Le livre : Marchand de mort subite de Max Izambard. Paru le 6 octobre 2021 chez Rouergue dans la collection chez Rouergue noir. 22€.  (341 pages.) ; illustrations en noir et blanc, cartes ; 21 x 14 cm

4ème de couverture :

Pierre Marlot observe une colonie d’avocettes en baie de Somme lorsqu’il reçoit un appel du consul de France en Ouganda. On n’a plus de nouvelles de sa fille Anne, journaliste prometteuse et farouchement indépendante, depuis qu’elle est partie dans l’Est de la République démocratique du Congo pour les besoins d’un reportage. En arrivant à Kampala, Pierre comprend qu’il ne faut rien attendre des services consulaires. Il se lance dans une quête solitaire sur les traces de sa fille. C’est ainsi qu’il rencontre Juliet Ochola, une journaliste travaillant pour un grand quotidien ougandais. Juliet décide de reprendre le travail d’Anne. Dans un pays où les journalistes subissent menaces de mort et arrestations arbitraires, elle s’engage dans une enquête à haut risque, alors même qu’une insurrection étudiante met la capitale à feu et à sang.
Dans ce premier roman, passionnante enquête sur les minerais du sang qui tient le lecteur en haleine de la première à la dernière page, Max Izambard nous transporte au cœur d’une Afrique des Grands Lacs affamée de justice. Dans un labyrinthe de questions et de faux-semblants, ses magnifiques personnages luttent pour faire émerger des vérités dérangeantes face à un pouvoir aux abois.

L’auteur : Max Izambard travaille dans la coopération internationale. Il a vécu plusieurs années en Ouganda où il a situé son premier roman, Marchands de mort subite, publié en 2021 dans la collection Rouergue noir.

 

 

 

 

 

 

 

Extrait :

«La devise de Ron lui revint à l’esprit. « Le seul moyen de savoir où se trouvent leurs limites, c’est de les franchir ». Elle était passée de l’autre côté. La frontière était dans son dos, et devant elle se dressait un territoire inconnu. Ils allaient tracer la ligne de démarcation sur son corps, la creuser profondément dans sa chair, comme ils l’avaient fait avec Ron et avec tant d’autres. Pour la dompter, pour la faire taire, pour qu’elle se souvienne à jamais. »

 

Chronique d’une flingueuse : La chronique de Sylvie K

Tout d’abord un grand merci à Max pour sa jolie dédicace et ce SP.

MARCHAND DE MORT SUBITE de Max IZAMBARD

 

Jusqu’où ira Pierre pour retrouver sa fille unique disparue en Afrique ?

Anne et son père Pierre sont journalistes chacun fait son métier différemment. Lors de leur dernier Noël, elle lui avait dressé un tableau alarmiste de la situation de la République Démocratique du Congo. Anne disparaît après avoir passé illégalement la frontière pour aller au Congo, faisant fi du contexte et du danger, pour suivre une piste dans son enquête entre l’Ouganda et le Congo. Son père va s’efforcer de retrouver sa trace a-telle été kidnappée ? Sur qui ou quoi menait-elle l’enquête ? pétrole ? Mines aurifères ? Il s’installe chez Anne et comprends rapidement qu’il n’a rien à attendre des autorités ni même de l’ambassade, il ne sait pas qu’elle dérangeait en haut lieu avec ses articles très controversés. Quand Suresh K. Panchal est retrouvé mort dans les toilettes d’un grand hôtel Pierre tient une piste. Il rencontre Juliet Ochola journaliste qui reprendra l’enquête avec lui.

Ce premier roman nous entraîne dans une intrigue qui colle à la conjoncture en Ouganda et qui va prendre en intensité jusqu’au final. L’auteur met en scène différents personnages qui évoluent dans un climat délétère avec en fond l’émeute des étudiants dans la capitale. Il y a les justes et les autres. L’attaché de défense de l’ambassade de France Alexandre d’Abboville qui joue un double jeu et penche du côté du pouvoir, Juliet Ochola qui reprend l’enquête d’Anna avec Pierre, Ibrahim, médecin urgentiste et ami de Juliette aux prises avec des cadavres à réanimer sans moyen et qui sera confronté à la répression, le consul veule à souhait et Grégoire le journaliste belge détendeur des infos d’Anna. Et il y a Pierre pas aussi entreprenant dans son métier que sa fille mais qui n’hésitera pas à se mettre en danger pour la retrouver.

Max Izambard qui connaît l’Afrique et cela se ressent dans son écriture, devient un auteur engagé qui dénonce le pouvoir, la corruption, la politique véreuse pour rester maître du pays. Il a imaginé des personnages qui luttent et oeuvrent pour la liberté au milieu du chaos et de la dissidence. Cette histoire est aussi celle de de la relation père, fille.

J’aime beaucoup l’écriture imagée – certains passages sont très durs-, le langage soutenu et le vocabulaire riche de l’auteur. Cette quête haletante entre fiction et réalité donne à ce premier roman une intensité avec une intrigue qui nous tient en haleine jusqu’au final.

J’espère que Max Izamabard va continuer d’écrire et j’attends son deuxième roman.