Le livre : Agent 6 de Tom Rob Smith, traduit de l’anglais par France Camus-Pichon. Paru le 2 mai 2013 chez Belfond. Réédité en poche chez Pocket le 7 mai 2014. 8€70. (605 p.) ; 18 x 11 cm
4e de couv :
- Entre l’URSS et les États-Unis, l’heure est à la détente, et un grand concert est organisé à New York, devant le siège de l’ONU, pour célébrer leur rapprochement. L’organisatrice soviétique, Raïssa Demidova, a fait le déplacement avec ses deux filles.
Resté en Russie, leur père et mari Leo Demidov s’inquiète. Ancien agent du KGB, il flaire quelque chose… Et son instinct ne le trompe pas : un chanteur noir américain, fervent partisan communiste, est abattu en plein concert, et c’est Raïssa qui est accusée du crime.
De Moscou à Manhattan, en passant par l’Afghanistan, la quête de vérité de Leo va secouer le rideau de fer…
L’auteur : Tom Rob Smith est né à Londre en 1979; C’est un romancier britannique spécialisé dans le roman policier.
Né d’une mère suédoise et d’un père anglais, il passe son enfance à Londres.
Diplômé de Cambridge en 2001, il a passé un an en Italie dans un atelier d’écriture. Il a ensuite travaillé comme scénariste pendant cinq ans – il a notamment passé six mois à Phnom Penh pour superviser l’écriture du premier feuilleton cambodgien.
Immédiatement acclamé par la critique internationale, « Enfant 44 » (Child 44, 2008), son premier roman, a été sélectionné pour le prestigieux Man Booker Prize.
Traduit dans vingt-cinq langues, il a été adapté au cinéma par Daniel Espinosa en 2015 avec Tom Hardy, Noomi Rapace et Gary Oldman.
En 2009, Tom Rob Smith fait paraître « Kolyma » (The Secret Speech), la suite de « Enfant 44 ». En 2011 paraît « Agent 6 », le troisième et dernier roman de la trilogie avec Leo Demidow.
« La Ferme » (The Farm, 2014), inspiré par un souvenir d’enfance de l’auteur, est un suspense psychologique qui se déroule en Suède.
Tom Rob Smith a également signé des scénarios pour la télévision britannique.
Extraits :
« Aux yeux de la police secrète, le simple fait de dissimuler son journal intime, quel qu’en soit le contenu, représentait un délit, une tentative du citoyen pour séparer sa vie publique de sa vie privée, alors qu’elles étaient indissociables. Aucune pensée, aucune expérience ne devait échapper à l’autorité du Parti. Si bien que la découverte d’un journal intime soigneusement dissimulé constituait la meilleure pièce à conviction dont pouvait rêver un agent de la police secrète. Ce journal n’étant pas destiné à être lu, son auteur écrivait en toute liberté, sans méfiance, et se livrait à cœur ouvert. Du fait de cette sincérité, ce genre de document permettait de juger non seulement son auteur, mais aussi les amis de celui-ci et sa famille. Un journal pouvait ainsi donner une quinzaine de suspects supplémentaires, de nouvelles pistes, souvent bien plus qu’un interrogatoire serré.
L’agent chargé de l’enquête était Leo Demidov, vingt-sept ans, ex-soldat couvert de médailles recruté par la police secrète après la Grande Guerre patriotique. Il avait gravi les échelons du MGB grâce à un mélange d’obéissance sans états d’âme, de foi en l’État qu’il servait et de rigueur professionnelle, un zèle motivé non par l’ambition mais par un amour inconditionnel de la patrie, ce pays qui avait triomphé du fascisme. Aussi bel homme qu’il était déterminé, il avait le visage volontaire d’un héros d’affiche de propagande : mâchoire carrée et lèvres bien dessinées, toujours prêtes à crier des slogans. «
» Le major Kuzmine mit un disque et tous se calèrent sur leurs sièges pour l’écouter. Leo ne comprenait pas les paroles, mais devinait pourquoi son supérieur, le plus méfiant des hommes, avait confiance en Jesse Austin. Jamais Leo n’avait entendu de voix plus sincère ; les mots semblaient jaillir du cœur du chanteur, sans passer par le filtre de la prudence ou de la stratégie. Kuzmine arrêta l’électrophone.
