Salon du polar de Templemars : Les rencontres de Fanny H

Les rencontres de Fanny H

(Salon du polar de Templemars)

24 septembre 2022

Pour les quinze ans du salon du polar de Templemars, j’ai choisi de réaliser une série de portraits sous forme d’une petite présentation suivi de questions-réponses.

Le premier à se prêter au jeu est Gilles Guillon.

Gilles Guillon est l’organisateur du salon. Il est également éditeur mais pas que, car il donne aussi des conférences notamment sur le polar nordiste. Il est, entre autres, l’auteur de Balades en ville Nord-Pas de Calais, 2000, Balades sur les sommets de Picardie, 2002 et surtout de l’incontournable Bible des estaminets depuis une vingtaine d’années. Si vous souhaitez en savoir encore plus, vous pouvez consulter son site détaillé : gillesguillon.com

Il me confie avoir plusieurs lectures en cours (polars et histoires) et ne pas en finir la moitié. Lorsqu’il a entre les mains un livre qui lui plait beaucoup, il a tendance à abandonner les autres. L’une de ses lectures du moment est Avant les diamants de Dominique Maisons.

Bonjour Gilles, alors aujourd’hui ce qui m’intéresse, c’est le lecteur qui est en toi.

 

1 – Te souviens-tu de tes premières lectures ? Si oui, lesquelles et à quelle période remontent-elles ?

J’ai passé mon enfance à dévorer des livres. Ma grand-mère paternelle m’a appris à lire avant que j’aille à l’école, sans que je m’en rende compte. Elle était abonnée au Pélerin et chaque jeudi on le lisait ensemble, moi sur ses genoux, le magazine étalé sur la table de la cuisine. Quand j’étais gosse, je lisais tout ce qui me tombait sous la main, 7 jours sur 7, 24 heures sur 24, même la nuit dans mon lit avec une lampe de poche. Ce qui m’a valu de devenir myope à 14 ans. J’ai tout lu, Tintin, Astérix, Lucky Luke, Le Club des 5, Alexandre Dumas, Jules Verne, l’encyclopédie Tout L’Univers... A l’école, j’étais le premier de la classe et je me faisais engueuler par l’instituteur parce qu’à la récré je lisais un bouquin au lieu d’aller jouer au foot avec les autres.

 

2 – Si tu devais être un personnage masculin de roman, qui serais-tu et pourquoi ?

Celui qui me vient à l’esprit, c’est D’Artagnan. J’ai lu les trois tomes de la saga des mousquetaires quand j’étais enfant. Ca m’avait emballé et ému aux larmes. C’était il y a 50 ans, mais je m’en souviens encore.

3 – Et le personnage féminin se serait ?

Là c’est plus compliqué. J’ai beau chercher… La seule héroïne qui m’a marqué est Emma Bovary, mais je n’ai pas envie d’être Madame Bovary.

4- Viens-tu d’une famille de lecteurs ? Si oui, raconte-nous si tu veux bien.

Je viens d’un milieu pauvre et rural où personne n’avait fait d’études. Du côté de mon père, il y a toujours eu des livres. Du côté de ma mère, c’est différent. Ma grand-mère maternelle ne savait pas lire. Elle était orpheline et n’était jamais allée à l’école. A la maison, il y a toujours eu des livres, car il fallait lire pour s’instruire. Mes parents avaient acheté à crédit l’encyclopédie Tout l’Univers. Chaque mois, je lisais tous les articles, peu importe le sujet. Je n’étais pas un cas isolé. Une de mes sœurs a lu l’intégrale des romans d’Emile Zola, Les Rougon-Macquart, quand elle avait 12-13 ans. La responsable de la bibliothèque municipale, une vieille bigote, a dit à ma mère que ce n’était pas de son âge et qu’elle ne devait pas lire ça.

5 – Tu pars en vacances, tu es chargé, tu ne peux prendre qu’un livre, celui que tu adores plus que tout, mais un seul, l’unique, le précieux, quel est-il ? Et pourquoi ?

Un seul ? C’est impossible. Je prends un dictionnaire ou l’Encyclopédia Universalis en 20 volumes. Je lis beaucoup aux toilettes, j’ouvre une page au hasard et je lis, peu importe le sujet. Il y a toujours quelque chose à apprendre dans un livre, un journal ou un document écrit (genre mode d’emploi du lave-vaisselle).

6 – On te propose un livre à quatre mains, tu peux choisir ton partenaire, quel serait cet(te) auteur(e) ?

Marcel Gotlib, pas parce que c’était un dessinateur, mais pour son humour. J’aurais aimé écrire des conneries et rire de tout, comme il le faisait. Au lycée, je passais des heures à la bibliothèque pour lire les Rubriques à brac et Fluide glacial. C’aurait été vraiment super de bosser en duo avec lui.

7 – Ton coup de cœur 2022, pour l’instant ?

Je lis rarement les livres de l’année. Je suis du genre à m’intéresser aux romans parus il y a deux ou trois ans. En ce moment je suis plongé dans le Dictionnaire amoureux du polar de Pierre Lemaitre. C’est passionnant, car il parle des auteurs qu’il aime et aussi de ceux qu’il n’aime pas. C’est drôle de vacherie.

8 – Quel écrivain aimerais-tu rencontrer que tu ne connais pas encore ? Contemporain ou non.

J’aurais aimé croiser Louis-Ferdinand Céline, un de mes écrivains préférés. J’ai adoré le Voyage au bout de la nuit et encore plus Mort à crédit, que je considère comme un chef d’œuvre de la littérature. Le personnage est particulier, ses coups de gueule et ses choix ont de quoi choquer. J’aimerais comprendre les raisons qui l’ont poussé aux extrêmes.

 

Je remercie Gilles Guillon pour ces confidences.

Et on oublie pas  :

Gilles Guillon, petit éditeur nordiste régional et régionaliste (et fier de l’être)

BP 11 287 – 59014 Lille Cedex

Tél. 06.80.40.93.90

[email protected]

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