Sorcières de féministes, Albertine Gentou

Sorcières de féministes d’Albertine Gentou paru le 20 juin 2022 aux éditions Auteurs d’Aujourd’hui, Polar ED2A ; 17€ ; (152 pages) ;  15 x 21cm.

4ème de couverture

En Seine-et-Marne, le cadavre d’un vieillard et découvert chez lui deux semaines après son décès. Lors de l’enquête, la journaliste Pascaline Durozier pressent un lien entre la  entre la victime et son passé quand, dans les années 1970, elle frayait avec des féministes… En suivant la trace de ce macchabée à l’heure du mouvement #MeToo, Pascaline déterre les fantômes et règle de vieux comptes.

 

 

L’auteure :  Journaliste dans les années 1980 sous le nom de Pascal Jugé pour Actuel, Libération, Rock & Folk et PlayBoy… Albertine Gentou a publié les biographies de Rosa Bonheur, Louise de Vilmorin, Anne-Marie Javouhey et autres ouvrages aux éditions Perrin, Michel Lafon, Magellan & CIE et L’Harmattan. Sorcières de féministes est son premier polar.

 

 

Extrait 
« D’un geste, d’un sourire, Abdel lui signifia qui comprenait l’urgence.
Pascaline balaya le nuage de culpabilité qui l’envahissait, fit une ou deux retouches sur sa prose, l’envoya par mail au rédac chef et entreprit de dépouiller les lettres posées devant elle. Sur l’une d’elles figuraient quelques lignes imprimées sur une feuille blanche sans signature. Elle lut :
IL N’EXISTE PAS PLUS GRAND DESAMOUR
QUE CELUI DE DEUX FEMMES
QUI SE SONT AIMEES D’AMITIE…
Nul besoin de chercher. Pascaline savait qu’il s’agissait de la prose d’Ingrid.
Elle pesta. Sur ce coup, elle aurait préféré ne pas avoir raison. Ingrid ressurgissait d’entre les morts. Pourquoi après tant d’années fallait-il que le passé la rattrape ? Elle croyait s’en être délestée.
Une vague d’émotions la submergea. Elle sentit les larmes affluer et son corps trembler.
Pourquoi ? Ne cessait-elle de se répéter.
N’avait-elle pas assez souffert ?
Elle ramassa ses affaires et sortit en courant de la salle de rédaction.
Diane l’intercepta :
– Hey ! Il faut que je te dise…
Sans l’écouter, Pascaline l’interrompit en élevant la voix dans les aigus :
– Plus tard… On verra plus tard ! Tout peut attendre sauf ce que j’ai à faire maintenant.
Une fois sortie des locaux du journal, Elle s’assit sur un banc, à l’arrêt d’un autobus. Sans retenue, elle éclata en sanglots. »

Les missives de Fanny H

Sorcières de féministes, Albertine Gentou

Pascaline Durozier aime ces moments de détente, comme sortir prendre un verre, avec son amie d’enfance retrouvée Diane Fabre. Elles travaillent toutes les deux pour l’hebdomadaire La Dépêche de Seine & Marne. Pascaline s’occupe du secteur affaires criminelles et judiciaires sur plusieurs départements et Diane celle du Courrier des lecteurs. Ce sont des femmes libres dans leur tête et déterminées.

Des amies séparées par la vie, une journaliste qui s’enflamme vite, des lettres anonymes, un cadavre et le passé qui ressurgit. Jusqu’où leur engagement pour le féminisme les ménera-t-elle ?

Sorcières de féministes est un roman écrit par une femme, sur les femmes, pour elles et cela se ressent fortement. Albertine Gentou cite Kate Millet, auteure féministe américaine et Anaïs Nin, auteure franco-américaine.

Albertine Gentou nous parle du Manifeste des 343 ou Manifeste des 343 salopes. Il est nommé ainsi suite à un dessin paru dans Charlie Hebdo le 5 avril 1971, dans Le nouvel Observateur. C’est une pétition dont le but est de légaliser l’avortement sous la forme d’une liste de noms de femmes ayant eu recours à cet acte médical et qui ont le courage de le dire haut et fort alors qu’elles risquaient des problèmes avec la loi.

Dans Sorcières de féministes, on peut lire aussi qu’en novembre 1972 à Bobigny, l’avocate Gisèle Halimi a réussi à obtenir la relaxe d’une jeune fille de seize ans qui a avorté des suites d’un viol.

Il n’y aura jamais assez de livres sur les droits des femmes. Certes, il y a eu des avancées incroyables depuis plusieurs décennies mais hélas, pas dans tous les pays. A l’heure où l’Amérique puritaine revient en force avec son idéologie d’une absurdité profonde, continuons à défendre les droits des femmes plus que jamais.

Dans Sorcières de féministes, je trouve que le féminisme et la vie des personnages ont pris largement le dessus sur le côté polar, bien trop à mon goût. Je vous conseille ce roman si ce sujet vous intéresse et si vous aimez lire sur la vie en général et notamment là, apprendre sur ces temps forts de la libération féminine par le biais d’une écriture agréable.

(Merci à Albertine Gentou)

9 réflexions sur “Sorcières de féministes, Albertine Gentou

  1. C’est bien de parler des droits des femmes, de l’avortement, c’est important. Mais dommage quand le message prend le dessus sur l’intrigue quand le livre est présenter comme un polar. Si je devais le découvrir, je garderais en tête l’idée d’un livre plus basé sur des faits de société et sur un message féministe qu’un roman noir en soi. Merci pour la découverte. 🙂

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