Le livre : Un sac de Solène Bakowski. Paru le 20 janvier 2017. 6€90 ; (277 p.) ; 18 x 11 cm
4e de couv :
Oserez-vous regarder dans le sac ?
En pleine nuit, une jeune femme attend face au Panthéon, un sac dans les bras qu’elle serre comme un étau. Cette femme, c’est Anna-Marie Caravelle, l’Affreuse Rouquine, la marginale.
Lorsque, vingt-quatre ans plus tôt, Monique Bonneuil a pris en charge son éducation à l’insu du reste du monde, elle n’imaginait pas qu’elle abritait un monstre. Car la petite s’est mise à tuer. Un peu, d’abord, puis beaucoup.
Voici l’histoire d’Anna-Marie Caravelle. Que fait-elle là, agenouillée en plein Paris, au milieu de la nuit ? Et que contient ce sac qui semble avoir tant d’importance ?
L’auteur :
Solène Bakowski est née le 22 septembre 1981 à Paris. Elle est actuellement enseignante dans la région parisienne.
Extrait :
Je m’appelle Anna-Marie Caravelle et je suis une marginale. Sans existence officielle, sans identité vérifiable, sans rien. Tous ceux qui auraient pu témoigner de ce que je suis ou de ce que je fus ne sont plus. La faute à pas de chance. Je suis une paria comme il en existe des milliers d’autres, et je suis seule, depuis le début ou presque. J’ai fait des choix contestables, mais jamais contestés. Alors j’ai continué. Je vais vous paraître effrayante. Pourtant, je ne suis pas monstrueuse. Disons que je me suis construite à l’envers, en réaction contre tout. Mon histoire ne plaide ni en ma faveur, ni en ma défaveur. Tout juste si je parviens à me trouver quelques circonstances atténuantes. Si je vous raconte tout ça aujourd’hui, c’est seulement pour me dédouaner un peu et parce que je sens bien que, si je reste avec ces mots sur le cœur, ils finiront par me le manger. Je balance tout mon être dans ces pages et laisse juge qui voudra.
La chronique de Julie
Voici l’avis que j’ai décidé de partager avec toi 🙂 J’ai longtemps hésité, même si j’ai eu pas mal de coup de cœur ces derniers temps, un sac de Solène Bakowski reste celui qui m’a le plus marqué et que je conseil depuis janvier ! Donc je me suis dis que j’allais faire pareil avec le concours 3/3 que tu organise sur ton blog 🙂
Waouh !! Quel Livre ! Quelle écriture !
Oui, la vie est loin d’être un long fleuve tranquille et nos actes peuvent avoir des répercussions oh combien importantes sur nos vies mais aussi sur la vie des autres…
Avec Un sac, l’auteur a largement conquis son public avec l’auto-édition et les éditions Bragelonne & Milady Thriller ont eu la très bonne idée de faciliter son accès à un plus large public.
La vie d’Anna-Marie Caravelle est glauque, froide, horrible et cela avant même sa naissance. Un père qui se suicide pour ne pas assumer ses responsabilités, une mère qui la rend responsable de son malheur, au point d’en devenir folle. Ces révélations influeront sur son avenir et sur ses agissements bien entendu !
L’affection donnée même par une tierce personne peut sauver un enfant, mais si l’amour donné n’attend rien en retour. Ann-Marie n’aura rien, ne fera face qu’à un vide affectif qui la poussera à la violence pour attirer l’attention, à la folie meurtrière pour se voir exister dans le regard de l’autre ! Elle va devenir une marginale, droguée, prostituée, alcoolique tout cela pour trouver l’amour. Elle ne cherche que cela Anna-Marie, qu’on l’aime, mais d’amour il n’y a point pour Ann-Marie.
Une héroïne, qui n’a rien pour l’aider dans la vie, qui tente de survivre avec les moyens qu’elle a et la folie qui la guette.
Un roman court, passionnant avec une histoire noire, qui vous colle à la peau, même quand vous le refermez, un roman qui vous met une claque dans la gueule tellement il est dur, sombre. Un roman que vous ne pourrez pas oublier tellement il remue les tripes.
