En ville de Christian Oster

En ville de Christian OsterLe livre : En ville de Christian Oster. Paru le 3 janvier 2013 aux édition de l’Olivier. 18€ (173 p) 21 x 14 cm. Rééditer en poche chez Points n° 3181. 6€30. (187 p.) ; 18 x 11 cm

La quatrième de couv. :

«Georges est arrivé avec un gros gâteau. Il est entré dans la pièce, précédé de Paul, qui était allé lui ouvrir, et a posé le carton sur la table où les verres étaient disposés pour l’apéritif. C’est après qu’il nous a salués, William et moi, une fois débarrassé de son carton qu’il avait tenu devant lui à deux mains, comme si, de la pâtisserie où il l’avait acheté jusqu’à l’appartement, il l’avait déplacé tel quel, à seule fin de le poser sur la table.»

Quelques jours après le dîner au cours duquel cinq amis ont fixé la destination de leurs vacances d’été, des événements parfois ambigus viennent perturber leur existence : Georges (qui vient d’être quitté) tombe amoureux, William (qui habite en face d’un hôpital) fait une embolie pulmonaire, Paul et Louise envisagent de se séparer (mais pas avant la fin des vacances) et Jean apprend qu’il attend un enfant (d’une femme qu’il n’aime pas). Le projet de départ n’en est pas moins maintenu, auquel on n’ose plus trop faire allusion.

Le désordre semble être le moteur de ce roman où le passage du temps inquiète, où la mort et l’humour rôdent, où ce qui advient oblige à des glissements, à des aménagements, à des choix opérés dans l’urgence. Christian Oster saisit ses personnages à l’instant précis où leur vie bascule et les précipite face à eux-mêmes.

 

Christian osterL’auteur :Christian Oster a publié quinze romans, dont Mon grand appartement (prix Médicis 1999), Une femme de ménage (2001, porté à l’écran par Claude Berri),Dans la cathédrale (2010), parus aux Éditions de Minuit, et Rouler (2011), paru aux Éditions de l’Olivier

 

 

 

 

Extrait : 
On est passés directement au gâteau. Je vous préviens, a dit Georges, comme Louise ouvrait le réfrigérateur, c’est une mousse. Louise a ouvert le carton et a posé le gâteau sur la table. Il était rose. Ah, a dit Paul, c’est à base de fruits rouges. Tu n’aimes pas ? a dit Georges. Si, si, a dit Paul. Je me demande simplement quels fruits rouges. Alors ? a questionné Georges avec malice. Je me suis demandé si finalement il se remettait si mal de sa séparation. Fraise, a dit William. Groseille, a dit Paul. Comme dans les fruits rouges strictement rouges il restait framboise, on a laissé la parole à Louise, qui a souri, n’a rien dit et a découpé le gâteau. C’était légèrement gélatineux. On a complimenté Georges. Plus tard, Paul a demandé si quelqu’un voulait du café ou quelque chose. Je lui ai demandé s’il avait du déca, je savais que non. Mais il ne se souvenait plus que je le savais. Ah non, pas de déca, a dit Paul. Alors un café léger, ai-je dit. J’ai été le seul à en prendre. Paul, qui avait abandonné Henri VIII pour Charles X, s’est interrompu au milieu d’une phrase et a proposé qu’on retourne au salon pour aller sur Internet. On s’est tous levés et on a attendu là-bas que l’ordinateur s’ouvre. On a vu les photos de la maison, une maison neuve avec des meubles neufs, dans le style local mais sans la patine, évidemment, puis des photos d’Hydra, et ça n’avait pas l’air mal. Mais ça manquait de plans moyens. On n’a pas pu se faire une idée précise de la partie de l’île où on devait séjourner. On a été obligés de se l’imaginer. Personnellement, je voyais ça enclavé. J’ai quand même demandé si, d’après eux, ça ne l’était pas trop. Paul et Louise ont tenté de me rassurer sur ce point. William a dit que lui n’était pas inquiet. En fait, est intervenu Georges, je ne vois pas pourquoi ce serait enclavé. Il avait l’air détendu, maintenant. Peut-être qu’il composait. Ou alors il allait déjà mieux. Après tout, nous le connaissions peu. Il était peut-être bizarre. En vacances, en tout cas, il avait toujours été normal. Exagérément curieux, sans doute. Et collectionneur. Il ramassait beaucoup de cailloux. Paul l’avait rencontré dans une gare un jour de grève, six mois avant la Corse. Aucun des deux ne partait très loin, en tout cas aucun n’était parti, et, m’avait raconté Paul, après que Georges dans la foule lui eut marché sur un pied, ils avaient parlé de départs, de destinations chaudes. Ils avaient échangé leur téléphone. Paul et Louise avaient un certain nombre d’amis avec qui ils ne s’entendaient pas si bien, qu’en tout cas ils ne supportaient qu’à petites doses, et Georges, avec Christine, s’était joint à eux pour la Corse. Voilà.

 

Le post-it de Ge

En ville de Christian Oster poche

En ville de Christian Oster

Une fois n’est pas coutume, je ne vais pas parler polar.

Et pas non plus littératures de l’imaginaires.

Je sais ça peut surprendre.

Mais sur les conseilles d’une collègue et néanmoins camarade, j’ai emprunter ce titre à la bibliothèque, ça m’arrive pas si souvent.

Et j’ai lu ce livre donc voilà mon tout petit avis

Les projets de vacances en Grèce de cinq amis sont remis en cause par divers événements : Georges tombe amoureux, William est victime d’une embolie, Paul et Louise parlent de se quitter..

On suit le délitement des relations d’un groupe d’amis qui ne se voient que pour préparer leurs vacances. Très juste, très fin. Délicieusement amer.

Ce titre a reçu le Prix Landerneau 2013

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