Les larmes noires sur la terre de Sandrine Collette

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Les larmes noires sur la terre de Sandrine Collette, le chouchou du week end !

Comment pouvait-il en être autrement !

jusLe livre :  Les larmes noires sur la terre de Sandrine Collette. Paru le 2 février 2017 chez Denoël dans le collection Sueurs Froides. 19€90 ;  (333 p.) ; 21 x 14 cm.

4e de couv :

Il a suffi d’une fois. Une seule mauvaise décision, partir, suivre un homme à Paris. Moe n’avait que vingt ans. Six ans après, hagarde, épuisée, avec pour unique trésor un nourrisson qui l’accroche à la vie, elle est amenée de force dans un centre d’accueil pour déshérités, surnommé « la Casse ».
La Casse, c’est une ville de miséreux logés dans des carcasses de voitures brisées et posées sur cales, des rues entières bordées d’automobiles embouties.
Chaque épave est attribuée à une personne. Pour Moe, ce sera une 306 grise. Plus de sièges arrière, deux couvertures, et voilà leur logement, à elle et au petit. Un désespoir.
Et puis, au milieu de l’effondrement de sa vie, un coup de chance, enfin : dans sa ruelle, cinq femmes s’épaulent pour affronter ensemble la violence et la noirceur du quartier.
Elles vont adopter Moe et son fils. Il y a là Ada, la vieille, puissante parce qu’elle sait les secrets des herbes, Jaja la guerrière, Poule la survivante, Marie-Thé la douce, et Nini, celle qui veut quand même être jolie et danser.
Leur force, c’est leur cohésion, leur entraide, leur lucidité. Si une seule y croit encore, alors il leur reste à toutes une chance de s’en sortir. Mais à quel prix ?

Après le magistral Il reste la poussière, Prix Landerneau Polar 2016, Sandrine Collette nous livre un roman bouleversant, planté dans le décor dantesque de la Casse.

jussL’auteur : Sandrine Collette  née à Paris dans le courant de l’année 70. Elle passe un bac littéraire puis un master en philosophie et un doctorat en science politique.

Elle devient chargée de cours à l’Université de Nanterre, travaille à mi-temps comme consultante dans un bureau de conseil en ressources humaines et restaure des maisons en Champagne puis dans le Morvan.

Aujourd’hui la vie de Sandrine Collette est rythmé par l’écriture à laquelle elle se consacre entièrement.

 

Extrait :
« Sous sa joue, la terre est chaude, une argile rouge et brune avec laquelle joue l’enfant quand elle ne le voit pas, collée à ses mains minuscules, ne se détachant qu’au moment où il verse dans une flaque en riant, pull taché et pantalon trempé, elle le gronde, il continue, et à cet instant allongée sur le sol elle supplie en silence, l’entendre rire encore une fois, rien qu’une seule, alors cela vaudrait la peine de griffer la marne de ses doigts sans ongles, de faire un effort inhumain pour ouvrir ces yeux déjà éteints et qui pleurent par avance, la chaleur, juste, l’étouffante brûlure. »

Le post-it de Ge

Six ans après avoir quitté son île natale pour suivre un homme à Paris, Moe tente de survivre avec son nourrisson. Elle est conduite par les autorités à la Casse, une ville pour miséreux logés dans des voitures brisées. Au milieu de ce cauchemar, elle fait la connaissance de Jaja, Marie-Thé, Nini, Ada et Poule, cinq femmes qui s’épaulent pour affronter la violence du quartier.

Non de dieu, est ce possible mais Sandrine Collette a écrit ce livre pour moi.

Tout ici est fait pour me plaire.

D’abord les mots de Sandrine, que je reconnaîtrais entre mille. Je me fout que ce livre ne soit pas un polar. Sandrine arriverait à me faire lire de l’auto-fiction rien que pour le plaisir de lire sa prose. Mais heureusement il n’en est. La plume de l’auteur est désormais noir ! C’est ce qu’elle a envie d’écrire, du noir, et j’avoue que tout cela me va bien.

Et puis il y a l’histoire, celle de ces femmes, mise à mal dans une société ou rien ne doit déborder.

Sandrine Collette nous propose un roman d’anticipation rien de moins. Dans ce futur proche, les marginaux, les SDF, les indigents, les cas sociaux sont mis au rebut. Ils vivent entre eux, recréent un semblant de société. Ils ont leur ville.Une Ville Casse. Un no man land  loin de la société bien pensante. Un vaste terrain vague entouré de barbelé d’où on ne ressort pas ou alors les pied devant.

On va suivre l’histoire de Moe qui pour vivre son rêve va suivre un homme en métropole. Loin de son île elle va vite déchanter. Moe, seule dans la grisaille de la campagne francilienne va devenir la bonne à tout faire de cet homme aigri, alcoolique et violent. Mais Moe est maligne, et elle va tout mettre en oeuvre pour s’en sortir. Jusqu’au jour où tout bascule Et que Moe est son nourrisson sont conduit dans ce foyer social ( enfin social il ne l’ai plus depuis longtemps) à ciel ouvert.

Heureusement dans sa déchéance, sa descente aux enfer Moe va faire la connaissance de cinq femmes qui pour survivre pratiquent l’entraide et la solidarité dans ce monde égoïste et violent. Et qui ensemble forme une famille unie.

Et à travers les portraits de ces femmes que nous découvrons au fil des pages , l’auteur nous donne à voir les dérèglements de notre société. Une société de plus en plus régie par l’argent, le profit où l’humain est totalement oublié. Et quand tout va mal, le premier être humain à morfler c’est la femme. Partout ou l’humanité souffre, la femme est mise à mal.

Comment vous dire que ce roman m’a bouleversée, chaque phrase martelant son rythme en moi ! La puissance des mots de Sandrine Collette, le souffle qu’elle leur insuffle, m’ont traversée de part en part.

Sandrine je te le redis, tu es faite pour le noir, tu es une grande dame de noir,  une sacrée grande dame du noir même. Merci pour ce magnifique cadeau que sont Les larmes noires sur la terre.

41 réflexions sur “Les larmes noires sur la terre de Sandrine Collette

  1. Je suis en train de le lire, je me demande si cela ne va pas être mon préféré tellement je suis prise par l’histoire, et tu sais que je suis une fan de la première heure ! Je reviendrai lire ton avis en entier quand j’aurai terminé !

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  2. J’en suis toujours au premier non terminé. Cela ne saura tarder. J’avais dû le fermer. Comme déjà écrit, je pense passer outre, car j’aimerais lire les suivants. En effet, ce livre style « Mad Max dans une casse » au féminin, doit être génial à lire. C’est une sacrée bonne femme Sandrine Collette. Elle m’a époustouflée lors de son tout premier interview lors de la sortie de ce premier livre que je n’ai pas terminé. 🙂 Je vais l’ajouter bien entendu 🙂 Comme les autres livres d’elle.

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