La GAV : Frédéric Lepage sous le feu des flingueuses, quatrième audition. 4/4

La GAV : Frédéric Lepage sous le feu des flingueuses, quatrième et dernière audition. 4/4

Fin de la Garde à vue de Monsieur

Frédéric Lepage

La GAV, Garde à vue d’un auteur par Collectif polar c’est : 4 interviews d’un même auteur par 4 flingueuses différentes.

Dernier interrogatoire par Mamie Danièle

La GAV c’est des interviews en direct, du vrai live, en conditions réelles.

Durant 2 jours nous kidnappons en quelques sorte un auteur de polar.

Nous lui demandons de nous consacrer au minimum 4h de son temps sur les deux jours que dure la Garde à Vue.

Allez, place à la GAV de  Frédéric Lepage sous le feu des questions de Dany Flingueuse

—————–séquence 4 ——————–

15:54

Dany : J’ai l’impression que le cassoulet a plombé notre prévenu …

Frederic : non, je suis là ! c’est vous qui me convoquez en avance

Dany : pour voir si tu suivais …

Frederic : D’après les instructions du ministère de l’intérieur, vous n’avez pas le droit de me tutoyer

Dany : Bien Môssieur … il en sera donc ainsi !

Frederic : c’est la déontologie

Dany : Alors, allons-y …
Quand on vous demande quel est votre métier, que répondez-vous ?

Frederic : raconteur d’histoire

Dany : Mais encore : auteur, écrivain, scénariste, producteur ?

Frederic : je n’utilise jamais le mot « écrivain » car, pour moi, Zola, Flaubert, Proust, sont des écrivains. Je me considère comme un auteur, ce qui recouvre mon travail de scénariste, de romancier et de producteur qui travaille sur ses propres concepts et qui écrit ses films.

Dany : on dit d’ailleurs qu’un écrivain est un auteur mort !

Frederic : Oui ! C’est drôle. Je ne connaissais pas cette formule. On apprend des choses, chez vous en GAV.
Je vous mettrai cinq étoiles sur TripAdvisor.

Dany : Au niveau des lecteurs, est-ce que l’on peut les « classer » en 2 catégories jeunes et adultes,

Frederic : je me gratte la tête… intéressant…

Dany : pas trop longtemps car ça irrite

Frederic : 😄 . Oui, sans doute, malgré mon premier instinct qui aurait été de dire qu’un lecteur est un lecteur quel que soit son âge.

Dany : oui mais est-ce qu’on s’adresse aux 2 catégories de la même façon ?

Frederic : J’ai éprouvé un grand bonheur à écrire mes quatre thrillers pour ados (autour de 12 ans) et à rencontrer ces jeunes lecteurs, tellement vifs et attentifs. J’ai appris, en particulier, qu’il faut leur parler « comme » à des adultes. Cependant, les adultes ont des références culturelles différentes.

 

Micah et les voix de la jungle Volume 1, Le Camps des éléphants

Le camp des éléphants

Adolescent d’une douzaine d’années, Micah vit à Bordeaux avec sa famille adoptive. Alors qu’il rejette en bloc son pays d’origine, la Thaïlande, le jeune garçon se voit contraint de s’y installer à la suite d’un mystérieux héritage. En retapant un camp d’éléphants abandonné, Micah va devoir affronter son passé et découvrir ses racines.

Mais au milieu de la jungle et des lianes, la mort rôde : un meutre non élucidé refait surface, des ombres fantomatiques se matérialisent dans la forêt… Micah est-il vraiment préparé à l’aventure qui l’attend ?

 

 

 

Micah et les voix de la jungle Volume 2, La malédiction de Micah

 

Vous ne savez plus qui vous êtes ? Vous avez perdu vos points de repère ? Alors, venez passer quelques jours en Thaïlande, à l’Elephant Jungle Lodge….

Au coeur de la jungle thaïlandaise, le jeune Micah et sa famille s’apprêtent à accueillir les premiers clients du Lodge.

Mauvaise surprise, l’un d’entre eux est envoyé par la prison de Bangkok, c’est un jeune délinquant qui fait bientôt régner la peur. Il faut dire que la deuxième cliente, une adolescente venue du Canada avec sa famille, est une victime idéale. Secrète, mal dans sa peau et réservée, Cassandra devient le souffre-douleur de Narongsak.

