Papote d’auteur : Maud était avec Aude Lafait

Papote d’auteur : Maud était avec Aude Lafait

En novembre dernier sortait L’Ile Déchirée d’Aude Lafait aux Editions Le Lamantin, aussi Maud nous en avait fait un beau retour que vous pouvez retrouver ici.

A Chypre, le corps d’un marchand d’art est retrouvé dans les ruines de la zone de démarcation qui divise le Sud et le Nord de l’île. Eleni, la sœur de la victime, revient sur sa terre natale pour connaître la vérité. Entre Chypre et Paris, elle découvre aux côtés de l’inspecteur Michaelides une part insoupçonnée de la vie de son frère et plonge dans l’histoire tourmentée de son pays.

 

 

 

Aujourd’hui notre indic et notre auteure reviennent sur ce premier polar.

Et elles en profitent aussi pour nous parler du premier roman d’Aude et que quelques autres indiscrétions.

Allez place à l’interview exclusive de Maud


Maud : Bonjour Aude Lafait. Nous vous remercions de nous accorder quelques instants. Pourriez-vous nous parler un peu de vous ?

Aude : J’ai toujours tenu des journaux, écrit des nouvelles, des lettres, des textes courts, des mini-romans. Plus tard, mes études universitaires en lettres modernes et mon envie de voyager et de vivre à l’étranger m’ont poussée à me former comme professeur de français langue étrangère. J’ai voyagé et vécu dans une dizaine de pays ces vingt dernières années. Les impressions de cette vie nomade viennent indéniablement nourrir mon travail d’auteur et imprègnent les pages de mes romans. Mon dernier livre, L’île déchirée, se déroule en partie à Chypre où j’ai vécu en 2012. L’écriture se mêle aussi intimement avec une recherche esthétique que je parcours depuis plusieurs années en photographie. Un carnet, un stylo et un appareil photo, voilà le minimum dans mon sac-à-dos.

Maud : L’Ile Déchirée, est votre premier polar. Comment vous est venue l’inspiration de ce thème ?

 

Aude : Lorsque je vivais à Nicosie, au sud de l’île de Chypre, je me suis tout de suite passionnée pour l’histoire de ce pays, les traces visibles des blessures de son peuple, de son territoire. J’ai pris des notes, rencontré des gens, accumulé les photographies. Au fur et à mesure le projet a germé en moi, il a plusieurs fois changé de visage. La forme du polar n’est pas venue tout de suite.

Maud : Nous ressentons parfaitement l’empreinte historique de l’Ile.

Aude : Le thème de la scission, de la séparation, de l’impossibilité de renouer avec son passé, avec sa maison, son pays, c’est ce qui m’a le plus parlé, le plus donné envie d’écrire aussi. Je suis très sensible à ce que les gens ne disent pas, à ce que cachent les non-dits. Chypre me manque. Finir le livre c’était un peu comme partir une deuxième fois. Heureusement que j’y retourne, de temps en temps.

Maud : C’est sympathique de pouvoir y retourner de temps en temps. Une anecdote sur ce livre à nous confier ?

Aude : Je me souviendrai longtemps de la peur qui m’a saisie lorsqu’avec une amie photographe (qui a fait la photo de la couverture de l’île déchirée) nous avons pénétré dans les boyaux de la Green Line, cette zone interdite, ce lieu criblé de balles. Les odeurs, la sensation qu’on est épié par tout un passé dont on ne perçoit que quelques bribes.

Maud : Se sont de sacrées sensations que vous nous rapportez…

Aude : Et une autre anecdote, un jour alors que j’emmenais j’accompagnais un groupe d’auteurs visiter une chapelle dans le nord du pays, nous sommes arrivés après la fermeture du lieu sacré (que je rêvais de visiter depuis des années). J’ai escaladé le mur d’enceinte de la chapelle pour glisser un œil par la fente de la porte principale. Je devais voir. Ces fresques dévastées, pillées, sur le mur du fond. Ce fut un moment unique.

Maud : Ah oui une visite que je suppose inoubliable ! Vos plus belles joies ?

Aude : Ma plus belle joie est lorsque, connectée à mon écriture, je ressens une liberté puissante m’envahir. Je n’échangerai cette passion de l’écriture pour rien au monde.

Maud : Et vos « pires » moments ?

Aude : Le pire moment est sans doute lorsque je sais que je n’aurai quasi aucune plage horaire pour écrire pendant plusieurs jours.

Maud : Pouvez-vous nous parler en quelques mots de votre premier livre Parfums d’enfance ?

Aude : C’est la quête d’une jeune femme d’origine thaïlandaise qui, adoptée à l’âge de 5 ans, décide de retourner dans son pays natal pour chercher sa famille biologique.

Maud : Merci pour ces précisions. Après l’auteure pouvez-vous nous décrire la lectrice que vous êtes ?

 

Aude : Je suis une lectrice de nuit, surtout depuis que j’ai des enfants ! Je suis incapable de m’endormir sans lire quelques pages. M’évader. Je lis de tout, pas seulement des polars. J’aime beaucoup la littérature étrangère, j’aime voyager dans des contrées que je ne connais pas, découvrir des cultures, des traditions, des coutumes en découvrant de nouveaux auteurs étrangers. Ce qui me fait le plus rêver : un hamac devant la mer ou au milieu d’un pré avec une pile de livres à côté.

Maud : Un rêve qui pourrait devenir réalité. Je vais terminer par une indiscrétion, un projet de roman ou autre ? Et oui c’est la lectrice compulsive qui s’exprime.

 

Aude : Je termine actuellement un roman qui se passe en Tanzanie, un pays où j’ai également vécu un an et qui m’a beaucoup touchée.

Maud : Je vous remercie d’avoir acceptée d’échanger avec nous et d’avoir pu vous découvrir. Le mot de la fin est pour vous :

 

Aude : En cette période assez déstabilisante, je crois que la lecture et notre imaginaire sont un pouvoir indéniable pour garder un équilibre, un optimisme. Merci à vous Maud pour cette chouette « papote ».

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