La Pierre jaune, Geoffrey Le Guilcher

Les découverte de Ge pour la journée fantastique de Collectif Polar

 

Le livre : La Pierre jaune de Geoffrey Le Guilcher. Paru le 4 février 2021aux Editions Goute d’Or dans la collection Fiction. 19€50. (431 p.) ; illustrations en noir et blanc, cartes ; 20 x 13 cm

4e de couv :

Un jour de pluie, Jack Banks surgit à la Pierre jaune, lieu-dit d’un village breton situé dans la presqu’île de Rhuys. Ce policier doit infiltrer une communauté d’activistes, les « Jauniens ». Mais le plan ne se déroule pas comme prévu. À 300 km de là, deux avions percutent l’usine nucléaire de La Hague, plongeant une partie de la France et de l’Angleterre dans le chaos. Pluies acides, radioactivité, la Bretagne compte parmi les zones à évacuer. Les Jauniens décident de rester sur leur presqu’île. Contre son gré, Jack les imite. Une survie en territoire contaminé débute.

La Pierre jaune est issue d’une hypothèse scientifique admise par l’État français : un attentat contre La Hague serait au moins sept fois plus grave que Tchernobyl Le personnage de Jack est inspiré de Mark Kennedy le policier anglais qui a infiltré des milieux anarchistes – notamment en France – durant sept ans.

 

L’auteur : Après trois ans aux Inrockuptibles Geoffrey Le Guilcher est devenu journaliste indépendant et éditeur. Il collabore avec Mediapart , Le Canard enchaîné , Streetpress et Les Jours. Il a publié une biographie-enquête non autorisée.: Luc Besson, l’homme qui voulait être aimé ( Flammarion ) et le récit de son immersion dans un abattoir industriel Steak Machine ( Éditions Goutte d’Or ), dans lequel il raconte quarante jours de travail dans un abattoir. Il est co-auteur de la bande dessinée Sarkozy-Khadafi, des billets et des bombes (Delcourt, 2019). Son premier roman La Pierre jaune (Goutte d’Or, 2021) vient de paraître. Il est aujourd’hui l’un des fondateurs des éditions Goutte d’Or.

 

Extraits :
« Sans ma mutation interieure, ma vie aurait continué son chemin balisé, un petit train pour touristes qui tourne sans cesse dans les mêmes rues, un petit train vieillissant, accueillant de nouvelles personnes, de nouvelles époques, mais tournant inlassablement en rond. Avec des hauts parleurs crachant les mêmes anecdotes, les mêmes blagues devant les mêmes endroits. S’usant et s’usant jusqu’à finir dans une casse dans l’indifférence générale, remplacé aussitôt pas un autre modèle moins polluant, sans doute électrique. Moi aussi, j’aurais finir un jour dans une casse. On a tous besoin d’un déclencheur pour changer de mode. »
« Lorsqu’une catastrophe survient, elle n’est jamais le résultat d’un seul accident. Elle est plutôt l’agrégation d’une succession d’accidents, d’actions malveillantes et/ou d’erreurs, de phénomènes improbables se combinant entre eux de façon encore plus improbable. Improbable mais pas impossible. »
 » Pour mon intronisation officielle, j’ai droit à un pot d’arrivée. Bob, alias « tige-de-frein », a rappliqué avec son clebs, un berger blanc suisse. Depuis qu’il vit nuit et jour avec des défenseurs de la cause animale, il est aussi maigre et pâle qu’un crackeux. Dans un coin, se tient Henry, l’homme dont la spécialité – infiltrer les black blocs – a déteint sur tous ses vêtements, il se sape uniquement en noir. Bien sûr il y a moi, le nouvel éco activiste avec un tee-shirt Metallica, formé depuis deux mois au ciblage de groupes anticapitalistes.
Bozo est le seul mec de chez nous injecté dans l’autre bord. Le seul qui a le droit – le devoir, même – d’aller chez le coiffeur toutes les semaines. Il patauge chez les skins depuis un truc comme dix ans, je crois. Le mec est allé tellement loin qu’en plus d’avoir des symboles nazis et des aigles tatoués sur les bras et le dos, il s’est fait retourner le cerveau. Pour moi, il a basculé. Je le connais depuis un bail, Bozo. Comme moi, il a d’abord fait carrière chez les stups. Je mate l’animal et lui lance :
– En fait, toi, maintenant, t’es un faf infiltré dans la police. »