Un fil conducteur, cette femme avec son sac, que l’on apprend peu à peu à connaître… Qui nous amène jusqu’à la fin du roman
Le déchéance humaine a son paroxysme ! Je n’ai jamais rien lu d’aussi dur et d’aussi troublant, la plume de l’auteur est incisive, directe, cynique. Une analyse très réaliste de l’amour maternel, du manque d’amour et de ses conséquences.
Les personnages sont tous aussi sombres, les uns que les autres, certains ont une capacité à s’en sortir d’autres pas, une déchéance humaine qui n’est pas réservée à la rue …
Le tout se passe dans Paris, le Paris glauque, le Paris qui vous emprisonne et qui ne vous relâche que complètement broyé. Paris, une ville qui devient un personnage à part entière, qui subjugue et fait peur.
Malgré sa déchéance et son glissement inexorable vers la folie, j’ai été touchée par l’héroïne, qui nous démontre que nous ne sommes pas tous égaux en arrivant au monde, contrairement à une légende qui perdure.
Avec Un Sac, l’auteur aborde les relations parents-enfants, l’absence de désir maternel et ce que cela peut engendrer comme conséquences. Le désir maternel est souvent pensé comme inné, mais l’auteur nous démontre que non. Car oui, on ne naît pas parent, cela se construit. Comment un enfant peut-il devenir le « focalisateur » de sa propre déchéance et devenir l’objet de sa haine. Comment l’accompagnement des traumatismes doit se faire avec une femme enceinte… Nos rencontres font parfois tout basculer….
Ce livre ne peut pas vous laisser indifférent ! Ce livre va me marquer ! Ce livre est un vrai coup de cœur ! A dédier à toutes les Anna-Marie !
Voilà pour moi ce fut un vrai coup de cœur, une claque dans la gueule, j’ai été tour à tour horrifiée, émue, en larme ! Je suis passée par toutes les émotions possibles!
Rien que de relire mon avis j’en suis toute émue et j’ai replongé dans les émotions ressenties !
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Merci ma Gé ❤
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Le plaisir est pour moi ma Julie ! 🙂
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❤ ❤ ❤
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Ouh là, ça fait trop pour moi tout ça !
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Tu le mérites ❤
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J’ai toujours eu peur, Julie, des grands élans d’amour. Ne dit-on pas de propos exagérés cachent des sentiments médiocres.
Et c’est une de mes devises.
La première j’ose à peine te la confier car pas certaine après que je mériterais encore c’est petits coeurs 😉
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Non sincèrement je suis d’accord avec toi 😉 les sentiments médiocres sont aussi l’apanage des gens médiocres et des gens sans sincérité 😉 je préfère une personne qui montre qu’une personne qui dit…. les actes restent les paroles s’envolent. … Mais dire qu’on aime de temps en temps fait du bien 😉
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Oui j’avoue j’aime bien la calinothérapie, et l’envoie de ces petits coeurs comme tu dis fait du bien dans ce monde de brut !
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Bonjour,
Et comme je suis d’accord avec toi.
J’ai écrit une chronique pour ce livre où je retrouve dans les mots que tu as mis, les mêmes ressentis et aussi d’autres choses telles que : « l’absence de désir maternel »
Je ne puis pas trop écrire sinon ce serait dévoiler ce merveilleux livre. Je ne sais si il s’agit d’absence de désir maternel.
Le sujet d’être parent est si compliqué et est partiellement abordé par l’auteur dans les faits qui parlent d’eux-mêmes.
Ce livre m’a aussi beaucoup marquée et à ce jour j’en connais encore bien la trame. J’ai été enthousiaste pour l’auteur et pour un premier livre. Elle a frappé fort avec un style inoubliable. J’espère que le second sera ou différent ou à la hauteur de celui-ci.
Merci à toi pour cette présentation.
