Chez Paradis, Sébastien Gendron

Le livre : Chez Paradis de Sébastien Gendron. Paru le 10 mars 2022 chez Gallimard dans la collection Série Noire. 19€. (365 p.) ; 21 x 14 cm
4e de couv : 

Chez paradis

Quand Thomas Bonyard arrive au Garage Paradis, le petit royaume de Max Dodman, il y a la queue au guichet des réclamations.

Ici, l’humiliation s’avale à tous les repas et depuis trop longtemps.

La vengeance a beau être un plat qui se mange froid, s’il ne veut pas se faire piquer sa place, Thomas a intérêt à trouver un plan, et vite !

L’auteur : Sébastien Gendron écrit des romans noirs, des histoires pour la jeunesse et des scénarios. Ses livres ne racontent pas sa vie, sans quoi il serait en prison ou chez les dingues. Il passe néanmoins le monde en revue avec des lunettes qui en grossissent l’absurdité. Fort de tout ça, Sébastien Gendron essaie d’être drôle ; ce qui, l’âge venant, est de moins en moins simple.
Extrait : 
Max Dodman ne sait pas qu’une moto le colle depuis qu’il a quitté le quai de la métropole en laissant derrière lui un automobiliste à terre. Un type à qui il venait de régler son compte à coups de poing, de coude, de genou, pour le finir aux pieds, comme ça gratuit, en plein visage. Parce qu’on ne lambine pas devant la Mercedes E250 turbodiesel de Max Dodman et, surtout, on ne met pas un coup de freins au moment où Max Dodman essaie de vous faire l’intérieur. Donc bim-bam-boum – comme dit fréquemment ce connard de Rovez quand il raconte ses souvenirs mythos de l’époque où il était soi-disant adjudant-chef à la DBLE, quartier Montclar, Djibouti.
Sur la gaine à picots du volant, Max Dodman fait jouer ses doigts pour vérifier qu’il ne s’est rien cassé, taquine les languettes de peaux mortes repoussées sur les articulations. Ça lui fait toujours ça : le taux d’adrénaline redescendant, il se dit qu’il serait temps d’arrêter les conneries, qu’il lui reste encore pas mal de choses à accomplir avant de changer de monde. Cette petite sortie de deux jours était prévue pour se détendre les nerfs, comme tous les ans au mois de juin et sous le même prétexte auquel Marie-Louise Dodman semble croire : le congrès annuel des PME organisé par la chambre de commerce et d’industrie.
Ce grand raout existe bel et bien.
Les bordels frontaliers aussi.
Chaque année, ça coûte à Max Dodman une nuit d’hôtel et un droit d’entrée chez Mademoiselle Chinchin. Au petit matin, il profite de son accréditation CCI pour avaler le continental offert au Palais des expositions. La vie de garagiste aussi comporte sa ration d’avantages.
À aucun moment Max Dodman ne prend la peine de jeter un œil dans son rétroviseur. Même pas lorsqu’il dépasse sans clignotant.
De quoi aurait-il peur, après tout ? Il sait bien qu’un jour ou l’autre, à mâcher de la viande comme il le fait à la moindre étincelle, il tombera sur un jeune et ça sera le laminoir. Des fois, quand il se donne la peine d’y penser, Max Dodman se dit qu’il attend ça depuis sa naissance. Une mort la gueule en sang, à vomir des bouts de chair dans un caniveau, l’intérieur des joues tranché par les brisures de dents, poumons perforés par les côtes, genoux cassés, pleurant l’humeur des globes oculaires éclatés, les organes à l’état de baudruches fendues, septicémie express, même pas le temps de siffler une dernière fois. Juste une ultime crispation de la mécanique, comme un moteur qui serre.

Le petit Avis de Kris

Chez Paradis – Sébastien Gendron

Noir c’est noir … Et l’auteur ne fait pas dans la demi-mesure !

Mais alors que nous raconte « Chez Paradis » au titre si prometteur…

Au cours d’une attaque de fourgon, Max Dodman, convoyeur de fonds, tue quatre braqueurs et blesse Thomas Bonyard, un adolescent qui se trouvait sur les lieux par hasard. Thomas est défiguré et injustement accusé d’avoir volé un sac de billets. Il rumine sa vengeance pendant trente ans avant de croiser à nouveau la route de Max, qui a échappé à la justice en lui faisant porter le chapeau.

Max Dodman, est garagiste, et c’est un personnage odieux ! Il mène son monde à la baguette jusqu’au jour où débarque Thomas Bonyard qui a quelques petits comptes à régler avec lui. Oui mais voilà, il n’est pas le seul !

C’est noir mais du noir déjanté, façon Sébastien Gendron.

Il se passe de drôles de choses « Chez Paradis » !

C’est original, scabreux parfois mais au moins ça a le mérite de ne pas être du déjà lu !!

On ne s’ennuie pas un instant !!

9 réflexions sur “Chez Paradis, Sébastien Gendron

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