Le Livre : Le Sang ne suffit pas d’ Alex Taylor. traduit de l’américain par Anatole Pons-Reumaux. Paru le 28 mai 2020 aux Editions Gallmeister. 23€. (288 p.) ; 21 x 14 cm
4e de couv :
1748. Dans les montagnes enneigées de l’Ouest de la Virginie, un voyageur affamé arrive près d’une cabane isolée. Reathel erre depuis des mois, flanqué d’un dogue féroce. Mais l’entrée lui est refusée par un colon hostile qu’il n’hésite pas à tuer. Il découvre alors à l’intérieur une jeune femme, Della, sur le point d’accoucher. L’enfant naît dans cette solitude glaciale. Pourtant, le froid, la faim et l’ourse qui rôde dans les parages ne sont pas les seuls dangers pour la mère et le nouveau-né. Car ce dernier a été promis à la tribu Shawnee : c’est le prix à payer pour que Blacktooth, leur chef, laisse les Blancs du village environnant en paix. Alors que les Shawnees se font de plus en plus impatients, le village envoie deux frères à la poursuite de Della, désormais prête à tout pour sauver son bébé.
L’auteur : Né à Rosine, Kentucky , en 1981, Alex Taylor est un écrivain, nouvelliste et romancier américain.
Il a fabriqué du tabac et des briquets, démantelé des voitures d’occasion, tondu des pelouses de banlieue et aussi été colporteur de sorgho pour différentes chaînes alimentaires.
Titulaire d’un MFA de l’Université de Mississippi, il a enseigné l’écriture créative à Western Kentucky University et à l’Université d’État McNeese à Lake Charles, Louisiane. Il est professeur à l’Université d’État de Morehead depuis 2012.
« The Name of the Nearest River » (2010), son premier recueil de nouvelles, a obtenu le prix Linda Bruckheimer de Sarabande Books.
« Le verger de marbre » (« The Marble Orchard », 2015) est son premier roman. À l’occasion du Festival International du Film Policier 2017 de Beaune, Alex Taylor a reçu le Grand Prix du Roman noir étranger.
Extrait :
Dans le gris vaporeux de l’aube, une vieille ourse descendit de la montagne et tua le cheval de l’Allemand mort. La pouliche, qui endurait l’hiver dans une remise délabrée, poussa un seul cri avant d’être réduite au silence par un puissant coup de patte.
Ce devait être une grosse femelle pour qu’elle l’ait achevée aussi vite et d’un seul élan, pensait Reathel, allongé sur une paillasse miteuse à côté de la veuve de l’Allemand, qui dormait par terre. Une grosse femelle, et sans doute pas aussi vieille qu’il l’avait cru d’abord en apercevant ses traces deux matins plus tôt. Il l’avait pistée jusqu’à sa tanière, franchissant un col enneigé des Crazy Jack Mountains, convaincu qu’elle était mourante et qu’un ultime appel du sang l’avait extirpée du sommeil. À l’orée de la tanière, il n’avait trouvé qu’un ourson décharné, aveugle, qui feulait vainement. Reathel l’avait assommé d’un coup de crosse, le craquement sourd et humide de son crâne résonnant dans le froid hivernal.
Il l’avait dépecé, puis il avait cassé les os pour en sucer la moelle, au goût riche et beurré. Il avait fait rôtir le cuisseau et mis le reste de côté avant de suivre les traces de la mère, mais celles-ci s’étaient estompées presque immédiatement, comme si l’ourse avait été emportée dans les airs et miraculeusement délivrée de la lunette de son fusil Pennsylvania.
Mais voici qu’elle était de retour. Elle était revenue avec une ardeur plus impétueuse que le sang, plus terrible que la faim, qui la poussait à mordre sans relâche le cuir rugueux de la jument, et encore maintenant Reathel sentait au fond de sa gorge le goût âcre de la viande d’ourson.
— Vous n’allez quand même pas rester là à rien faire ? demanda la femme depuis sa couche sur le sol.
Il est assez hard ! Certaines scènes… mais je l’ai préféré à « le verger de marbre » 🙂
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J’avais bien aimé son premier moi !
Comme quoi parfis on est dissonantes toutes les deux
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Faut de temps en temps diverger, sinon, on va se faire chier ! 😉
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Pas faux ! 😉
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😉
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Il va sortir en poche dans un avenir proche j’imagine, et ce sera l’occasion pour moi de le lire. Merci Kris pour ce retour 😊
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C’est vraiment un excellent roman, je l’avais beaucoup aimé
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Héhé, voilà un avis positif de plus, merci
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[…] Le Sang ne suffit pas, Alex Taylor […]
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Je suis très intriguée. C’est une époque et une région que je connais mal et que j’ai de plus en plus envie de découvrir, je me note donc « Le sang ne suffit pas », merci pour la découverte =)
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Avec plaisir Aurélia
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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merci
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