Les catastrophes se succèdent : sabotages, incendies, enlèvements. La situation devient incontrôlable mais Narongsak est-il vraiment coupable ? Micah veut découvrir la vérité. Ses pouvoirs mystérieux le mènent vers l’étrange grotte de Mara, où il rencontre des créatures tout droit venues d’un autre monde. Micah surmontera-t-il la terreur qu’elles inspirent ?

Il doit sauver le camp… et Cassandra, rongée par un secret fatal.

Le premier tome de la série Micah et les voix de la jungle a obtenu le Prix des lecteurs du Journal de Mickey.

 

Micah et les voix de la jungle Volume 3, Le masque du serpent

Le masque du serpent

Panique à l’Elephant Jungle Lodge ! Les bulletins scolaires de Micah et de sa soeur Charlie sont catastrophiques. Leur père les prive de télévision, de jeux vidéo et d’Internet. Il décide aussi de remplacer l’enseignement à distance par un professeur. Pour Charlie, le hasard fait bien les choses, puisque ce dernier prend les traits d’un jeune homme Brésilien de passage, plutôt à son goût !

Au même moment, des phénomènes étranges se produisent près du Roc aux Macaques et dans l’enceinte du Temple de la lumière. Une relique sacrée a disparu… Les monstres de la Grotte de M(…)ra sont livrés à eux-mêmes et mettent en danger le camp des éléphants. Micah parviendra-t-il à le sauver ?

 

Micah et les voix de la jungle Volume 4, Piège de sang

 

Piège de sang

Installés depuis quelques mois au beau milieu de la jungle thaïlandaise, Antoine Boissel et ses enfants Charlie, Micah et Bart vivent dans un vieux camp d’éléphants transformé en hôtel. La belle aventure prend un tour dramatique quand on découvre non loin du camp le corps sans vie d’un promeneur. Sarasak, l’officier chargé de l’enquête, accuse Antoine. Se pourrait-il que le père de Micah soit un assassin ? L’arme du crime lui appartient, et un gisement de métal précieux sous la rivière qui traverse le camp des éléphants lui donne un mobile.

Alors que Charlie et Antoine tentent de confondre le véritable meurtrier, Micah semble envoûté par Sarasak. Pourquoi l’officier s’intéresse-t-il tant à l’adolescent ? Quels secrets cache-t-il derrière son regard de glace ? Micah saura-t-il faire face à la menace qui rôde ?

Avec Piège de sang, Frédéric Lepage nous offre un roman captivant, une plongée dans une jungle épaisse et dangereuse où le suspense accompagne chacun de nos pas.

 

 

Dany : mais il y a sans doute des règles particulières, surtout si on aborde des sujets dérangeants

Frederic : Je me rends compte que j’écris différemment pour les deux publics. Pour les adultes, je me fiche de savoir si le lecteur doit aller vérifier le sens d’un mot dans le dictionnaire, alors que je veille à faciliter la tâche des jeunes lecteurs. Eh oui, il y a une façon différente d’aborder les sujets qui touchent à la violence, à la sexualité, aux genres. Il faut contribuer à l’enrichissement intellectuel et culturel des plus jeunes. Cela semble paternaliste, mais je pense qu’il y a une responsabilité supplémentaire.

Dany : et surtout penser aux perspectives joyeuses ou pas qu’on leur propose.

Frederic : oui, absolument, la lecture peut être un élan. Proposer une dynamique positive fait partie des responsabilités dont je parlais. On peut ne pas partager mon point de vue, et vouloir montrer à tout prix les noirceurs du monde.

Dany : Vous avez écrit 4 tomes avec un héros récurrent, est-ce que c’est facilitant ou handicapant ?

Frederic : c’est facilitant ! Le personnage une fois établi, il évolue, mais les constantes sont fixées. Cela fait gagner du temps.

Dany : mais on ne peut pas le malmener de trop.

Frederic : et on peut l’épaissir. Un autre avantage est que le héros récurrent évolue en même temps que les lecteurs qui peuvent encore mieux se reconnaître en lui. Certains auteurs ont fait le choix délibéré d’un héros récurrent pour leurs polars et leurs thrillers.

