Le manufacturier de Mattias Köping

Le livre : Le manufacturier, Mattias Köping.  Paru le 25 octobre 2018 aux Editions Ring dans la collection Ring noir.  ; 21,90€ ;  (548 pages) ; 22×14 cm

 4ème de couverture :

Le 19 novembre 1991, une poignée de paramilitaires serbes massacrent une famille à Erdut, un village de Croatie. Laissé pour mort, un garçonnet échappe aux griffes des tortionnaires, les Lions de Serbie. Un quart-de-siècle plus tard, l’avocate Irena Ilic tente de remonter la piste jusqu’à la tête du commando, le sinistre Dragoljub.

Le 1er avril 2017, les cadavres d’une femme et de son bébé sont retrouvés dans la banlieue de Havre, atrocement mutilés. Niché dans le Dark Web, un inconnu sous pseudonyme revendique le double meurtre et propose les vidéos de ses crimes à la vente sur son site Internet… Depuis quand sévit-il ? Prêt à transgresser la loi, le capitaine de police Vladimir Radiche s’empare de l’affaire qui sème la panique sur le pays, au risque de voir l’inimaginable s’en échapper.

Les deux investigations vont se percuter avec une violence inouïe. L’avocate et le flic ont des intérêts divergents et se livreront une guerre sans merci. Emportés dans l’abîme du terrifiant conflit yougoslave, les enquêteurs évoluent dans un vertige noir, gangrené par la violence et la corruption, où les plus pourris ne sont peut-être pas ceux que  l’on croit. Crimes contre l’humanité, meurtres en séries, fanatismes religieux, trafics entre mafias sans scrupules, l’étau se resserre au fil des chapitres. Les égouts de l’Histoire finiront par déborder et vomir des monstres, trop vite oubliés.

N’ayez pas peur.

Oui, il y a tout ça dans Le Manufacturier. Non, il n’y a pas d’autre issue.

L’auteur : Mattias Köping, l’auteur des Démoniaques, thriller doublement primé en 2018 et acclamé par le public, libère toute sa puissance dans ce vrai page-turner, addictif et haletant, porté par une atmosphère envoûtante et une écriture ciselée. Programmé pour jouer avec les nerfs des lecteurs les plus aguerris de romans policiers, Mattias Köping confirme son entrée implacable parmi les maîtres du thriller français.

 

 

 

Extrait :« Tous ces témoignages atroces s’accumulaient en elle, lie noire de désespérance. Elle avait beau soutenir que la vie continuait malgré tout  et que les bourreaux n’avaient pas triomphé, elle s’accommodait de plus en plus mal de ce mensonge servi aux journalistes pour faire bonne figure. Son visage même trahissait sa pensée. En réalité, elle était hantée de tous ces charniers qu’elle avait visités, de toutes ces voix de femmes, d’hommes, d’enfants dont l’écho résonnait en elle. Elle vomissait l’humanité. L’espoir n’était qu’une allumette craquée dans un océan de ténèbres. »

L’accroche de Miss Aline :

Le manufacturier, Mattias Köping

Radiche capitaine de la crim’ aux méthodes plus que musclés, n’étant pas apprécié de ses collaborateurs et c’est le dernier de ses soucis.

Un pervers qui voyage sur le Dark net.

Un site des plus noirs : Le manufacturier de Jasenovac qui vend des vidéos d’une violence inouïe.

Milovan qui traine un passé douloureux qui le hante chaque seconde.

Irena Ilic avocate de l’ONG Dignité et Justice.

Dans les premiers chapitres l’auteur nous met face à tout ce petit monde et nous laisse faire connaissance. Mais dés le départ le ton est donné. Nous voilà dans une manufacture de 548 pages. Une usine de la violence brute et brutale. Une usine de tous les trafics : drogues, humains, argent. La manipulation, la corruption, le règne par la terreur. La peur suintant de tous les pores de la peau. La souffrance physique (viols, tortures), la souffrance morale (menace sur les proches). Que n’y a-t-il pas dans cette usine d’où sort la quintessence du mal ?

Depuis nos portes en passant par le conflit serbo-croate, on va respirer l’odeur fétide et abjecte de la mort. La violence est décortiquée. La mort  se pavane. La torture est reine. Des ventres évidés, des yeux énucléés, des enfants puzzles, des viols avec tout objet à portée de main… La mort vécut parfois comme une délivrance face à l’insoutenable.

Que n’a-t-on pas dit sur cet ouvrage ? Certes il n’est pas à mettre entre toutes les mains. Oui, âmes sensibles s’abstenir. Mais est-il pire que d’autres lectures où il n’y a pas d’avertissements. Pire qu’une réalité (surement amputée) délivrée quotidiennement, en flots incessants, dans nos postes de télévision ?

 Peut-on avoir envie de vomir en lisant un livre et écouter entre le plat et le dessert l’info sur une mère qui a tué son enfant une nuit où elle était tellement camée qu’elle ne sait même plus où elle a enterré le corps ? Peut-on avoir envie de vomir en lisant un livre et ne pas détourner la tête en allant voir tel ou tel film violent au cinéma ? Des années en arrière, je me souviens de parents ayant emmenés leurs enfants voir Dany the dog.

Alors non je n’ai pas eu envie de vomir en lisant Le manufacturier.  Bien que l’on descende très bas dans la noirceur, ce n’est que le haut de l’iceberg. L’homme est capable de l’impensable pour asservir, soumettre, manipuler, s’enrichir. Le mal, la violence brute sont incontestablement de ce monde.

Avec Le Manufacturier, Mattias Köping nous démontre une nouvelle fois son talent d’écrivain. Je salue également l’énorme travail de recherche pour ancrer son récit dans une réalité historique. Auteur à suivre incontestablement.

Un grand merci à Mattias Köping pour son accueil sur le salon de Nœud les Mines dernièrement, ainsi que pour sa disponibilité et sa gentillesse.

16 réflexions sur “Le manufacturier de Mattias Köping

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