche du polar » avec son Ange rouge.

Colin Niel, un auteur qui sait toucher ma fibre écolo et humaniste. Ses livres me bouleversent et confirment mes angoisses. Je n’ai pas encore lu Darwyne. Il a promis de venir se confier prochainement au collectif polar, le plus difficile sera de trouver le temps mais … j’y crois !

Le prochain thriller de Marin Ledun sortira pour QDP 2023 et traitera d’une multinationale de la bière et de ses méfaits au Nigéria.

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16h30 table ronde : Le polar dans toute sa variété avec Benjamin Dierstein, Marin Ledun et Colin Niel

Marin Ledun aime écrire du noir parce qu’il peut y évoquer les dysfonctionnements sociaux, les crises. Pour Colin Niel, c’est le noir qui parle le mieux du réel et il écrit sans se préoccuper de s’inscrire dans un genre particulier. Quant à Benjamin Dierstein, il ne voit pas de différence fondamentale entre l’écriture « blanche » et la « noire. »
Tous trois attachent de l’importance à la documentation. Elle représente plusieurs milliers de pages pour que Benjamin Dierstein puisse couvrir la période 78-84.

Colin Niel annonce une suite de Darwyne et Marin Ledun écrit sur une OPA de Heineken.

Retour tardif aux tables de dédicaces et les files d’attentes heureusement disparue je peux approcher Olivier Norek qui me signe ce qui va devenir une relique.

Olivier confirme les projets de mise en images de ses romans : Surface et Impact en série, Entre deux mondes en film d’animation et Territoires en film. Il n’y sera pas scénariste par choix, car auteur et scénariste sont bien des métiers différents.

Dans les brumes de Capelans- Olivier Norek

 

Un petit coucou à Chantal Pelletier avec qui j’ai fait connaissance à Lisle Noir, un autre à Jean-Luc Kerebel, le boss des éditions Caïrn et au plus français des auteurs anglo-saxons, RJ Ellory, qu’on ne présente plus !

Allez c’est fini pour aujourd’hui, allons reposer les pieds car demain sera un autre jour !

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Dimanche ….

10h30 : table ronde « Capitalisme flamboyant et startup utopique » avec Anne Akrich et Joseph Incardona.

Anne Akrich, constate qu’aujourd’hui nous sommes face à un narcissisme égocentrique. Le développement personnel devient une prison. C’est une dérive de bonnes idées comme le « happiness management ». Elle écrit toujours après avoir élaboré un plan. Elle a imaginé un « effaceur, un nettoyeur numérique ». Attention, nous vivons dans 2 mondes simultanément ; vrai et virtuel.

Pour Joseph Incardona, il n’y a pas de manichéisme ; ses personnages ne sont pas nés « salauds », il faut connaître leur passé et ne pas plaquer de jugement moral. Il écrit sans plan car ses personnages évoluent par eux-mêmes au gré de leur choix. Pour lui, l’évolution de l’humanité se résume ainsi : le feu, la roue, internet ! Il fait référence à la série britannique Black Miror.

11h30 : Chronique de notre société et son envers avec Florence Aubenas.

Elle parle de son métier-passion, celui qui a guidé sa vie, ses choix et qui guide son écriture. Elle parle de l’éthique malmenée souvent par ses confrères. Elle fait un tour d’horizon de ses romans qui tous relatent une expérience professionnelle et son envie de savoir ce qui se cache derrière les « faits divers ».

Une heure de bonheur … qui appelle notre sens critique à la barre et qui nous réconcilie … ou pas … avec les médias !

Jean-Christophe Tixier est difficile à approcher, il louvoie entre le polar et la jeunesse, deux espaces distincts dans le salon. Bref … trouvé ! il fait dans le roman noir sociétal et situe ses actions au début du XXème. Le 3ème roman noir, La ligne est contemporaine. Il sortira en mars et il viendra nous en parler sur le collectif polar.

15h : table ronde « Variations en noir » avec Victor Guilbert, François Médéline et Jean-Christophe Tixier.

Pourquoi écrivent-ils en noir ?

La mère de François Médéline avait « une vie pourrie » lisait « le masque » et son père était communiste … 2 bonnes raisons d’écrie du noir ! L’auteur est contre les étiquettes et l’opposition blanche/noire. La ville de Lyon est un personnage à part entière de l’ange rouge.

JC Tixier y voit le moyen de décoder le monde qui nous entoure. Son 2ème thriller traite des années féministes (1965) quand les femmes n’avaient pas de comptes en banque ni de contrat de travail. Il avoue écrire comme s’il avait 5 ans d’âge mental et voulait vivre un maximum de vies possibles donc … pas de héros récurrents.

Victor Guilbert parle lui aussi des lieux : ils sont imaginaires pour Douve mais cependant réalistes. Il joue au Cluedo géant.

Au rayon copinage, je n’oublie pas ma visite au stand de Valérie de la Torre

Terminé l’édition 2022, une organisation rôdée et sans accrocs, des équipes aux petits soins, capables de vous remettre dans le droit chemin si vous vous égarez, des auteurs (et des lecteurs) un peu fatigués en fin de week-end. Le beau temps et la foule étaient au rendez-vous.