Comme vous le verrez en mars prochain avec Promets-moi d’avoir peur (éd. Robert Laffont), j’ai pris des personnages secondaires de Si la bête s’éveille pour en faire des personnages importants. Je n’ai cependant pas encore pris de parti définitif sur cette question. Et sur un autre livre à venir, idem : d’autres personnages secondaires deviennent essentiels, comme si je constituais un petit groupe de héros dans lequel je pioche ceux que lecteur pourrait aimer retrouver.

On parlait précédemment des interactions entre auteur et lecteur : en voici un exemple concret. Comment réagiront mes lecteurs en retrouvant, montés d’un cran en importance, des personnages secondaires du roman précédent.

Dany : un héros récurrent a la vie plus dure qu’un autre.

Frederic : Oui, il s’accroche mieux à la vie et à l’attention du lecteur.

Dany : On a parlé de votre hyperactivité et de votre paresse … comment se déroule une journée de Frédéric Lepage ?

Frederic : Une journée type ?

Dany : Si tant est qu’il y en ait !

Frederic : Rien de très spécial, en fait, sauf quand je suis en voyage

Dany : Lever matinal ou tardif … les infos au petit dèj ?

Frederic : lever, petit déjeuner, écriture si l’envie est là, déjeuner de travail télé, après-midi de travail sur les autres activités, dîner et écriture.
Lever vers 7 h, café au lait avec beaucoup de lait, orange pressée, croissant ou tartine, en écoutant la radio, un média très important pour moi, lecture des nouvelles du monde sur internet (La Folha, Bangkok Post, Huffington Post, le South China Morning Post, etc.)

Dany : du sport ?

Frederic : Le sport ? Comme disait Churchill quand on lui demandait le secret de sa forme et de sa longévité : « Le sport ! NO sport ». Bien sûr c’est une boutade. Je suis coupable. Je mange trop et je ne fais pas de sport.
Mais je ne suis pas sûr que ce soit votre chef d’inculpation.

Dany : cigare et whisky alors comme Churchill …

Frederic : Je suis vraiment quelqu’un de « boring » (ennuyeux). Je ne bois ni ne fume. Si, parfois un peu de bordeaux ou de champagne. Et je mange trop

Dany : Quel est votre dérivatif quand vous frôlez l’overdose de travail ?

Frederic : je ne parviens jamais à l’overdose de travail, j’ai un système de régulation automatique. Je m’arrête avant l’overdose. Mais pour me changer les idées, cinéma, théâtre, concerts, restaurant, et je fais la cuisine.
Un enquêteur cuisinier, ça a été déjà fait ?

Dany : Oui deux séries notamment que j’ai lues, celle de Michèle Barrière et celle de Richard Louis.
Quand vous tenez un sujet, qu’est-ce qui détermine le choix du support ? Livre, documentaire, fiction en image ?

Frederic : Les moyens d’expression sont tellement différents qu’il n’arrive presque jamais que le doute survienne. Il apparaît de plus en plus, car un projet de livre peut faire aussi un scénario. Mais je préfère le roman.

Dany : Vous avez commis un long métrage Sunny et l’éléphant … c’est le seul exemple de film de fiction pour vous ?

 

Frederic : Je n’ai fait que celui-là, en effet, pas un chef d’œuvre, mais un film familial sans prétention. Tourné en Asie avec de bons moyens. Je pourrais m’y remettre, mais l’exercice est vraiment exténuant, et je ne suis pas sûr d’avoir la fibre d’un réalisateur-metteur en scène.

Dany : et d’autres projets en images … on en a parlé à Cognac

Frederic : Oui ! Et le théâtre m’attire à présent beaucoup

Dany : selon la formule de @Aline … vous pouvez développer ?

Frederic : j’ai l’intention d’écrire un thriller théâtral. Comme je l’ai dit précédemment, j’ai exercé un petit job quand j’étais lycéen, au Grand Théâtre de Bordeaux. J’ai tellement aimé cela ! Depuis, je rêve de retrouver cet univers, et je n’ai encore jamais réussi, on voit là que les univers sont cloisonnés et que les gens de théâtre se méfient des gens de télévision. Alors, je commence modestement, avec un spectacle musical sur l’histoire d’amour entre Marcel Proust et le compositeur Reynaldo Hahn, qui sera créé cette année et joué au théâtre du Gymnase à partir d’avril. Cela me permet de mettre un pied sur les planches et d’envisager d’autres spectacles, déjà prévus. Et parmi mes désirs, transposer au théâtre les codes du thriller.

