Papote d’auteur, Maud était avec Marc Fernandez

Papote d’auteur, Maud était avec Marc Fernandez

Je crois savoir que Maud notre Indic nous prépare un épisode d’une nouvelle rubrique « Les aventure de ». Il se pourrait bien qu’en sa compagnie nous revenions sur les aventures de « Diego Martin ». Mais avant cela elle nous présente son auteur.

Les interviews exclusives de Maud,

entretien avec Marc Fernandez

Maud : Bonjour Marc Fernandez, je vous remercie d’avoir accepté cet entretien qui va nous permettre de mieux vous connaître. Ne vous inquiétez pas, il ne s’agit pas d’un interrogatoire, pas besoin de témoins ou d’avocat. (humour)

Marc : Merci à vous d’avoir pensé à moi et, promis, j’essaierai de ne pas exercer mon droit au silence J

Maud : (Rires ! ) Pouvez-vous nous parler un peu de vous ? Nos lecteurs sont très curieux…

Marc : Je suis journaliste de formation, j’ai travaillé durant une dizaine d’années pour Courrier International, où je m’occupais de l’actualité de l’Espagne et de l’Amérique latine. Dans le même temps, j’ai collaboré en piges à diverses publications de la presse française ou étrangère (Society, Les Inrocks, Libé, JDD, etc).

Maud : Existe-t-il un lien avec vos passions ?

Marc : Avec un roman intitulé Mala vida, vous vous doutez un peu de mes goûts musicaux J J’aime le rock, la musique latine, mais aussi le rap et le classique, bref, j’écoute de tout ! Je joue un peu au tennis et, depuis quelque temps, je pratique le VTT (lié à un livre paru il y a peu aux éditions Paulsen, un récit de voyage… à vélo en Espagne, sur la route du Cid…)

Maud : Oui d’ailleurs il me tarde de découvrir votre fameux périple à vélo. Quelle place a l’écriture dans votre vie ?

Marc : Pour l’écriture, elle était mon quotidien de journaliste. Je suis venu aux livres d’abord par des enquêtes, puis un roman écrit à quatre mains. Et enfin, tout seul comme un grand. A force de lire et de chroniquer les polars des autres, j’ai franchi le pas et me suis lancé à mon tour.

Maud : Un grand nouveau projet cette année, il me semble, pouvez-vous nous en dire un peu plus ?

Aujourd’hui, je suis rédacteur en chef de la revue Alibi. Un mook vendu en librairie consacré au polar et aux histoires criminelles, qui vient d’être relancé grâce aux éditions Dargaud. Nous avions créé cette revue il y a quelques années avec Paolo Bevilacqua et Jean-Christophe Rampal, elle a vécu de 2011 à 2015 et nous voilà de nouveau sur les tables des librairies.

Maud : Bravo !! J’ai lu les deux premiers numéros et j’apprécie beaucoup.  Mala Vida, Guerilla Social Club et Bandidos  sont vos trois livres écris en solo qui compose une trilogie. On en parle s’il vous plaît !  

Marc : Cette trilogie n’en n’était pas une au départ. J’ai commencé Mala vida et c’est au fil de l’écriture qu’est venue l’idée des deux autres. J’aimais bien mes personnages et j’avais envie de continuer un peu avec eux.

Maud : Ah oui ! Alors comment cette histoire est arrivée ?

Marc : Je fonctionne toujours de la même manière, je pars d’un fait réel, un reportage ou une enquête que j’ai pu faire, un sujet que j’ai creusé quand j’étais journaliste. C’est le point de départ. Après, c’est l’imagination qui travaille, même si beaucoup de choses sont vraies ou du moins réalistes ou vraisemblables dans mes romans. J’essaie de faire en sorte que le lecteur, en plus de passer un bon moment, apprenne quelque chose.

Maud : Alors si je peux me permettre un avis personnel. J’ai beaucoup aimé et oui rassurez-vous, nous apprenons énormément de choses. Et les personnages ?

Marc : Pour les personnages, ils sont inspirés souvent des rencontres que j’ai pu faire lors de mes voyages en Espagne ou en Amérique latine. Diego, évidemment, me ressemble un peu (journaliste, etc) mais ce n’est pas mon double, même si nous partageons une même vision du métier de journaliste. Ana, la détective transsexuelle, m’a été inspiré par une prostituée de Madrid que j’avais interviewé lors d’un reportage, Isabel l’avocate est née de mon imagination, Ponce le juge ressemble à un juge que j’ai croisé, mais de loin… Bref, tout peut être inspirant, je suis une véritable éponge…

Maud : Une sacrée belle équipe différente, des caractères forts et une amitié forte. Glissez-vous des messages dans les enquêtes de Diego ?

Marc : Il n’y a pas de symbole ou de message en particulier dans mes romans, mais j’essaie comme je le disais, de faire du divertissement intelligent. Si le lecteur a passé un bon moment et en plus à appris quelque chose, le pari est gagné. Mala Vida évidemment est particulier car il parle des bébés volés sous Franco, c’est mon pays, une partie de ma famille a dû fuir à cause de la dictature, donc il me tient à cœur. Et c’est le tout premier texte en solo…

Maud : Une note personnelle donc. Justement avez-vous anecdote que vous souhaitez partager avec nous ?

Marc : Oh, il y en a beaucoup, difficile de choisir… Peut-être la plus… surprenante et agaçante en même temps : lors d’un salon dans le sud de la France, un monsieur d’un certain âge, à vue de nez au moins 75 ans, se poste devant ma table, prend Mala Vida, le retourne, lit la 4e de couverture en faisant la moue. Il me regarde, soupire et me sort : « et bien, Franco a tout de même fait des choses bien, faut pas exagérer quand même ! » Je suis resté presque sans voix. Et je lui ai conseillé, du coup, de ne pas prendre mon livre… J’avoue que je ne sais pas ce que j’aurais pu lui écrire comme dédicace…

 

Maud : En effet, il aurait fallu que vous fassiez preuve de beaucoup d’imagination. A chaque livre un thème de société réel, pouvez-vous nous expliquer le choix de ceux-ci par rapport à l’ordre ?