 

Le post-it de Ge

La Pierre jaune, Geoffrey Le Guilcher

C’est dans la Presqu’ile de Rhuys, entre le golfe le Morbihan et océan que j’ai découvert ce premier roman qui m’a été recommandé par les libraires de La mouette à la page à Sarzeau. Il faut dire que cette fiction d’anticipation qui se déroule à Saint-Gildas-du-Rhuys, non loin de là !

A la Pierre jaune, village breton, Jack rend visite à son ami, membre des Jauniens, une communauté d’activistes.

Ici à la Pierre jaune une bande d’anarco-Ecolo vivent entre  utopistes, militants, survivalistes et black block. Mais contrairement à se croient Jack, nos activiste écolo n’ont rien d’un groupe d’adolescents attardés. Non bien au contraire certains sont même des pointures dans leur domaine avec une capacité assez buffante à s’informer sur les sujets qui les intéressent.

Jack est en réalité un policier infiltré, membre d’une unité ultra-secrète de la Metropolitan Police, le NPOIU, National Public Order Intelligence Unit. Doté de moyens financiers considérables. Jack se crée, on lui crée une légende pour pouvoir intégrer aux jauniens. Il s’est aussi fabriqué un passé. Car on n’entre pas comme cela dans une communauté de militant combatifs voire de combattants révolutionnaires. Il faut en être.

Notre agent infiltré a été avant cela un policier des stups infiltrés chez les dealers. Il sait ce fondre dans le décor. Mais voilà… Il souffre de troubles dissociatifs, mélange ses souvenirs avec ses identités fausses ou réelle. Et ça risque de lui jouer des tours !

 Mais voilà, au bout de huit jours, la catastrophe arrive. Suite à un attentat contre l’usine nucléaire de la Hague, les pluies radioactives n’épargnent pas la Bretagne, qui devient une zone à évacuer. Déterminés à rester sur leur île, Jack et les Jauniens apprennent la survie.

La presqu’il de Rhuys est devenue une ZAD, une zone de survie en milieu contaminé.

Jack fini par basculer, il passe du coté obscure.

Car ici c’est l’évolution du monde et des personnages qui animent cette histoire post apocalyptique.

Mais pas question d’en dire plus, d’en dire trop sur ce roman post-apocalyptique dont l’intrigue se passe sur la Presqu’île de Rhuys après une catastrophe nucléaire

Si le sujet de la catastrophe nucléaire qui dessine la toile de fond du livre , derrière l’anticipation apocalyptique, plusieurs questions se posent :

Pourquoi les gouvernements communiquent-ils mal ? Quel est le rôle de l’information dans la gestion de telles crises ? Face à l’inconnu, comment les rumeurs s’amplifient-t-elles ? La technologie peut-elle nous sauver ? Et… que se passe-t-il quand on n’a plus accès à l’information et à internet ?

La pierre Jaune est en réalité une fiction nucléaire réaliste, personne n’est à l’abri nulle part. On fait très vite à la lecture de ce bouquin un parallèle avec le chaos de la crise sanitaire actuelle. Et pourtant ce titre a été écrit bien avant. Mais je vous le disais face à une telle crise quelles sont les réponses que peuvent apporter nos gouvernants aux nombreuses interrogations de leur concitoyens. On est là dans une crise majeure avec un impact considérable sur notre avenir, l’avenir de l’humanité mais aussi celui de notre terre. Entre mensonges, révélations et manipulations cette fiction d’anticipation donne matière à réflexion. Une très belle découverte. Un roman à découvrir et faire découvrir de toute urgence

 

2 réflexions sur “La Pierre jaune, Geoffrey Le Guilcher

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