Dany : Est-ce que la documentation est importante pour écrire vos livres ou vos pièces de théâtre ?

Frederic : Oui, très très importante. Mais j’adore lire, fouiller des documents, explorer, c’est, en soi, un travail d’enquêteur ! Et on s’enrichit de chaque expérience, d’un acquis qui peut servir pour les suivantes.

Dany : un rat de bibliothèque ?

Frederic : C’est là qu’on voit à quel point Internet a transformé le travail, en mettant tant d’informations à portée de clavier. Rat de bibliothèque, je l’ai été auparavant, pour les besoins de mes recherches. Et je le reste pour le plaisir de butiner et d’observer. J’adore me placer dans la salle de lecture d’une bibliothèque et observer, observer les gens, voir ce qu’ils lisent, quelles sont leurs attitudes. L’atmosphère permet une sorte de recueillement. Et cela m’inspire pas mal. La bibliothèque Sainte Geneviève, à Paris, a presque été mon second domicile, comme celle de Beaubourg !

Dany : Avez-vous recours à des experts pour étayer vos hypothèses ?

Frederic : Les experts, oui, aussi ! Promets-moi d’avoir peur est un thriller avec une composante scientifique. Dans ce cas-là, on ne peut se dispenser d’une validation. Dans d’autres domaines, je me fais confiance, par exemple les références au monde de l’art dans Si la bête s’éveille.

Dany : est-ce que ça se passe bien ? Sont-ils accueillants ?

Frederic : Oui, c’est généralement un dialogue fructueux. Les experts sont contents de sortir de leur routine. Et ils ont un amour de la vérité – comme les policiers et enquêteurs – qui les conduit à collaborer volontiers à ce qui peut permettre de la défendre.
Il me semble qu’un scientifique, par exemple, préfèrera toujours consacrer un peu de temps à un auteur que voir imprimer des erreurs

Dany : Vous avez dit ce matin que vous réalisiez des fiches précises sur chacun de vos personnages … est-ce que vous les identifiez à des gens que vous connaissez, des acteurs, des voisins, des importuns ?

Frederic : Oui, mais seulement physiquement. Pour le reste, mes personnages sont des sortes de collages, des éléments empruntés aux uns et aux autres, mais surtout à mon imagination.

Dany : je repose ma question … et d’autres projets en images … on en a parlé à Cognac

Frederic : Il y a par exemple – mais je ne sais plus si j’en ai déjà parlé – la série que vous verrez bientôt sur France 2, avec Sylvie Testud et Samuel Labarthe. Deux flics, frère et sœur, dont les méthodes d’enquête diffèrent. Une idée née de mes discussions avec Caroline Glorion et scénario du premier film avec Marc Eisenchteter.
Le tournage du premier film a eu lieu dans les Hauts de France. Le film est actuellement en post production. Oui ! Et en effet, je me rappelle qu’on en avait parlé à Cognac, alors que tout cela n’était qu’en gestation

Dany : c’est un choix d’aller vers le service public ou simplement une opportunité ?

Frederic : C’est beaucoup plus simple que cela : les circonstances ont fait que France Télévisions a été informé du projet en premier et a dit oui tout de suite. Il n’y a donc pas eu de « mise sur le marché »

Dany : simple et aidant !
Il y a beaucoup de projets « finis » dans les tiroirs de Frédéric Lepage ?

Frederic : Hehehe, il y en a quelques-uns.

Dany : un trésor de jeunesse qui n’aurait jamais été montré ?

Frederic : ah, ça, non… mais trois pièces de théâtre, un livre sur la langue française et deux ou trois choses qui ne me viennent pas à l’esprit tout de suite

Dany : Alors, l’auteur qui a une écriture infantile, comment aborde-t-il les salons ? On ne le voit pas souvent d’ailleurs dans ce type de manifestation …

Frederic : c’est une grande frustration. Pendant les deux années écoulées je n’ai participé qu’à quatre ou cinq salons et festivals. Alors que j’y attache une très grande importance. J’adore m’y trouver. Parler avec les lecteurs. Découvrir parmi les auteurs des personnalités dont je tombe amoureux, comme Céline Denjean…Alors, après la sortie de Promets-moi d’avoir peur, j’ai décidé de libérer un maximum de temps pour écumer les salons du livre de France et de Navarre ! Vous n’aurez pas fini de m’y voir !

