De silence et de loup, Patrice Gain

La double chronique sur Collectif Polar

Ou quand une indic et notre Porte-Flingue vous parle du même bouquins

Et en cette fin d’après-midi c’est Chantal qui nous livre son billet


Le livre : De silence et de loup de Patrice Gain. Paru le 1er septembre 2021 chez Albin Michel collection Thrillers. 17€90. (260 p.) ; 21 x 14 cm

4e de couv :

De silence et de loup

Tiksi, ville portuaire oubliée aux confins de la Sibérie, accessible par avion ou par bateau deux ou trois mois l’an. C’est là, à 700 kilomètres derrière le cercle polaire, qu’Anna rejoint une équipe de scientifiques qui s’apprête à hiverner sur la banquise à bord d’un voilier.

Mais dans cet extrême bout du monde, où la fonte des glaces fait resurgir des virus millénaires, où rôdent les ours et les loups, où s’affrontent chasseurs de mammouths et militaires corrompus, les avaries et la tempête retardent le périple. Prise au piège des éléments et de l’hostilité ambiante, l’expédition se fige. Et au coeur de ce huis-clos glaçant, la violence des hommes ne tarde pas à se déchaîner contre les femmes, renvoyant Anna à un drame intime qu’elle pensait apprivoiser en rejoignant cette terre lointaine.

L’auteur : Patrice Gain est né à Nantes en 1961. Professionnel de la montagne, ingénieur en environnement, il est déjà l’auteur de quatre romans aux éditions Le mot et le reste : La Naufragée du lac des Dents Blanches (prix Récit de l’Ailleurs 2018), Denali, Terres fauves et Le sourire du scorpion.

 

Première phrase :
Enfin il neige. Il vente un air vif et froid. L’été avait fauché l’automne et semblait déterminé à poursuivre sa moisson avec l’hiver. Un été trop chaud, trop enflammé, trop enjôleur, presque obscène, qui rendait l’obscure froidure de l’ermitage difficile à supporter. Maintenant, tout est en harmonie : le ciel, les murs nus et suintants, le silence tombal et l’abyssale solitude.

 

Le billet de Chantal

De silence et de loup, Patrice Gain

Anna est une journaliste que rien ne prédestine, a priori, à rejoindre une expédition du côté de la Sibérie, à Tiksi, où une équipe de scientifiques s’apprête à partir explorer la banquise, à bord d’un bateau ad hoc. Elle a choisi ce périple, qui va bientôt tourner au cauchemar. Très vite, l’auteur fait ressentir le sentiment très paradoxal d’enfermement que l’on peut avoir au milieu de ces espaces hostiles, plus que froids, où l’on rencontre plus souvent un ours blanc ou un loup qu’un être humain. Quoique….

Anna a un frère, Sacha, dont on le pense, à tort, à l’abri dans ce monastère de le Grande Chartreuse, où il est devenu Dom Joseph, et qui va recevoir, dès le début du récit, le « journal » d’Anna.

L’auteur alterne les époques, les lieux et donc les personnages. 2017, Anna. 2019, Sacha. Très vite on comprend qu’un drame s’est joué dans la blancheur froide. En fait, plusieurs drames, qu’Anna va nous apprendre petit à petit. Et ce qu’elle vit là-bas n’est que la conséquence de la tragédie initiale, qui lui fait perdre quasiment toute raison de vivre. On découvre aussi la cause de cette tragédie, qui tourne autour de la petite fille d’Anna. Entre Sacha et Anna s’ouvrent soudain des abysses.

L’auteur tisse à petits points serrés et denses la trame de ce récit qui nous captive immédiatement. Les différents personnages sont éminemment crédibles, avec leurs failles, leurs espoirs, leurs caractères plus ou moins bien trempés …On rencontre aussi des membres de la communauté iakoute, qui vit/survit tant bien que mal, sur leurs « terres » ancestrales, mais dont on essaie de les chasser pour exploiter le sous-sol. Apparaissent aussi des Russes, bien sûr, un peu chatouilleux quand il s’agit de braconnage, mais d’un braconnage d’un genre particulier, puisqu’il s’agit des défenses de mammouth, emprisonnées dans la glace, et qui peuvent représenter une petite fortune pour les autochtones. Trafic proscrit, au nom de la protection de la nature … Et puis, il y a aussi la menace de ce permafrost qui, se réchauffant, libère de possibles mortels virus…

Récit très addictif que celui de Patrick Gain. On en sort un peu sonné, comme si cet univers hostile avait failli nous happer également. À lire !

 

 

16 réflexions sur “De silence et de loup, Patrice Gain

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