Kawa littéraire hors les murs, épisode 2

Kawa littéraire hors les murs, épisode 2

La pandémie qui sévit actuellement a fortement perturbé nos activités culturelles. Aussi durant un an je n’ai pas pu organiser notre rendez-vous mensuel à la bibliothèque Parmentier. Aussi notre Kawa littéraire s’est délocalisé et nous avons pu par 3 fois l’été dernier nous réunir à nouveau.

Et c’est avec beaucoup de retard que je vous offre un petit retour sur notre Kawa Hors les murs du 6 août 2020 au Jardin de la Folie Titon, Paris 11e

 

Kawa littéraire hors les murs, épisode 2

Retour sur notre Kawa Hors les murs du 6 août 2020

au Jardin de la Folie Titon, Paris 11e

 

Nous n’étions vraiment pas nombreuses lors de ce rendez-vous programmé au tout dernier moment. Il faut dire que nous étions début août et début août à Paris il n’y a plus grand monde. Parisiens et parisiennes sont en vacances en province. Et ils font bien.

Aussi nous nous sommes retrouvées en tout petit comité. Nous étions 4. Trois lectrice et moi-même. Une première pour notre club de lecture. Alors nous nous sommes lâcher profitant de l’occasions pour présenter chacune plusieurs livres. Et oui habituellement tous les participants ont droit à un petit temps de paroles, là nous étions larges. Et en plus de nos lectures, nous avons eu le temps de parler un peu de nous, de ce que nous aimions en dehors des bouquins, ce qui nous faisait un peu vibrer privées que nous étions de loisirs culturels. Bref nous nous sommes un peu plus livrées et avons fait plus ample connaissance.

Lectures et confidences étaient donc au rendez-vous de ce Kawa aoutien.

Vous pouvez retrouver toutes nos lectures ICI

 

Je vais tout de même vous en présenter quelques unes ci-dessous

Le dernier amour de Baba Dounia de Alina Bronsky

Une trentaine d’années après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl, les alentours de la centrale désaffectée se repeuplent clandestinement : Baba Dounia, veuve solitaire et décapante, entend bien y vieillir en paix. En dépit des radiations, son temps s’écoule en compagnie d’une chaleureuse hypocondriaque, d’un moribond fantasque et d’un centenaire rêvant de convoler en justes noces. Jusqu’à l’irruption de deux nouveaux résidents, qui va ébranler cette communauté marginale.

D’une plume à la fois malicieuse et implacable, Alina Bronsky jette un éclairage captivant sur les tracas de la vie collective, l’expérience du grand âge et les enjeux de l’énergie nucléaire.

 

 

 

 

 

 

L’amie prodigieuse Elana Ferrante

Un coffret qui réunit les quatre volumes de la série romanesque d’E. Ferrante

La saga met en scène l’évolution d’une amitié compliquée par des différences sociales tout en dressant un tableau de l’Italie de la seconde moitié du XXe siècle.
L’amie prodigieuse. Enfance, adolescence 

Naples, fin des années cinquante. Deux amies, Elena et Lila, vivent dans un quartier défavorisé de la ville, leurs familles sont pauvres et, bien qu’elles soient douées pour les études, ce n’est pas la voie qui leur est promise. Lila, la surdouée, abandonne rapidement l’école pour travailler avec son père et son frère dans leur échoppe de cordonnier. En revanche, Elena est soutenue par son institutrice, qui pousse ses parents à l’envoyer au collège puis, plus tard, au lycée, comme les enfants des Carracci et des Sarratore, des familles plus aisées qui peuvent se le permettre. Durant cette période, les deux jeunes filles se transforment physiquement et psychologiquement, s’entraident ou s’en prennent l’une à l’autre. Leurs chemins parfois se croisent et d’autres fois s’écartent, avec pour toile de fond une Naples sombre mais en ébullition, violente et dure. Des chemins qui les conduiront, après le passage par l’adolescence, à l’aube de l’âge adulte, non sans ruptures ni souffrances.

Formidable voyage dans Naples et dans l’Italie du boom économique, L’amie prodigieuse trace le portrait de deux héroïnes inoubliables, qu’Elena Ferrante traque avec passion et tendresse jusqu’au plus profond de leur âme.