Dany : les lecteurs aussi apprécient ces rencontres avec les auteurs, tous n’osent pas écrire en MP.

Frederic : Ils devraient, en tout cas, quand cela m’arrive, j’en suis très touché.

Dany : Navarre et Gironde ?

Frederic : Oui !

Dany : Vous souvenez-vous de votre 1er salon comme auteur ? La 1ère dédicace que vous avez faite ?

Frederic : Il y a bien longtemps, c’était un salon du livre culinaire à Périgueux. Première dédicace, sur mon premier thriller, oui, bien sûr, c’était un couple d’enseignants de Mérignac

Dany : et … le trac ?

Frederic : Je n’y suis pas trop sujet, je ne sais pas si je dois m’en réjouir

Dany : parce que les lecteurs ont le trac quand ils abordent un auteur pour la 1ère fois …

Frederic : Le trac des lecteurs ? Ah, je n’avais pas compris ça… S’ils savaient que les auteurs travaillent pour eux et éprouvent du respect pour eux, ils n’auraient pas le trac.

Dany : Et vous, avez-vous déjà sollicité une dédicace d’un auteur ?

Frederic : Non, je n’ai jamais demandé de dédicace, mais quand celle d’un auteur qu’on apprécie vient spontanément, c’est merveilleux

Dany : Avez-vous un livre de chevet actuellement ?

Frederic : Tenez-vous bien : je relis A la recherche du temps perdu

Dany : vous en avez pour un moment …

Frederic : oui !

Dany : je repose ma question … un livre de chevet ?

Frederic : Shutter Island de Dennis Lehane, que je n’avais jamais lu. Une virtuosité formidable.

Dany : vous l’homme de TV, comment avez-vous été accueilli chez les polardeux ?

Frederic : Ils m’ont considéré avec une sorte de curiosité amusée, je crois. Je n’ai pas joué les fanfarons, après tout je débarquais sur leur terrain, pas eux sur le mien. Donc discrétion, réserve, admiration pour leur travail.

Dany : d’autres font le chemin inverse du papier à l’écran …

Frederic : oui, bien sûr, et ils sont très bien accueillis. Ce phénomène m’a toujours surpris : la télévision et le cinéma se sentent puissants, mais le livre les impressionne. Une sorte de respect de la chose écrite et imprimée sous forme de livre.

Dany : du papier à l’image, une adaptation, ça peut être frustrant

Frederic : Vaste sujet. C’est comme pour une traduction. Un traducteur qui ne trahit pas ne fait pas son travail. Une adaptation est aussi une trahison. Il y a frustration légitime, et frustration de frustré, si j’ose dire. Si l’on ne veut pas être frustré, on ne se laisse pas adapter. Alors oui, il y a des adaptations loupées. Et d’autres réussies. Comme dans tous les genres

Dany : Après en avoir discuté avec René Manzor, le lecteur est prêt à accepter davantage de « trahisons » avec son argumentaire.

Alors je reviens sur les loisirs. Un livre de chevet … oui

TV ? Plutôt film ou série ?

Frederic : Série : en ce moment, la deuxième saison de Why Women Kill. J’avais admiré le brio de la première, surprise, la deuxième est formidable, sans chercher à reproduire le modèle de la première. Je pense que les bonnes séries américaines, anglaises, scandinaves et israélienne ont beaucoup d’influence sur l’art de la narration

Dany : des exemples ?

Frederic : Possessions par des scénaristes de Tel Aviv. Black Mirror, etc. Côté Israël, il y a aussi Fauda, et tant d’autres

Dany : Est-ce que vous avez déjà été tenté par un autre genre que le thriller (hormis le documentaire bien-sûr) ? Une romance, un roman historique ?

Frederic : roman historique, oui. Il y a quelques années, j’ai écrit une docu fiction pour France 2, Brûlez Rome !

Dany : je me souviens …

Frederic : C’était l’histoire de deux pompiers de Rome (les pompiers s’appelaient les « vigiles » et n’étaient recrutés que parmi des esclaves affranchis) à l’époque de Néron et, donc, du grand incendie de Rome. Cela ferait un merveilleux roman historique

Dany : d’autres idées de ce type ?

