L’affaire des corps sans tête, Jean-Christophe Portes

La double chronique sur Collectif Polar

Aujourd’hui une Mamie Flingueuse et un porte flingue nous livrent leur avis sur une même lecture


Le livre : L’affaire des corps sans tête de Jean-Christophe Portes – Paru le 31 mai 2017 chez City – collection City poche. Edition revue et corrigée par l’auteur. 8.20 €  (416 pages) ;  illustrations en noir et blanc, cartes ; 18 x 11 cm 

4ème de couverture :

 1791.On découvre des cadavres dans la Seine, nus et la tête coupée. Malgré l’émoi que cela provoque, Victor Dauterive, jeune officier de la nouvelle Gendarmerie nationale n’a guère le temps de s’en préoccuper : Lafayette, son mentor, l’a chargé d’arrêter Marat, ce dangereux agitateur qui en appelle au meurtre des aristocrates. Une mission qui tourne vite au cauchemar pour l’enquêteur qui joue sa vie en posant trop de questions. Les vainqueurs de la Bastille sont-ils de vrais patriotes ou des activistes corrompus ? Existe-il vraiment un Comité secret aux Tuileries, dans l’ombre de la Cour ? Et n’y aurait-il pas un lien entre Marat et ces corps flottant dans la Seine ? Peu à peu, Victor Dauterive lève le voile sur un effrayant complot. Une conspiration qui pourrait changer le cours de la Révolution… Une enquête de Victor Dauterive dans la France révolutionnaire.

 

L’auteur : Français, né à Rueil Malmaison en 1966, après des études à l’Ecole Nationale de Arts Décoratifs, Jean-Christophe Portes a été journaliste, et réalisé une trentaine de documentaires d’investigation, de société ou d’histoire pour la télévision.
Entamées en 2015, les enquêtes de Victor Dauterive mettent en scène un jeune officier de gendarmerie sous la Révolution. La série compte aujourd’hui six épisodes, L’affaire des corps sans tête, L’affaire de l’homme à l’escarpin (prix polar Saint-Maur en poche 2018), La disparue de Saint-Maur, L’espion des Tuileries, La trahison des Jacobins et L’assassin de septembre.
Minuit dans le jardin du manoir
est son premier policier contemporain, publié aux édition du Masque / JC Lattès en 2019. Un polar d’aventure, entre Agatha Christie et Indiana Jones qui est récompensé par le prestigieux prix 2020 du roman d’aventures.
Parallèlement, Jean-Christophe Portes est co-auteur avec Colette Brull-Ulmann d’un témoignage sur l’histoire méconnue de l’hôpital Rothschild pendant la 2ème guerre : Les enfants du dernier salut.
Les experts du crime propose une plongée inédite dans les pas des experts criminels de la gendarmerie, au sein de l’IRCGN.
Jean-Christophe Portes vit actuellement à Margency, une petite commune du Val d’Oise.

 

Extraits :
« Une foule bigarrée déambulait lentement dans l’une des galeries en bois du Palais-Royal. Sans l’ombre qui obscurcissait les jardins, on aurait pu se croire en pleine journée, tant l’animation était grande. Partout, ce n’étaient que lumières, parfums, odeurs de cuisine et bruissements de tissu, une effervescence qui chaque jour se prolongeait bien au-delà de minuit. Depuis bientôt dix ans, l’ancien palais des ducs d’Orléans avait été transformé en un gigantesque lieu de plaisirs, une ville dans la ville, où la police était proscrite. On trouvait dans cette capitale de Paris plus de quatre-vingts boutiques de toutes sortes, des restaurants, des librairies, mais aussi des établissements de jeux ou de plaisirs, une fête permanente, où venaient se perdre les visiteurs de tous âges, origines et conditions. Oisifs et étrangers y étaient fort nombreux, mais moins que les prostituées, les voleurs et les joueurs. »
« La Nation tout entière se sentait orpheline, et l’on avait décidé d’inhumer les cendres du grand homme dans un imposant édifice religieux tout juste achevé, sur la montagne Sainte-Geneviève. Ainsi, depuis le matin, une foule immense s’amassait sur le trajet des funérailles, entre la Chaussée-d ’Antin et ce Panthéon digne de la Rome antique, désormais consacré aux grands hommes de la patrie. On ne voyait plus d’uniformes dans les rues. Les six mille hommes de la Garde nationale soldée – des soldats professionnels – s’apprêtaient à escorter le cercueil, l’arme basse et un flambeau à la main. »
« Au théâtre comme partout ailleurs, l’esprit de concorde des débuts avait fait place à la rancœur et à la violence, si bien que le roi et la reine ne fréquentaient même plus l’Opéra ou le Théâtre du vaudeville, qui pourtant leur restaient favorables. Partout ailleurs, ce n’étaient que sarcasmes, impiété, irrespect. Des pièces mal écrites, pompeuses, flétrissaient la religion et défiaient l’autorité royale. Pour rien au monde les souverains n’auraient mis les pieds dans cette nouvelle salle du Palais-Royal, où se pavanaient ces fanatiques, comme Danton ou Desmoulins. »

La chronique jubilatoire de Dany

L’affaire des corps sans tête, Jean-Christophe Portes

1791 Paris, époque troublée. Les aristocrates n’ont pas dit leur dernier mot, les révolutionnaires tentent de se préserver une part du gâteau, la corruption et les tromperies vont bon train. Victor Dauterive jeune gendarme est coaché par Lafayette, Général chef de la place de Paris, se voit confier une mission d’infiltration dans les milieux révolutionnaires pendant que dans les faubourgs de la capitale sévit semble-t-il un tueur en série. Les deux intrigues vont se croiser et mettre à mal l’intégrité physique et mentale de Victor. Le point d’orgue historique : la fuite de la famille royale à Varennes, contée dans le menu et avec suspense même si le lecteur connaît le dénouement de cet épisode de l’histoire de France.

L’ambiance trouble du Paris révolutionnaire y est, tout comme la personnalité d’Olympe de Gouges, l’une des premières féministes de notre histoire, qui à l’instar de Théroigne de Méricourt dans les deux derniers romans historiques de Henri Loevenbruck, traverse les événements relatés pour y apporter la vision des laissés pour compte de la devise républicaine.
Un polar « sans culottes et avec cocarde », très bien documenté, dont la valeur tient autant du contexte historique que de la galerie de personnages majoritairement troubles. Dauterive a-t-il vraiment sa place dans ces turpitudes ? A découvrir au cours de ces 416 pages passionnantes.

Le premier tome d’une série qui comporte à ce jour 6 épisodes et qui a bien éveillé ma curiosité !

Lu en version numérique 5.99 €

17 réflexions sur “L’affaire des corps sans tête, Jean-Christophe Portes

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