L’amie prodigieuse, Vol. 2. Le nouveau nom 

Naples, années soixante. Le soir de son mariage, Lila comprend que son mari Stefano l’a trahie en s’associant aux frères Solara, les camorristes qui règnent sur le quartier et qu’elle déteste depuis son plus jeune âge. Pour Lila Cerullo, née pauvre et devenue riche en épousant l’épicier, c’est le début d’une période trouble : elle méprise son époux, refuse qu’il la touche, mais est obligée de céder. Elle travaille désormais dans la nouvelle boutique de sa belle-famille, tandis que Stefano inaugure un magasin de chaussures de la marque Cerullo en partenariat avec les Solara. De son côté, son amie Elena Greco, la narratrice, poursuit ses études au lycée et est éperdument amoureuse de Nino Sarratore, qu’elle connaît depuis l’enfance et qui fréquente à présent l’université. Quand l’été arrive, les deux amies partent pour Ischia avec la mère et la belle-soeur de Lila, car l’air de la mer doit l’aider à prendre des forces afin de donner un fils à Stefano. La famille Sarratore est également en vacances à Ischia et bientôt Lila et Elena revoient Nino.

Le nouveau nom est la suite de L’amie prodigieuse, qui évoque l’enfance et l’adolescence de Lila et Elena. Avec force et justesse, Elena Ferrante y poursuit sa reconstitution d’un monde, Naples et l’Italie, et d’une époque, des années cinquante à nos jours, donnant naissance à une saga romanesque au souffle unique.

 

L’amie prodigieuse, Vol. 3. Celle qui fuit et celle qui reste : époque intermédiaire

Après L’amie prodigieuse et Le nouveau nom, Celle qui fuit et celle qui reste est la suite de la formidable saga dans laquelle Elena Ferrante raconte cinquante ans d’histoire italienne et d’amitié entre ses deux héroïnes, Elena et Lila.

Pour Elena, comme pour l’Italie, une période de grands bouleversements s’ouvre. Nous sommes à la fin des années soixante, les événements de 1968 s’annoncent, les mouvements féministes et protestataires s’organisent, et Elena, diplômée de l’École normale de Pise et entourée d’universitaires, est au premier rang. Même si les choix de Lila sont radicalement différents, les deux jeunes femmes sont toujours aussi proches, une relation faite d’amour et de haine, telles deux soeurs qui se ressembleraient trop. Et, une nouvelle fois, les circonstances vont les rapprocher, puis les éloigner, au cours de cette tumultueuse traversée des années soixante-dix.

Celle qui fuit et celle qui reste n’a rien à envier à ses deux prédécesseurs. À la dimension historique et intime s’ajoute même un volet politique, puisque les dix années que couvre le roman sont cruciales pour l’Italie, un pays en transformation, en marche vers la modernité.

L’amie prodigieuse, Vol. 4. L’enfant perdue

À la fin de Celle qui fuit et celle qui reste, Lila montait son entreprise d’informatique avec Enzo, et Elena réalisait enfin son rêve : aimer Nino et être aimée de lui, quitte à abandonner son mari et à mettre en danger sa carrière d’écrivain. Car elle s’affirme comme une auteure importante et l’écriture l’occupe de plus en plus, au détriment de l’éducation de ses deux filles, Dede et Elsa.

L’histoire d’Elena et de Nino est passionnelle, et bientôt Elena vit au gré de ses escapades pour retrouver son amant. Lors d’une visite à Naples, elle apprend que Lila cherche à la voir à tout prix.

Après avoir embrassé soixante ans d’histoire des deux femmes, de Naples et de toute l’Italie, la saga se conclut en apothéose. Plus que jamais, dans L’enfant perdue, Elena Ferrante nous livre un monde complet, riche et bouillonnant, à la façon des grands romanciers du XIXe siècle, un monde qu’on n’oublie pas.

 

Le chagrin des vivants  Anna Hope

Durant les cinq premiers jours de novembre 1920, l’Angleterre attend l’arrivée du Soldat inconnu, rapatrié depuis la France. Alors que le pays est en deuil et que tant d’hommes ont disparu, cette cérémonie d’hommage est bien plus qu’un simple symbole, elle recueille la peine d’une nation entière.

À Londres, trois femmes vont vivre ces journées à leur manière. Evelyn, dont le fiancé a été tué et qui travaille au bureau des pensions de l’armée ; Ada, qui ne cesse d’apercevoir son fils pourtant tombé au front ; et Hettie, qui accompagne tous les soirs d’anciens soldats sur la piste du Hammersmith Palais pour six pence la danse.

Dans une ville peuplée d’hommes incapables de retrouver leur place au sein d’une société qui ne les comprend pas, rongés par les horreurs vécues, souvent mutiques, ces femmes cherchent l’équilibre entre la mémoire et la vie. Et lorsque les langues se délient, les coeurs s’apaisent.