— M. Austin est devenu l’un de nos principaux agents de propagande. À ses textes engagés et à son succès commercial s’ajoutent ses talents d’orateur connu dans le monde entier. Ses chansons l’ont rendu célèbre, donnant une audience internationale à ses opinions politiques.
Le major fit signe au projectionniste.
— Voici des extraits d’un discours prononcé à Memphis en 1937. Regardez attentivement. Il n’y a pas de sous-titres, mais surveillez les réactions du public.
On changea de bobine. L’appareil ronronna de nouveau. Sur l’écran apparut une salle de concerts emplie de milliers de personnes.
— Notez que tous les spectateurs sont blancs. Dans les États du Sud, des lois imposent la ségrégation. Le public doit être soit entièrement blanc, soit entièrement noir.
Le major Kuzmine mit un disque et tous se calèrent sur leurs sièges pour l’écouter. Leo ne comprenait pas les paroles, mais devinait pourquoi son supérieur, le plus méfiant des hommes, avait confiance en Jesse Austin. Jamais Leo n’avait entendu de voix plus sincère ; les mots semblaient jaillir du cœur du chanteur, sans passer par le filtre de la prudence ou de la stratégie. Kuzmine arrêta l’électrophone.
— M. Austin est devenu l’un de nos principaux agents de propagande. À ses textes engagés et à son succès commercial s’ajoutent ses talents d’orateur connu dans le monde entier. Ses chansons l’ont rendu célèbre, donnant une audience internationale à ses opinions politiques.
Le major fit signe au projectionniste.
— Voici des extraits d’un discours prononcé à Memphis en 1937. Regardez attentivement. Il n’y a pas de sous-titres, mais surveillez les réactions du public.
On changea de bobine. L’appareil ronronna de nouveau. Sur l’écran apparut une salle de concerts emplie de milliers de personnes.
— Notez que tous les spectateurs sont blancs. Dans les États du Sud, des lois imposent la ségrégation. Le public doit être soit entièrement blanc, soit entièrement noir.
Sur la scène, en smoking, Jesse Austin s’adressait à la foule. Certains spectateurs quittaient la salle, d’autres le huaient. Kuzmine désigna ceux qui partaient.
— Ce qui est très intéressant, c’est que la plupart de ces spectateurs blancs écoutent le concert avec plaisir. Ils restent assis, applaudissent, font même une ovation à M. Austin. Mais celui-ci ne peut terminer un concert sans faire un discours. Dès qu’il commence à parler du communisme, les gens s’en vont ou l’insultent. Et pourtant, observez son expression.
Le visage du chanteur ne trahissait aucun embarras. Il semblait savourer la polémique ; ses gestes se faisaient plus véhéments au fil de son discours.
Kuzmine ralluma et s’adressa à l’auditoire :
— Votre mission est capitale. Les autorités américaines accroissent leur pression sur Jesse Austin, à cause de son soutien sans faille à notre pays. Vos dossiers contiennent des articles écrits par lui et publiés dans des journaux socialistes américains. Vous verrez par vous-mêmes quelle provocation représentent pour un régime conservateur ces appels au changement, à la révolution. Nous craignons que son passeport lui soit retiré. Cette visite pourrait être la dernière. »
Enfant 44 est le meilleur, surtout qu’il est basé sur un fait divers très connu… Kolyma donne un sacré éclairage sur le communisme. Par contre agent 6 s’essouffle mais reste intéressant. La trame des livres donne une vision du communisme et c’est bien connu, il ne se passe jamais rien au paradis 😉
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Enfant 44 était terrible !
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Oh oui …Et le suivant aussi 😉
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Purée, pas encore lu !
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Ben alors ma Belette c’est une trilogie quoi !…..hihi 😉
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Il m’a déjà fallu 10 ans pour sortir enfant 44…
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A reblogué ceci sur Le Bien-Etre au bout des Doigts.
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merci
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