Marc : L’ordre des thématiques s’est fait naturellement. Je voulais commencer par les bébés volés sous Franco car j’enquêtais sur ce dossier et cela me paraissait naturel, un roman qui se passe en Espagne, sur un sujet qui m’intéresse, et peu connu en France. Mala Vida est née comme cela, comme une fiction du réel pour parler de cela, je trouvais que la forme du roman était plus forte pour aborder ce sujet, ainsi que d’autres qui me poursuivent dans chacun de mes livres : se faire justice soi-même, la question de la mémoire historique, des racines, des conséquences de nos actes.

Maud : Et pour le deuxième volet ?

Marc : Pour Guérilla social club, je savais que je voulais écrire sur cette période des dictatures en Amérique latine et c’était logique de le faire en deuxième, d’embarquer Diego et les autres dans un voyage lointain, dans l’espace et dans le temps, avec toujours cette question de la mémoire et aussi de la vengeance, de la répression, de la liberté et de la justice.

Maud : Alors le dernier…

Enfin, pour Bandidos, le point de départ est une affaire réelle d’assassinat d’un photographe de presse que j’ai couverte comme journaliste, c’était mon premier reportage en Argentine, donc un moment très fort. Par l’histoire en elle-même et personnellement, je devenais réellement reporter en couvrant ce dossier.

Maud : Pour le lecteur c’est toujours très intéressant de découvrir une œuvre où le réel et la fiction se rencontrent.

Vos plus belles joies en tant qu’auteur ?

Marc : Je crois que les plus belles joies en tant qu’auteur ce sont celles qui arrivent quand on écrit le mot fin, qu’on met un point final. Ensuite, il y a encore du travail, mais ce petit moment est particulier. Puis vient celui où le livre est prêt et que vous l’avez enfin entre vos mains. Un grand moment de bonheur. Il y a aussi les rencontres avec les lecteurs, les récompenses, même si on n’écrit pas pour avoir des prix, ceux-ci font toujours plaisir.

Maud : Merci pour votre réponse. Maintenant, pouvez-vous nous parler de vos « pires » moments ?

Marc : Les pires moments, honnêtement, je n’en vois pas ou je préfère ne pas m’en rappeler…

Maud : Super alors que des bons moments ou souvenirs. Certaines de vos œuvres vont être traduites en espagnol, il me semble. Que cela représente-t-t-il pour vous ?

Marc : Alors c’est un peu plus compliqué pour les romans… J’ai un livre, coécrit avec JC Rampal (La ville qui tue les femmes) traduit en Espagne et en Amérique latine. Une enquête au long cours sur une série de meurtres de femmes à la frontière entre le Mexique et les Etats-Unis. Pour ce qui est des fictions, Mala vida a en effet été acheté et traduit par un éditeur espagnol, mais n’a finalement pas été publié et il nous a rendu les droits. Je n’ai pas vraiment d’explication, à part une grosse déception, mais je ne désespère pas. Je pense que le sujet est délicat et encore tabou en Espagne… Mais j’aimerai vraiment qu’un éditeur espagnol y aille, ne serait-ce que pour que ma famille là-bas puisse le lire ! Il a été traduit en Italie, aux Etats-Unis, bientôt en Turquie, mais pas de parution espagnole, c’est tout de même rageant…

Maud : Je souhaite qu’en effet le public espagnol puisse avoir la chance de rencontrer Diego.

Nous avons échangé sur vous ne tant qu’auteur, mais vous êtes sûrement lecteur également ?

Marc : Je lis beaucoup et… quasiment exclusivement des polars et des essais/documents. Pour le plaisir et pour le travail, car dans la revue Alibi, nous avons énormément de chroniques et de conseils de lectures. L’endroit propice ? J’adore lire au lit, le soir, avant de m’endormir.

Maud : Oui je confirme la rubrique Autopsie dans la revue Alibi est une vraie mine d’idées de lectures à découvrir. Je vais terminer par une indiscrétion, Diego va-t-il revenir ? Oui oui, là c’est lectrice impatiente que je suis qui s’exprime  

Marc : Hahaha, Diego… Oui, il revient pour une dernière histoire. Après, ce sera terminé avec lui et ses complices, je passe à autre chose. Ce sera, si tout va bien, courant 2021, en inédit au Livre de poche. Je ne peux pas vous en dire trop, mais ce sera un au revoir particulier puisque l’histoire se passera avant Mala Vida, un prequel comme disent les Américains. On retrouve une partie des personnages de la trilogie, avant l’affaire des bébés volés sous Franco. Mais chut, il va falloir patienter encore un peu J

Maud : J’ai vraiment hâte de découvrir ce préquel. Et de découvrir aussi vos futurs projets. Un indice ?

Marc : Et ensuite, je sais déjà que je vais écrire un roman noir qui se passera au Mexique, avec une nouvelle héroïne, bien différente de Diego…

Maud : Oh super !!! Merci beaucoup Marc de nous avoir accordé ces instants, je vous laisse le mot de la Fin :

Marc : Merci à vous surtout de nous suivre, de venir en librairie, de passer sur les salons et de partager vos lectures et votre enthousiasme ! Sans vous, lectrices et lecteurs, nous ne sommes rien. Avec les libraires qui proposent nos livres, vous êtes la raison pour laquelle nous continuons à écrire et à inventer des histoires.

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