Impact d’Olivier Norek

L’été Norékien de Fanny H

Impact d’Olivier Norek Paru le 14 octobre 2021 chez Pocket dans la collection Thriller n° 18250  ; 7€40 ; (302 pages)  ; 18 x 11cm

4ème de couverture

Face au mal qui se propage
et qui a tué sa fille

Pour les millions de victimes passées
et les millions de victimes à venir

Virgil Solal entre en guerre,
seul, contre des géants.

 

 

 

 

 

 

L’auteur : Olivier Norek est né le 2 août 1975 à Toulouse. Après le bac, il sera bénévole chez Pharmaciens sans frontières pendant 3 ans puis s’ engage au 33e régiment d’infanterie de marine. En 1997, il devient gardien de la paix puis lieutenant à la section des Enquêtes et Recherches de la Sous-direction de la Police Judiciaire (SDPJ) en Seine-Saint-Denis. Il se mettra en disponibilité 15 ans plus tard suite à son premier succès en tant qu’écrivain. Il est également scénariste. Ses trois premiers romans, entre autres, sont composés autour du Capitaine Coste : Code 93, 2013, Territoires, 2015, Surtensions, 2016, puis Entre deux mondes, 2017, Surface, 2019, Le lapin shérif, 2021. Le dernier, quatrième des aventures de Coste vient de sortir : Dans les brumes de Capelans, 2022.

 

 

Extrait : 
Pour extraire vos 500 millions de litres de pétrole brut par jour, vous prospectez agressivement et sans retenue, comme si la Terre été un malade inanimé que vous vidiez de son sang. Et vous êtes prêts à prendre tous les risques, surtout lorsque, protégés, vous ne risquez justement rien. En Afrique, berceau du monde, vous faites déplacer par l’armée des populations entières qui viennent grossir les bidonvilles, vous construisez des oléoducs géants en pleine zones sismiques en espérant naïvement que la Terre ne grondera pas, vous défigurez de gigantesques parcs nationaux et menacez des centaines de milliers d’espèces animales. Au lieu de freiner, au lieu de vous modérer et d’inventer un avenir meilleur, vous accélérez vers la catastrophe, pied au plancher, bandeau sur les yeux.

 

Les missives de Fanny H

Impact d’Olivier Norek

En 2020, Nigéria, le commandant Virgil Solal, accompagné d’une trentaine d’hommes de la NPMF (Nigérian Police Mobile Force) et de leur superintendant Abayé, se dirige vers le village de Goï où Amnesty International les attend. Il fait 46° et il vaut mieux retenir sa respiration près des puits d’extraction de pétrole où l’on brûle le gaz d’échappement, pratique interdite depuis longtemps. Solal est en mission ordonnée par le ministère des affaires étrangères : rapatrier une jeune humanitaire française.
Abayé, missionné par le directeur de la police d’Abuja, est chargé de la sécurité du commandant français. Virgil n’a aucune autorité sur la NPMF.

Deux ans plus tard, Diane Meyer, psychocriminologue est demandée au 36, au bureau du directeur de la police judiciaire. Elle va travailler pour eux en mission secrète aux côtés du capitaine Nathan Modis. En effet, ils ont reçu la vidéo d’une cage en verre reliée à un pot d’échappement avec un homme à l’intérieur. Il s’agit du nouveau président directeur général de Total, et des instructions à suivre sont données. Elle en déduit un message fort : il est sur le point de perdre la vie en respirant sa propre essence. Son geôlier l’accuse de la course au profit et d’une exploitation massive des recherches du sol de la planète en dépit de son réchauffement.

Un ravisseur à visage découvert, accompagné de complices portant un masque de panda, exige vingt milliards contre la prise de plusieurs mesures écologiques. Ce sera une affaire très difficile conclut la profileuse. C’est un homme qui ne le fait pas pour lui mais pour une cause. C’est un homme qui n’est plus que douleur et qui réclame vengeance au nom de l’humanité toute entière.

Impact se déroule en deux parties : Greenwar et Atomic 8. C’est à nouveau un message très fort que nous délivre l’auteur. L’histoire est centrée sur la pollution générée par des exploitants pétroliers comme Shell ou Total. Il dénonce ce poison avec lequel nous vivons chaque jour, chaque heure, chaque minute, chaque seconde. Celui qui attente à notre vie, distillé petit à petit dans notre organisme qu’il soit lié à l’air, à l’ alimentation, aux produits ménagers, etc. La pollution de l’air tue 600 000 enfants par an dans le monde. Une planète souillée sans aucun état d’âme par les plus grosses sociétés. Peu importe les dommages collatéraux, seul compte les dividendes et les bénéfices. Ils font preuve d’un tel détachement, d’un égoïsme à toute épreuve. Les profiteurs n’ont que faire de l’avis des scientifiques. Pourtant, les faits sont bien là, entre autres : des naissances prématurées, des problèmes respiratoires, des cancers, etc.
Peu importe les populations à déplacer, comme le peuple Ogoni cité par l’auteur, peu importe l’écosystème en place, ils détruisent et construisent.
Il y a quand même des efforts réalisés au niveau industriel et de la part de certains pays, mais c’est encore bien loin d’être suffisant. Tout le monde n’a pas les mêmes intérêts ni les mêmes valeurs… Cependant, les mentalités changent, évoluent mais sans doute trop doucement et tout le monde n’a pas les moyens d’être écolo. Au quotidien, à nous également de trouver des alternatives les plus naturelles et efficaces possible dans la possibilité de nos moyens qu’ils soient physiques ou financiers.

Il est difficile pour nous occidentaux, de nous rendre compte de ce qu’il peut bien se passer de l’autre côté de la planète comme au Niger dont nous parle Olivier Norek. Il nous apprend que l’espérance de vie est de 55 ans au Niger, et seulement de 40 au delta du Niger. Les chiffres sont édifiants.

L’auteur évoque le prix Pinocchio : prix décerné par Les Amis de la Terre et qui met en lumière le greenwashing des grandes entreprises qui se blanchissent grâce à un discours « vert ». Les prix Pinocchio dénoncent notamment les impacts désastreux de certaines multinationales sur les droits humains, le climat et l’environnement (source site amisdelaterre.org). Il nous apprend qu’en 5 ans plus de 30 millions de litre de pétrole brut sont venus encrasser l’embouchure de l’océan atlantique…

Je ne connaissais pas la notion de péché écologique ou « péché envers la création », qui est discutée au sein même du Vatican, certains disent qu’il y a péché envers le créateur. Impact est une mine incroyable de renseignements et d’informations ultra-détaillées. On ne peut que constater le travail remarquable de recherche réalisé.

Je suis passée par plusieurs sentiments, notamment la colère, le dégoût et la tristesse… J’espère juste que ceux qui ont lu ce livre ne sont pas retournés ensuite dans leur petite routine sans rien changer. On ressent très fort que les sujets choisis par Olivier Norek lui tiennent vraiment à cœur. Impact est un récit humain, vivant malgré le spectre de la mort en toile de fond. La métaphore qu’emploie l’auteur à propos de la terre : « un malade inanimé que vous vidiez de son sang » est tellement forte, tellement réelle. Impact n’est pas une bombe ni a retardement ni à effet immédiat. L’Impact a déjà eu lieu. C’est l’écriture d’Olivier Norek, la bombe.

14 réflexions sur “Impact d’Olivier Norek

Vous avez la parole, laissez un commentaire, ça fait toujours plaisir.

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s