 

Les cigognes sont immortelles, Alain Mabanckou

À Pointe-Noire, dans le quartier Voungou, la vie suit son cours. Autour de la parcelle familiale où il habite avec Maman Pauline et Papa Roger, le jeune collégien Michel a une réputation de rêveur. Mais les tracas du quotidien (argent égaré, retards et distractions, humeur variable des parents, mesquineries des voisins) vont bientôt être emportés par le vent de l’Histoire. En ce mois de mars 1977 qui devrait marquer l’arrivée de la petite saison des pluies, le camarade président Marien Ngouabi est brutalement assassiné à Brazzaville. Et cela ne sera pas sans conséquences pour le jeune Michel, qui fera alors, entre autres, l’apprentissage du mensonge.

Partant d’un univers familial, Alain Mabanckou élargit vite le cercle et nous fait entrer dans la grande fresque du colonialisme, de la décolonisation et des impasses du continent africain, dont le Congo est ici la métaphore puissante et douloureuse. Mêlant l’intimisme et la tragédie politique, il explore les nuances de l’âme humaine à travers le regard naïf d’un adolescent qui, d’un coup, apprend la vie et son prix.

 

La tache, Philip Roth

 

À la veille de la retraite, un professeur de lettres classiques, accusé d’avoir tenu des propos racistes envers ses étudiants, préfère démissionner plutôt que de livrer le secret qui pourrait l’innocenter.

Tandis que l’affaire Lewinski défraie les chroniques bien-pensantes, Nathan Zuckerman ouvre le dossier de son voisin Coleman Silk et découvre derrière la vie très rangée de l’ancien doyen un passé inouï, celui d’un homme qui s’est littéralement réinventé, et un présent non moins ravageur : sa liaison avec la sensuelle Faunia, femme de ménage et vachère de trente-quatre ans, prétendument illettrée, et talonnée par un ex-mari vétéran du Vietnam, obsédé par la vengeance et le meurtre.

Après Pastorale américaine et J’ai épousé un communiste, La tache, roman brutal et subtil, complète la trilogie de Philip Roth sur l’identité de l’individu dans les grands bouleversements de l’Amérique de l’après-guerre, où tout est équivoque et rien n’est sans mélange, car la tache «est en chacun, inhérente, à demeure, constitutive, elle qui préexiste à la désobéissance, qui englobe la désobéissance, défie toute explication, toute compréhension. C’est pourquoi laver cette souillure n’est qu’une plaisanterie de barbare et le fantasme de pureté terrifiant».

 

Terres fauves de Patrice Gain

« Quand le soleil est passé derrière les sommets et que les eaux de la baie sont devenues noires, j’ai compris que personne ne reviendrait me chercher. »

Missionné par son éditeur, David McCae, écrivain new-yorkais, se retrouve parachuté du jour au lendemain en Alaska pour terminer les Mémoires du gouverneur de l’État de NY. Afin d’étoffer son livre d’un chapitre élogieux, il doit recueillir les confidences d’un alpiniste de renommée mondiale et ami proche de l’homme politique. Mais tout ne se passe pas comme prévu.

Plus adepte du lever de coude que de l’amabilité, l’aventurier n’en est pas moins disert et David en apprend beaucoup. Trop. Seul et démuni, dans une nature austère et glaciale, le prête-plume va devoir apprendre à sauver sa peau…

 

 

Sans terre, Marie-Eve Sévigny

 

L’île d’Orléans est un bout de terre fertile, baigné des eaux du Saint-Laurent, qui fait face à la ville de Québec. Alors que sur une des rives, l’activiste écologiste Gabrielle Rochefort manifeste parmi de virulents militants contre la compagnie pétrolière Cliffline Energy, des flammes ravagent son chalet. Celle qui a déjà été condamnée pour ses idées ne peut y voir une coïncidence. Lorsqu’on retrouve, proche de l’incendie, le cadavre de Linares, un Guatémaltèque employé de la ferme où elle travaille, les soupçons se portent plutôt vers le contremaître, ouvertement raciste et dont le goût pour la violence n’est un secret pour personne. Gabrielle, elle, soutient que la mort du jeune immigré n’est qu’un dégât collatéral dans un vaste complot qui impliquerait les hautes instances du gouvernement. Dans l’ombre de l’enquête officielle, celui qu’on surnomme « Chef », retraité de la police nationale, dévoreur de polars échoué sur un voilier et ancien amant de Rochefort, cherche à voir clair dans les eaux troubles du fleuve.

