Le livre : La Maison du commandant de Valerio Varesi. Paru le 6 mai 2021 chez les Éditions Agullo dans la collection Agullo. Traduction Florence Rigollet. 21€50. (306 p.) ; 20 x 14 cm
4e de couv :
« La bassa est une terre de visions et de monstres. »
Dans le paysage d’eau et de brume de la bassa, au bord du Pô, le commissaire Soneri est à l’aise. Avec les anciens du coin, il est le seul à bien connaître cette partie du fleuve, à savoir se déplacer entre les rives, les plaines inondables, les fermes éparpillées dans une terre qui semble habitée par des fantômes.
Alors quand deux cadavres sont retrouvés, c’est lui qu’on charge de l’enquête. L’une des victimes est un Hongrois tué d’une balle dans la tête ; l’autre, un ancien partisan, mort depuis des jours dans sa maison isolée. Deux histoires différentes, liées par un fil que Soneri aura bien du mal à démêler. Entre les pêcheurs de silures venus de l’Est, un trésor de guerre disparu et le nouveau terrorisme rouge, le commissaire mélancolique et gastronome devra naviguer en eaux troubles pour résoudre cette affaire…
L’auteur : Valerio Varesi, né à Turin en 1959 de parents parmesans, est journaliste et romancier. Sa série du commissaire Soneri, traduite en huit langues, est lauréate de nombreux prix, dont le Violeta Negra ou le Trophée 813 du polar étranger. En 2020, il a reçu le prix Targa Volponi pour l’ensemble de son oeuvre.
Extraits :
« Ils s’arrêtèrent sur le pas de la porte et regardèrent le brouillard voguer lentement au fil de l’eau. A l’arrière-plan, l’ombre massive de la digue principale éclairée par l’usine donnait à croire que l’univers s’arrêtait là. Ils s’embrassèrent au bord de cette limite plus rêvée que réelle, et le commissaire aimait qu’Angela soit capable de réveiller ce qu’il gardait pour lui, ou bien qu’il exprimait avec trop de retenue: son imagination, sa fantaisie, le geste symbolique.
La nourriture aussi lui faisait cet effet, et l’occasion de réunir avec son unique rivale était rare. Cette soirée pouvait être la bonne. »« – Maintenant, tu sais pourquoi je me suis retiré ici, en dehors de tout, poursuivit gravement Nocio. Et pourquoi je me sens bien quand le fleuve grossit et qu’il me soulève avec lui. J’ai l’impression qu’il emporte toute la merde, comme la crue quand elle racle les berges et les fonds. Personne ne peut me rejoindre, je me sens inattaquable, à dix mètres au dessus de la plaine, à la hauteur du clocher, avec Verdi qui m’accompagne dans mes nuits sans sommeil. »
« De leur point de vue, ils sont du bon côté : foutre en l’air ce monde dégueulasse. On n’en voudrait pas un autre toi et moi ? Tu l’aimes, toi, cette société où les arrogants et les malhonnêtes dirigent les gens bien ? Où les pires gouvernent les meilleurs ? Où la méchanceté est toujours victorieuse ? Tu l’aimes, ce monde où tout s’achète ? La justice, la respectabilité, le droit d’être aux commandes ? Pourquoi on n’aurait pas le droit de prendre un flingue quand il y a des gouvernants qui peuvent décider de condamner à mort des milliers d’enfants par une simple opération monétaire, ou qui choisissent de planter du maïs pour produire du gas-oil au lieu de produire à bouffer ? Essaye de te mettre dans la peau du père d’un gosse condamné à mourir de faim, et pose-toi la question : tu n’épaulerais pas un fusil ? T’as déjà vu les yeux d’un môme qui crève de faim ? »
Hum, cette atmosphère brumeuse me tente bien !
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Tu connais déjà l’auteur, Caroline ?
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Non pas encore.
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Mais ça ne saurai tarder, hein ? ;-P
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Un policier italien cela change ! Une histoire bien sombre. Sûrement une découverte intéressante.
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Un auteur italien avec lequel il va falloir compter, en effet Marie-Christine
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