Amicalement. Gene-brindille33
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Coucou et Merci pour ton retour 🙂 C’est un livre qui marque par son histoire et sa construction. Il pose beaucoup de question et nous oblige à être face à nous-même… Il faut voir bien au-delà de l’histoire racontée, mais tout ce qui n’est pas dit ou sous entendu… On ne nait pas parent, on le devient et on apprend en même temps que nos enfants grandissent… Encore faut-il avoir été aimé… Mais en même temps le cerveau est tellement bizarre, qu’on s’interroge sur le basculement, sur le pourquoi du déni, le pourquoi du rejet… Un vrai travail que l’auteur a fait et j’ai hâte comme toi de pouvoir découvrir son prochain 🙂
Des bises 🙂
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Ce livre par pas mal d’aspect dont le rejet, le déni, la transparence et d’autres éléments m’ont renvoyé à mon expérience d’enfant, d’adolescence et d’adulte. Je m’intéresse beaucoup au cerveau et si je devais recommencer mon existence, à cet instant et non pas 66 ans en arrière, j’aimerais plonger dans la recherche de cette partie du corps humain la plus importante et ce qui s’y cache encore et nullement exploré. Je dis cela par rapport au cerveau, je pourrais te parler de bien d’autres choses aussi. Pour revenir aux livres de ce type ou noirs, polars etc…. je m’interroge sur le mal dans l’être humain et qui quo-existe en nous comme le bien. Bien souvent l’auteur d’un livre (fiction, mais…. ? Chez Sandrine Collette, lors de son premier interview, elle a bien mentionné que son livre avait une part été tiré d’un fait divers. Ceci dit avec énormément de précaution) rappelle l’enfance, oui peut-être. Cela pourrait concorder. Dans la BD « mon ami Dahmer, le début de ce serial-killer est raconté par un ancien camarade de classe. C’est véridique. Dans « Le tueur intime » de Claire Favan, et dans bien d’autres, ces hommes ou femmes basculent et se mettent à tuer. Il y a une chronologie plus ou moins identique qui démarre dans la petite enfance ou à l’adolescence. Et pourtant je n’arrête pas de m’interroger. Pourquoi les uns qui ont vécu dans un même environnement et pas d’autres toujours dans les mêmes conditions de vie ? Je sais qu’il y a l’individu en lui-même, l’entourage malgré tout, même si c’est sinistre et en-dessous de tout, peut-être un référant qui donnera une parcelle d’amour et fera basculer l’avenir de cet être humain vers une voie sans ces déviations. Ce qui m’intéresse c’est le moment où le fil se casse et où l’être bascule dans l’horreur. Hier j’ai vu sur FR2 l’après deuxième guerre mondiale. Les Allemands en ont tué du monde sur l’Europe en plus des juifs. Les civils, les enfants, et ensuite tout bascule en Europe. Les rôles s’inversent. Les Allemands sont mis dans des camps et subissent ce qu’ils ont fait à d’autres. Les victimes ou autres sont eux-mêmes devenus bourreaux. Et ainsi de suite sans compter Staline et les horreurs de ce qu’il accompli. Ceux sous ses ordres. Des individus lambda.
J’aime beaucoup Hannah Arendt et son traité sur la banalisation du mal lors du procès à Nuremberg. J’ai vu le film de l’extrait de cette vie là chez cette femme avec beaucoup d’intérêt. Elle dit aussi en parlant de l’esprit : « [….La pensée a un rôle purgatoire : elle est l’occasion de se retirer du monde, de s’en rendre spectateur. C’est en restant ainsi dans le domaine privé qu’il est possible d’utiliser la volonté pour décider ce qui est bien et ce qui est mal (ce qui peut donner lieu à la méchanceté, au mal radical). Mais c’est surtout par cette purgation par la pensée qu’il est possible face à un événement dans le domaine public de faire preuve de discernement, de juger ce qui est beau et ce qui est mal (et c’est faute d’un tel jugement que peut apparaître la banalité du mal comme dans le cas d’Eichmann).[…..] Dans cet extrait je n’aime pas le mot purgatoire. C’est réducteur pour moi. La notion de purgatoire m’exècre. J’aurais aimé qu’elle développe. Je devrais lire les écrits de cette dame dans la banalisation du mal. Je pense que ces êtres serial-killers ou montres qui tuent pour le plaisir uniquement, par sadismes, tortures, sont arrivés à cette forme de banalisation dans les gestes, et en retirent même une gloriole et plaisir, jouissance toute narcissique. Ce sont des malades bien entendu. Je m’arrête là ……ouf ! pour les lecteurs et les lectrices. Gé va encore dire que je me défoule en ces lieux 😉
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Je vois tout à fait de quel moment de basculement tu parle…. il suffit qu’un être donne un sourire pour qu’un enfant devienne un adulte sans dévier mais je pense aussi qu’il y a des êtres dont le cerveau n’a pu faire ttes les connexions et que ceux-là basculent ….