 

Le pays des autres Volume 1, La guerre, la guerre, la guerre, Laïla Slimani

Le pays des autres

En 1944, Mathilde, une jeune Alsacienne, s’éprend d’Amine Belhaj, un Marocain combattant dans l’armée française. Après la Libération, le couple s’installe au Maroc à Meknès, ville de garnison et de colons. Tandis qu’Amine tente de mettre en valeur un domaine constitué de terres rocailleuses et ingrates, Mathilde se sent vite étouffée par le climat rigoriste du Maroc. Seule et isolée à la ferme avec ses deux enfants, elle souffre de la méfiance qu’elle inspire en tant qu’étrangère et du manque d’argent. Le travail acharné du couple portera-t-il ses fruits ? Les dix années que couvre le roman sont aussi celles d’une montée inéluctable des tensions et des violences qui aboutiront en 1956 à l’indépendance de l’ancien protectorat.

Tous les personnages de ce roman vivent dans « le pays des autres » : les colons comme les indigènes, les soldats comme les paysans ou les exilés. Les femmes, surtout, vivent dans le pays des hommes et doivent sans cesse lutter pour leur émancipation. Après deux romans au style clinique et acéré, Leïla Slimani, dans cette grande fresque, fait revivre une époque et ses acteurs avec humanité, justesse, et un sens très subtil de la narration.

 

Underground railroad, Colson Whitehead

Cora, seize ans, est esclave sur une plantation de coton dans la Géorgie d’avant la guerre de Sécession. Abandonnée par sa mère lorsqu’elle était enfant, elle survit tant bien que mal à la violence de sa condition. Lorsque Caesar, un esclave récemment arrivé de Virginie, lui propose de s’enfuir, elle accepte et tente, au péril de sa vie, de gagner avec lui les États libres du Nord.

De la Caroline du Sud à l’Indiana en passant par le Tennessee, Cora va vivre une incroyable odyssée. Traquée comme une bête par un impitoyable chasseur d’esclaves qui l’oblige à fuir, sans cesse, le « misérable coeur palpitant » des villes, elle fera tout pour conquérir sa liberté.

L’une des prouesses de Colson Whitehead est de matérialiser l’« Underground Railroad », le célèbre réseau clandestin d’aide aux esclaves en fuite qui devient ici une véritable voie ferrée souterraine, pour explorer, avec une originalité et une maîtrise époustouflantes, les fondements et la mécanique du racisme.

À la fois récit d’un combat poignant et réflexion saisissante sur la lecture de l’Histoire, ce roman, couronné par le prix Pulitzer, est une oeuvre politique aujourd’hui plus que jamais nécessaire.

« Un roman puissant et presque hallucinatoire. Une histoire essentielle pour comprendre les Américains d’hier et d’aujourd’hui. »

Le bal des folles Victoria Mas

Le bal des folles

1885 : comme chaque année, à la Salpêtrière, se tient le très mondain « bal des folles ». Le temps d’une soirée, le Tout-Paris s’encanaille sur des airs de valse et de polka en compagnie de femmes déguisées en colombines, gitanes, zouaves et autres personnages. Cette scène joyeuse cache une réalité sordide : ce bal « costumé et dansant » est une des dernières expérimentations de Charcot, adepte de l’exposition des fous.

Dans ce livre terrible et puissant, Victoria Mas choisit de suivre le destin de ces femmes victimes d’une société masculine qui leur interdit toute déviance et les emprisonne. Parmi elles, Geneviève, dévouée corps et âme au célèbre neurologue ; Louise, abusée par son oncle ; Thérèse, une prostituée au grand coeur qui a eu le tort de pousser son souteneur dans la Seine ; Eugénie enfin qui, parce qu’elle dialogue avec les morts, est envoyée par son propre père croupir entre les murs de ce qu’il faut bien appeler une prison. Un hymne à la liberté pour toutes les femmes que le XIXe siècle a essayé de contraindre au silence.

 

 Et toujours les forêts, Sandrine Collette

Corentin, personne n’en voulait. Ni son père envolé, ni les commères dont les rumeurs abreuvent le village, ni surtout sa mère, qui rêve de s’en débarrasser.

Traîné de foyer en foyer, son enfance est une errance. Jusqu’au jour où sa mère l’abandonne à Augustine, l’une des vieilles du hameau. Au creux de la vallée des Forêts, ce territoire hostile où habite l’aïeule, une vie recommence.

À la grande ville où le propulsent ses études, Corentin plonge sans retenue dans les lumières et la fête permanente.

