Juillet noir, Amélie de Lima

Juillet noir d’Amélie de Lima.  Paru le 19 octobre 2021 aux éditions LBS dans la collection LBS Noir. 16€50. (271 p.) ; 22 x 14 cm

4ème de couverture

Lorsque les secrets enfouis remontent à la surface et que la soif de vengeance devient une obsession, tout bascule…

En 1961. Une femme abandonne Patrick, un bébé estropié, devant les portes d’un orphelinat.

Il n’aura jamais la chance d’être adopté et subira des maltraitances durant toute son enfance à cause de sa différence.

En 1979. Estelle, gynécologue dans une clinique du Nord de la France, est violée par un inconnu dans les toilettes d’une aire de repos, un soir de juillet.

Sous le choc, elle décide de ne rien dire à ses proches et de taire sa souffrance, malgré le piège qui se referme déjà autour d’elle.

Deux destinées aux antipodes, autant de coupables que de victimes. Et si au milieu du chaos, la mort devenait la seule échappatoire ?

L’auteure : De Lille, passionnée par l’écriture et la lecture, Amélie De Lima est aujourd’hui professeure de français langue étrangère dans un collège et habite sur la région de Barcelone. Elle est l’auteur de : Le silence des aveux, 2017, A fleur de bruine, 2018, Voix nocturne, 2018, Dans ma maison sous terre, 2020.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Extrait : 
« Estelle avait décidé de troquer son carré long ondulé contre une coupe à la garçonne. Elle ne supportait plus cette tignasse qu’il avait empoignée. Elle les aimait pourtant, ses cheveux ; comme on aime être un être cher, comme on aime un être cher, mais le souvenir de cette nuit-là était bien plus fort que l’amour qu’elle leur portait. Chaque fois qu’elle les brossait le matin, elle sentait les mains de l’homme les agripper derrière elle. Ce soir-là, ses cheveux devinrent une arme qui avait agi contre elle. Lorsqu’elle arriva au salon, de bon matin, elle fut prise en charge par Martin, un coiffeur recommandé par sa mère.
– Qu’est-ce qu’on fait ? lui avait-il demandé.
– On coupe tout.
– Comment ça, tout ? 
-Tout, je veux tout couper. Faites-moi une coupe très courte, s’il vous plaît. Le coiffeur leva les yeux au ciel, se demandant ce qui pouvait bien lui passer par la tête pour désirer un tel changement. »

 

Les missives de Fanny H

Juillet noir d’Amélie de Lima

Juillet Noir commence par un prologue se situant en 1979. Il nous annonce parfaitement la couleur de ce thriller : NOIR.

La même année, Estelle se remémore sa rencontre avec Manuel en 1953, un ouvrier de l’usine de textiles de ses parents, à qui elle s’est offerte pour la première fois. Enceinte rapidement, elle fût mise à la porte. Son bébé mort-né, un gouffre se forme en elle. Estelle n’avait plus qu’à essayer de s’en sortir psychologiquement en réussissant ses études. Elle fera quand même une tentative de suicide suite à cette terrible perte.
1979, Estelle et son mari, Manuel, ont enfin obtenu l’agrément pour l’adoption. Direction la Roumanie où une petite fille de quelques jours les attend.
Puis, à environ un tiers du livre, nous faisons la connaissance de Patrick, abandonné à l’orphelinat tout bébé. Des années plus tard, une visite lui transmettra une lettre qui assombrira encore plus sa triste existence.

Que ressortira-t-il de ces âmes meurtries et déchirées ?

Juillet noir se déroule en cinq parties : Flashback et flashforwards, Anima, Souviens-toi, La meute et Déchéance.

Amélie de Lima a choisi un sujet très délicat. En effet, le viol est un sujet très difficile à aborder, il y a quelque chose de tabou encore à en parler, alors que c’est un fait, une réalité. Le viol existe depuis la nuit des temps et il perdure toujours aujourd’hui dans n’importe quel pays. J’ai déjà vu ou lu que des personnes reprochaient à des auteurs de parler de viol ou d’en faire l’apologie. Pour moi, ce sont ces personnes-là qui ont un réel problème car personnellement, je pense que les auteurs sont libres de choisir leurs sujets surtout s’ils sont graves. L’éviter serait minimiser la chose.

Dans Juillet Noir, l’auteure rendra la vie d’Estelle terrible. Amélie de Lima met l’accent également sur l’importance d’avoir une écoute au niveau judiciaire en cas de dépôt de plainte. Ce qui n’est pas du tout le cas dans ce thriller reflétant trop souvent la réalité, bien que les mentalités tendent à changer mais certainement trop doucement encore.

J’aime beaucoup lire des auteurs de ma région car je retrouve des villes et des quartiers que je connais assez bien. J’ai déjà eu l’occasion d’échanger avec l’auteure avant de la lire. Il y a un vrai contraste entre cette jeune femme souriante, sympathique et ses écrits ! Alors si comme moi vous souhaitez découvrir ce qui se cache derrière le visage angélique d’Amélie de Lima, passez un mois d’été dans Juillet Noir.

 

Autres extraits :
« L’homme lui assénait de violents coups de reins, une main gantée sur sa bouche et l’autre enfoncée dans sa taille. La victime ne réagissait pas : face plaquée contre la paroi en PVC, yeux grands ouverts, bras ballants. Son corps s’agitait d’avant en arrière, dans un rythme impétueux que seul son bourreau maîtrisait.
Poupée de chiffon. »
« Elle sentait le souffle chaud de son agresseur dans sa nuque et, chaque fois qu’il lui empoignait les cheveux pour coller sa peau moite contre la sienne, un haut-le-cœur s’emparait d’elle.
Il sentait la transpiration, mêlée à une odeur désagréable d’eau de toilette bon marché et de tabac froid qui émanait de ses gants.
Au bout de quelques minutes, une éternité, l’homme termina sa besogne en silence ; la relâcha. Elle tomba de tout son poids sur le sol encrassé. Ses muscles, son cerveau, son corps tout entier ne lui répondaient plus. Elle était là, allongée sur le sol poisseux en position fœtale, comme si elle attendait quelque chose ou au contraire, qu’elle n’attendait plus rien.
La sentence.
L’achèvement incertain. »

14 réflexions sur “Juillet noir, Amélie de Lima

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