Papote d’auteur, Maud était avec Christos Markogiannakis

Papote d’auteur

Maud était avec Christos Markogiannakis

 

Souvenez vous , il y a quelques jours , Maud et Ophélie nous offrez leurs avis sur Au 5ème Etage de la faculté de droit le premier polar de Christos

 Quelques jours avant nos jumelles flingueuses se rendaient à une soirée pour rencontrer Christos Markogiannakis et elles nous racontaient tout cela Ici.

Aussi pour nous faire un peu plus découvrir notre auteur grec, Maud lui a posé quelques questions.

Voici donc les petites indiscrétions de Maud


Bonjour Christos et merci de bien vouloir répondre à vos lecteurs. Pourriez-vous nous parler un peu de vous : que faites-vous dans la vie ? Vos passions ? Vos goûts musicaux ? Vos loisirs ? Comment êtes-vous venu à l’écriture ?

            Bonjour ! Je m’appelle Christos, et de mon nom de famille longue et compliqué vous comprenez que je suis Grec. Je suis de la ville d’Iraklion en Crète, où je travaillais comme avocat pénaliste, après mes études de Droit et de Criminologie à Athènes. Je suis arrivé en France il y a 7 ans, afin d’effectuer une recherche pour mon doctorat en Criminologie, et j’y suis resté depuis.

            Ça fait trois ans que je me suis consacré 100% à l’écriture. Quand on découvre –tôt ou tard- ce qu’on aime vraiment dans la vie, il faut tout faire, il faut prendre tout risque, afin de le poursuivre.

            Mes passions sont l’écriture et la lecture, ou la lecture et l’écriture dans l’ordre que vous préférez. Je suis si heureux de vivre cette passion comme ma vie quotidienne, sans qu’elle perdre son feu !

            Il y a toujours de la musique chez moi. Pendant le travail – et oui, l’écriture est une passion mais un travail aussi – j’ai de la musique classique comme background. Pendant les pauses et en dépendant de mon humeur, j’écoute Maria Callas ou des pop tubes des années ‘80, des chansons grecques des années ‘50-‘60 ou de la pop contemporaine ! J’aime tout et tout me va, selon mon humeur.

            Quand je n’écris/ ne lis pas j’aime flâner à Paris. Je découvre cette ville –ma ville- chaque jour. Je vois des amis, et je vais aux musées qui m’offrent toujours des nouveaux sujets pour mes livres criminartistiques, mes livres qui mélangent l’art et le meurtre.

            J’aimais raconter des histoires à mes amis quand j’étais petit. J’ai appris comment écrire d’une façon bien structurée et disciplinée quand je travaillais comme avocat.  Vous voyez, un document juridique a la même structure comme une nouvelle ou un roman : une introduction, un corps et des conclusions bien solides. Leur seule différence est l’imagination, même si parfois la réalité dépasse la fiction !

De l’imagination on en retrouve dans Au 5ème Etage de la faculté de droit, mais pas que… Comment vous est venu l’inspiration de ce thème : Comment a germé cette histoire ? Vos personnages ? Le cadre ? Les symboles ?

            Au 5e étage de la faculté de droit (chez Albin Michel) a été mon premier roman policier publié en Grèce il y a quelques années, et mon premier roman policier publié en France en mars 2018.

            En 2017, j’ai publié aussi une collection d’enquêtes sur la représentation du meurtre dans les tableaux du Louvre. (Scènes de crime au Louvre, ed. Le Passage).

            Pour mon polar, j’ai pris mon expertise de criminologue et d’avocat pénaliste sur la psychologie et la réalité criminelle, mais aussi les souvenirs de mon Master2 de criminologie, et j’ai construit un roman, comme un fanatique des énigmes policières (des whodunit comme les anglo-saxons les appellent) et criminologue comme moi aurait aimé le lire.

            L’idée pour l’intrigue – l’enquête commence avec le meurtre d’une professeure– m’est venue quand une amie m’a racontée une dispute entre profs pendant un colloque. Tout le monde détestait une professeure, donc je me suis dit, si jamais elle est tuée, tout le monde sera soupçonné ! Et voilà…

            Le cadre de mon polar est l’univers fermé, presque claustrophobe, du département de la criminologie d’Athènes, situé au 5e étage de la faculté de droit d’où le titre, avec tous les personnages que ‘y vont avec : les professeurs, des étudiants, le personnel administratif et mon policier, un Capitaine de 35 ans, Christophoros Markou, diplômé du même département.

            Le crime est omniprésent dans ce livre, dans ce lieu, en théorie et en pratique, du début à la fin.  Je ne parle pas seulement du double meurtre (de la professeure surnommée la Vipère et d’un jeune doctorant qui venait d’arriver de Paris), mais des petits ou plus grands crimes et délits commis par des gens que on n’en pense même pas.

            Il ne faut pas oublier qu’une société sans crime n’existe pas –selon le sociologue Français Durkheim– donc une mini société comme le département de criminologie aura certainement ses propres criminels. Et parmi eux un meurtrier –ou plus…

Une anecdote sur ce livre en particulier ? Lors de l’écriture ou retour de lecture ?