Autour de lui, le monde brûle. La chaleur n’en finit pas d’assécher la terre. Les ruisseaux de son enfance ont tari depuis longtemps ; les arbres perdent leurs feuilles au mois de juin. Quelque chose se prépare.

La nuit où tout implose, Corentin survit miraculeusement, caché au fond des catacombes. Revenu à la surface dans un univers dévasté, il est seul. Humains ou bêtes : il ne reste rien. Guidé par l’espoir insensé de retrouver la vieille Augustine, Corentin prend le long chemin des Forêts. Une quête éperdue, arrachée à ses entrailles, avec pour obsession la renaissance d’un monde désert, et la certitude que rien ne s’arrête jamais complètement.

 

La salle de bal, Anna Hope

Lors de l’hiver 1911, Ella Fay est internée à l’asile de Sharston, dans le Yorkshire, pour avoir brisé une vitre de la filature où elle travaillait depuis l’enfance. Révoltée puis résignée, elle participe chaque vendredi au bal des pensionnaires, unique moment où hommes et femmes sont réunis. Elle y rencontre John, un Irlandais mélancolique. Tous deux dansent, toujours plus fébriles et plus épris. À la tête de l’orchestre, le docteur Fuller observe ses patients valser. Séduit par l’eugénisme et par le projet de loi sur le Contrôle des faibles d’esprit, Fuller a de grands projets pour guérir les malades, dont les conséquences pourraient être désastreuses pour Ella et John.

Après Le chagrin des vivants, Anna Hope transforme à nouveau une réalité historique méconnue en un roman subtil et puissant, entraînant le lecteur dans une ronde passionnée et dangereuse.

Grand Prix des lectrices de Elle 2018

 

 Le sourire du scorpion de Patrice Gain

Tom, sa soeur jumelle Luna et leurs parents s’engagent dans le canyon de la Tara en raft. Une belle étape de plus dans leur vie nomade. Pourtant, malgré les paysages monténégrins époustouflants, la complicité familiale et la présence rassurante de Goran, leur guide serbe, la tension envahit peu à peu le canyon et le drame frappe, sans appel. Du haut de ses quinze ans, Tom prend de plein fouet la violence du deuil et de la solitude. Mais, en dépit du chaos qui lui tient désormais lieu de vie, il ne peut s’empêcher de retracer les événements et le doute s’immisce : ne sont-ils pas les victimes d’une histoire bien plus grande que la leur ?

 

Chanson douce de Laïla Slimani

Lorsque Myriam, mère de deux jeunes enfants, décide malgré les réticences de son mari de reprendre son activité au sein d’un cabinet d’avocats, le couple se met à la recherche d’une nounou. Après un casting sévère, ils engagent Louise, qui conquiert très vite l’affection des enfants et occupe progressivement une place centrale dans le foyer. Peu à peu le piège de la dépendance mutuelle va se refermer, jusqu’au drame.

À travers la description précise du jeune couple et celle du personnage fascinant et mystérieux de la nounou, c’est notre époque qui se révèle, avec sa conception de l’amour et de l’éducation, des rapports de domination et d’argent, des préjugés de classe ou de culture. Le style sec et tranchant de Leïla Slimani, où percent des éclats de poésie ténébreuse, instaure dès les premières pages un suspense envoûtant.

L’intuitionniste de Colson Whitehead

Lila Mae Watson inspecte les ascenseurs de la grande ville, et elle ne passe pas inaperçue. Parce qu’elle est femme, parce qu’elle est noire, parce qu’elle se fie à ses intuitions. Et parce qu’elle ne se trompe jamais.

Alors, quand l’ascenseur d’un gratte-ciel s’écrase, en pleine campagne électorale, Lila Mae ne croit ni à l’erreur humaine ni à l’accident. Fugitive et enquêtrice, elle s’aventure dans un monde de complots et de rivalités occultes. C’est ainsi qu’elle va découvrir le secret de Fulton, le génial inventeur dont le dernier projet pourrait révolutionner non seulement la technique des ascenseurs, mais la société tout entière…

Sous des dehors de thriller philosophique au comique grinçant, Colson Whitehead développe l’utopie noire d’un univers parallèle. Mais au fil de la lecture, ce monde imaginaire, cette époque indéterminée rappellent de façon troublante un passé américain récent, aux enjeux encore brûlants.

La puissance visionnaire, l’éclat d’un style novateur, la portée et l’ambition du propos font de ce premier roman l’une des révélations majeures de la jeune littérature américaine.

4 réflexions sur “Kawa littéraire hors les murs, épisode 2

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