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Le mien de cerveau connexte plus, vous croyez que je vais basculer les filles !
OK, je sors !
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Mdr 😂😂😂 Vilaine 😜
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Vilaine , moaaaaaaaaaaaaa !
Et oui, ça m’arrive aussi ! Na !!!
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Là j’ai pas tout compris ? Tu peux m’essspliquer ? ‘steplait ? 🙂
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Difficile de t’expliquer. .. trop perso pour en parler devant tout le monde 😉 mais en gros un enfant à qui tu montre de l’attention de l’amour restera peut-être ds les clous….. Mais d’autres vrillent complètement car leur cerveau ne retient que le mauvais… ma devise c’est construire du beau sur du mauvais … capacité de resilience 🙂
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Belle philosophie de vie chère Julie
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❤
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😀
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Moi les filles vous m’avez perdue !
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Tu t’es cachée où ? hihi !!!
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Non, non, je suis bien là ! Mais j’ai juste un peu du mal à vous suivre !
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Mais c’est un vrai article que tu nous offres là ma Gene !
Punaise t’es trop forte ! 🙂
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C’est vrai ça ! Je crois que je vais le mettre sur mon blog tient ! J’y ai pensé et depuis lors j’étais en mode silence ou presque 😉
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Héhé, j’aime ce retour en force Gene !
Tu nous manquais. 🙂
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Merci Gé 🙂 Merci. Je viens de lire un interview entre toi et le blog de anneju
https://lesmotordusdanneju.com/2015/09/11/a-la-rencontre-de-genevieve-van-landuyt-bibliothecaire-mais-pas-que-ca/
J’y ai mis mon grain de sel 😉 comme d’hab. Bises et profites bien de ta journée mode famille.
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Oui, oui je ne rappelle bien de cette interview du temps où j’avais un petit padawan !
Mais le temps a passé ! Et tel Obiwan je ne retrouve seule !
Mais à nos âges nous savons que les propos exagérés cachent des sentiments médiocres.
Mais surtout, ne vois aucun regrets, ni ressentiments dans mes propos.
Pour autant ce portrait est je pense un portrait très fidèle, Anne Ju a su parfaitement mener son entretien. Et je lui avait promis de jouer le jeu avec franchise et sincérité !
Alors merci à toi d’être aller gratter par là
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Coucou,
Je viens de lire tes réponses à l’instant en cette année mai 2017, et celles-ci n’ont pas changé d’un poil, d’un cheveu 😉
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Ben, il n’y a pas de raison qu’elle change ma Gene, je n’ai qu’une vie, bien remplie c’est certain, mais une même vie ! lol 🙂 Les cheveux eux ont un peu plus blanchis ! MDR
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Les cheveux bah ! Ce ne sont que des brins extérieurs qui encadrent notre visage. C’est le sourire et tutti quanti qui fait la richesse d’une personne. Ce qu’elle donne, ce qu’elle autorise à recevoir. 🙂 🙂
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Mais moi, j’autorise rien ! lol 😉
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😆 😆 😉
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Héhé 😛
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Merci pour ces précisions ma Julie. Bises en retour ! 🙂
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😘
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😉
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