            Ce livre a été écrit pour moi, comme un exercice, comme un livre que j’aurais aimé lire et sans intention de le publier. Il est resté pendant un an fermé dans mon tiroir, jusqu’au jour que je l’ai donné à un ami, un grand écrivain Greco-Français – et fan des whodunit aussi – pour le lire. Sans que je le sache, il l’a envoyé à son éditeur en Grèce qui m’a contacté pour le publier. Et comme ça commence cette belle aventure, qui 3 ans après, m’a emmenée chez les lecteurs français, grâce à Albin Michel.

            Ce livre, même si ça se passe à Athènes, n’est pas un guide touristique de cette ville que j’adore. Si vous attendez du Parthénon, du Sirtaki, de la moussaka ou du Nana Mouskouri dans une ville baignée du soleil, Au 5e étage de la faculté de droit n’est pas pour vous.

            Par contre c’est un guide dans la psychologie humaine, dans les mobiles criminels, la société grecque pendant la crise – qui n’est toujours pas terminée – le visage noir d’une capitale qui voit des membres d’une élite universitaire se plonger dans le sang.

            Donc, quand une lectrice m’a demandé si elle peut utiliser mon livre pour découvrir Athènes pendant ses vacances d’été, je lui ai répondu, « Seulement si vous compter de croiser des victimes d’un meurtre, et vous voulez savoir quoi faire ! »

Même si vous avez écrit ce livre pour vous, je suis ravie, en tant que lectrice, d’avoir pu le découvrir. Vos plus belles joies en tant qu’auteur ? Vos « pires » moments ?

 

            Le moment le plus joyeux de la période créative, est quand je mets les derniers mots sur la dernière page du manuscrit, quand le monde que j’ai imaginé et ses personnages sont complets et l’histoire est bouclée. Puis, quand le livre sort, chaque fois qu’un lecteur dit qu’il l’a aimé, je me sens fier comme un vrai parent ! J’adore aussi échanger avec des lecteurs, donc je passe toujours des moments très agréables et constructifs aux Salons du livre (quelle chance d’avoir si beaucoup en France !)

            Le pire moment est quand le mot parfait, pour qu’une phrase prenne sa forme et exprime d’une façon précise ma pensée, m’échappe (entre le grec, l’anglais et le français parfois le cerveau se fatigue !) Ça peut me paralyser pour une journée entière ! Et quand je ne suis pas productif, je me sens comme si j’ai perdu du temps précieux…

Maintenant devenu auteur, quel lecteur êtes-vous ? Votre genre de prédilection ? Un moment et/ou endroit qui est propice à la lecture ?

 

            Je suis un lecteur très exigeant, comme je veux que mes lecteurs soient avec moi !

            Mes lectures préférées sont les romans policiers – j’aime les contemporains mais je retourne aussi très souvent aux classiques, Agatha Christie, Patricia Highsmith, Margaret Millar etc– les livres sur la psychologie criminelle, les livres d’histoire et d’art.

            Le moment et l’endroit parfait pour lire ? Toujours et partout! So many books, so little time!

La lectrice que je suis ne peut terminer cet entretien sans vous demander une indiscrétion, un projet de roman ? Un retour de Christophoros Markou ?

            Aucune indiscrétion, c’est toujours un plaisir de partager des bonnes nouvelles ! Le 11 octobre sort mon deuxième livre criminartistique, Scènes de crime à Orsay, (Ed. Le Passage) avec des enquêtes inspirées par les tableaux du musée d’Orsay.

            Et il y a déjà un roman policier prévu pour début 2020, avec Markou qui mène l’enquête sur le mort de la plus grande chanteuse grecque de pop, tuée pendant son concert d’adieu à la rivière Athénienne.

            On apprend un peu plus sur sa vie, son monde, ses goûts musicaux et de lecture, son univers et ses relations. Aux personnages récurrents –comme Vera– ils s’y ajoutent des nouveaux, qui vont rester, une profiler et le patron de Markou par exemple.

            Deux nouvelles aventures de ce Capitaine de la Police grecque sont déjà écrites après celle là. J’espère donc que les lecteurs, vous tous à qui je dois tout, continuerez à aimer et suivre les aventures de Christophoros Markou.

J’ai été ravie de vous rencontrer lors d’une excellente soirée organisée par Albin Michel, d’en savoir un peu plus sur vous et vos prochaines sorties ; je vous remercie de m’avoir répondue et permis aux lecteurs d’en savoir un peu plus ! Je vous laisse libre d’ajouter quelque chose « à vous le mot de la fin »

 

            C’est moi qui vous remercie pour votre gentillesse, vos questions si intéressantes et l’occasion de faire découvrir mon travail à vos lecteurs ! J’aimerais conclure cette belle interview avec une phrase de Thomas De Quincey, ce philosophe anglais qui considérait l’assassinat comme un des beaux arts, et qui nous réassure que « si nous pouvons apprécier la beauté d’un incendie à Londres sans pour autant être un pyromane ou un sauvage, nous pouvons apprécier un meurtre sans pour autant être un meurtrier ou un monstre… »

            Bonnes lectures !

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