Aujourd’hui c’est double chronique sur Collectif Polar
Et c’est Isabelle et Sylvie qui nous donneront leur avis sur Internato
Le livre : Internato de Céline Servat. Paru le 28 mai 2020 chez M+ éditions. 14€80. (231 p.) ; 22 x 15 cm
4e de couv :
Internato
Quand son père lui annonce qu’il part étudier en Argentine, Gustave, dix-sept ans, pense partir en voyage linguistique.
En réalité, le jeune lycéen intègre malgré lui l’internat d’une école privée très particulière, gouvernée de main de fer par le colonel Perez, militaire retors dont les enseignements ne semblent connaître ni lois ni limites.
Pour Gustave et ses camarades, totalement coupés du monde extérieur, le cauchemar commence…
L’auteur : Céline Servat vit dans les Pyrénées Haute-Garonnaises où elle travaille comme assistante sociale.
Lectrice de la première heure, elle a toujours aimé écrire, principalement des nouvelles dont plusieurs ont été primées.
Internato est le premier roman d’une trilogie.
Extraits :
« L’Ombre prépare sa vengeance. Sa valise est bouclée et l’heure des massacres approche.
Il est essentiel de prendre son temps, de profiter, de se délecter du sort à venir de ses victimes. Personne ne devra l’identifier et, avant qu’ils ne comprennent ses intentions, l’Ombre comptera le nombre exact des passages à l’acte nécessaires pour assouvir sa soif de revanche.
Cinq personnes devront trouver la mort dans les semaines qui suivent. Cinq personnes qui attisent son courroux et qui subiront les tortures qu’ils méritent.
À cette idée, l’Ombre saisit la poignée de son bagage et affiche un rictus menaçant. »
» – Entre, Gustave, assieds-toi, je t’en prie.
Le ton est péremptoire. Plus qu’une invitation, Gustave ressent l’ordre derrière ses propos. Par habitude, il choisit le siège le plus éloigné de son père. Un besoin de protection, mais une marque d’opposition, aussi.
L’adolescent perçoit d’emblée le rictus méprisant accompagnant cette décision. Son père prend la parole, allant droit au but, comme d’habitude.
– Est-ce que tu sais ce que tu veux faire de ta vie, Gustave ? Est-ce que tu as enfin une idée conforme à tes possibilités ?
– Ben… En effet, j’aimerais bien étudier en faculté de psychologie, père.
– En psychologie ? l’homme ponctue ses mots d’un ricanement humiliant. As-tu bien perçu la teneur de ma phrase ? En quoi la psychologie va t’amener quoi que ce soit pour réussir ta vie ? Allons, un peu de réalisme pour une fois, redescends sur terre !
L’ambiance est glaciale. Gustave sent que les efforts que son père a entrepris afin de se montrer courtois s’amenuisent, mais il décide de tenter le tout pour le tout :
– Oui, père, la psychologie. J’aimerais en faire mon métier : écouter les personnes, comprendre leurs fragilités, les aider à trouver leurs potentialités et à y croire…
– Mais mon pauvre garçon, tu n’es même pas capable de te secourir toi-même ! s’emporte-t-il. Question fragilités, tu en connais un rayon ! Et tu crois qu’empoté comme tu es, tu vas épauler les autres là où tu échoues sans cesse ? Et tout ça pour quoi ? Deux mille euros par mois ? Allons, Gustave, redescends de ton nuage ! Tu ne vas pas vivre à mes crochets toute ta vie ! Regarde-moi, tu crois que pour en arriver là, j’ai passé mon temps à rêver d’un monde idéal ? Arrête de faire ta midinette, endurcis-toi un peu, que diable ! «
A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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merci
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