Frederic : Ne me provoquez pas. Trop d’idées. Mais celle de Rome, ce pourrait être une série de romans historiques pour ados.
Autre idée qui me tient à cœur : une biographie romancée d’un personnage que j’ai connu et dont j’ai eu le privilège d’être l’ami : Arthur C. Clarke. L’auteur de 2001 l’odyssée de l’espace, et scientifique qui a donné son nom à une barrière d’astéroïdes autour du système solaire. Un visionnaire. Il vivait à Colombo, au Sri Lanka. Je n’ai jamais raconté ces trucs-là à personne.

Dany : Ca ne sortira pas d’ici 😉

Alors résumons-nous : vous avez travaillé dans la clandestinité en URSS, vous aimez la manipulation mentale, vous œuvrez dans la fiction et malmenez vos lecteurs ou spectateurs jusqu’au dénouement, vous avez vos entrées dans de nombreuses sphères « intellectuelles »… qu’avez-vous brièvement à dire pour votre défense

Frederic : 😂😂😂😂😂😂

Si vous présentez les choses comme cela, je serais bien bête de m’en défendre.
Ces méfaits sont les titres de noblesse.

Dany : à côté de ça quelques dossiers : bonne bouffe, pas de sport 😉

Frederic : Alors, je plaide coupable et demande un peu de mansuétude

Dany : Cheffe, tu en penses quoi ?

Geneviève : Je trouve que notre présumé innocent a parfaitement collaboré avec nous. Visiblement il ne nous a rien caché

Dany : Y a-t-il cependant une question que l’on ne vous a pas posée et à laquelle vous auriez aimé répondre ?

Frederic : Non, puisque vous êtes allées jusqu’à me poser des questions auxquelles je réponds pour la première fois.

Dany : Une dernière pour la route …
Seriez-vous prêt à mettre votre notoriété au service d’une cause ? Si oui laquelle ?

Frederic : J’en défends déjà une, dans ma vie privée, et je préfère ne pas jouer ceux qui exposent leurs actions.

Geneviève : Ça se respecte. Et du coup cette garde-à-vue, vous l’avez vécue comment ? Ça s’appelle être sous le feu des flingueuses.

Frederic : Garde-à-vue : réelle tension, concentration, c’est épuisant. Et si vous n’êtes pas de vraies fliques ça ne se voit pas.
On m’a dit qu’il y avait de plus en plus de faux policiers qui abusent les honnêtes gens. Je ne sais pas comment vous situer.

Dany : Honnêtes gens !

Frederic : 😄

Frederic : Je dois signer un procès-verbal ?

Dany : avec tous les faits que l’on peut vous reprocher …

Frederic : On ne sait jamais.
Quand ça sonne trop juste, il faut se méfier

Dany : Cheffe j’en ai terminé avec cette audition, je remets l’auteur entre tes mains !

Geneviève : Je préfère la confiance à la méfiance

Frederic : Admettons

Geneviève : Et cher @Frederic. Vous permettez que je vous appelle @Frederic ?

Frederic : OUI

Geneviève : Je crois qu’on va devoir conclure ces deux journées de garde-à-vue et vous libérer afin que vous puissiez reprendre vos travaux d’écriture.

Frederic : Alléluia

Geneviève : Maintenant à nous de vous découvrir à travers vos œuvres et sur vos polars.

Frederic : j’en serais ravi

Dany : Merci Frédéric pour ce bon moment de partage !

Frederic : Mais vous êtes si convaincantes que je n’arrive pas à savoir si le jeu de rôle est fini… et, pis, si c’était un jeu de rôle ou la réalité.

Geneviève : Oui merci les flingueuses merci pour le temps consacré à cette garde-à-vue merci à Monsieur l’auteur d’avoir si bien joué le jeu.

Frederic : merci à vous, les flingueuses !

Geneviève : Que l’on rende ses lacets, sa ceinture et ses effets à notre auteur.

Dany : tout est dans le panier Cheffe ! Il n’a même pas laissé de cassoulet pour ce soir !

Frederic : ni de la soupe au lard d’hier

Geneviève : 4e audition terminée et tous les PV signés.

—FIN de la GAV de Monsieur Frédéric Lepage—

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