Le livre : L’extravagante histoire de Lucia Fancini de Guy Rechenmann – Paru le 15/01/2022 chez Caïrn éditions – collection Du Noir Au Sud – 10.50 €. (272 pages) ; 12 x 18 cm
4ème de couverture :
Léonard n’est pas mon vrai prénom. C’est mon nom de code dans la police, en référence au maître De Vinci. C’est le commissaire Plaziat, le boss de Castéja à Bordeaux, qui a eu l’idée de « m’intégrer » dans l’équipe d’Anselme Viloc, le flic de papier. Il fait appel à moi et à mon don lorsqu’il est dans une impasse. D’un naturel secret je parle peu de moi, je lui ai promis de lui livrer le récit de ma première expérience d’enquêteur amateur, à savoir l’extravagante histoire de Lucia Fancini, le nom de la petite voisine qui a marqué ma vie !
Depuis le flic de papier et moi, nous nous sommes trouvés de nombreux points communs tels, la passion pour le violon jazzy, l’amour de la famille, la discrétion, l’ouverture d’esprit et la ténacité entre autres. Ne jamais rien lâcher, telle est notre devise…
L’auteur : Ecrivain et homme de télévision, Guy Rechenmann avoue être un rêveur et un poète. Le hasard, il n’y croit pas beaucoup préférant parler de coïncidences, son thème de prédilection… Il attendra 2008 pour publier un recueil de poésies et de nouvelles La Vague suivi de six romans où se mêlent suspense, poésie et onirisme…
Avec ses romans noirs Flic de papier, Fausse Note, A la place de l’autre et Même le Scorpion pleure, un polar mentaliste, il revisite le genre policier d’une façon inattendue grâce au même personnage Anselme Viloc, un flic atypique et obstiné. Guy Rechenmann écrit ses romans au Cap-Ferret. Même le Scorpion pleure, sélectionné pour le Prix Hors Concours 2019 fait partie des 10 livres coups de cœur des lecteurs orange pour l’année 2018 et Fausse note pour février 2019. Il a publié en mars 2020 un nouveau titre Une étoile en enfer.
Extraits :
« Premièrement et de courte mémoire de voisins, vu leurs bobines et leur comportement quotidien, le couple devait se payer une tranche de rigolade uniquement le jour de Noël, et encore, les années bissextiles. Tout sauf des comiques mes chers voisins. »
« Ce fut mon premier vrai chagrin. La tristesse que j’ai ressentie à l’époque est encore vérifiable aujourd’hui : mes tempes battent plus fort quand je pense à lui. J’expérimente à chaque fois la notion « avoir le bourdon », mon beffroi à moi ayant toujours du mal à absorber ce type de vibrations. J’en ai voulu à mon confident de ma laisser seul au milieu du gué, ses propos me rassuraient, mais, à mon âge, je n’en saisissais pas tout le sens, j’aurais aimé qu’il me guide encore un peu plus longtemps. »
La chronique jubilatoire de Dany
L’extravagante histoire de Lucia Fancini de Guy Rechenmann
1956, Léonard déjà croisé dans un précédent roman de Guy Rechenmann A la place de l’autre nous offre dans ce roman, une sorte de préquel de ce personnage secondaire mis ici en lumière, au premier plan. Léonard va évoquer ses souvenirs de l’après-guerre, alors qu’il était tout juste adolescent. Les trente glorieuses disait-on, les années de l’opulence, du développement des biens de consommation si bien illustré par Boris Vian et son emblématique Complainte du progrès, ici , mais surtout ses souvenirs dans une banlieue de Bordeaux plutôt favorisée. Ainsi Léonard et son pote Lucien vont entamer la recherche des origines de leur petite voisine Lucia, tout aussi énigmatique qu’attirante aux yeux de Léonard. Ils auront l’opportunité de s’assurer les talents d’Ulysse, d’origine grecque. Le trio va mener son enquête, ce qui va permettre à l’auteur de parler de cette époque certes mais aussi des persécutions subies pendant la guerre en Grèce et en Macédoine.
Extrêmement documentée, cette plongée ravivera les souvenirs de survivants, les rancœurs des victimes tout en brisant des cœurs d’ados. Trente glorieuses certes mais avec l’héritage nauséabond des méfaits de la guerre, accompagné par la légèreté de la poésie qui a établi la complicité entre Léonard et Lucia.
J’ai eu le plaisir d’assister le 9 février 2022 au lancement de ce roman dans les locaux de la Machine à Musique de Bordeaux. Une cinquantaine de personnes ont apprécié la présentation de Léonard, pardon de Guy. Il nous a révélé qu’il s’appuyait toujours sur un fait historique pour nous proposer ses fictions : tantôt la construction des blockhaus à la pointe du Cap-Ferret, des séances d’hypnose et cette fois les persécutions à Thessalonique pendant la seconde guerre mondiale. La préface de Didier Daeninckx d’une part et les notes en fin d’ouvrage rendent cet opus sans Anselme encore plus touchant.
Je remercie les éditions Caïrn et l’auteur pour leur confiance
Autre extrait :
« Novembre 1957, toujours pas de lettre, mais la vie continuait.
En vrai garçon éclectique, Lucien s’occupait avec un rien. Il s’intéresse à tout, d’abord à la pandémie mondiale tuée dans l’œuf au début de l’automne grâce au vaccin du génial docteur Maurice Hilleman éradiquant une bactérie féroce qui venait de Hong-Kong en moins de temps qu’il ne fallait pour le dire alors qu’un désastre mondial se profilait. Après cette frayeur, il s’est piqué d’une nouvelle passion, la conquête de l’univers. Une sorte d’odyssée de l’espace anticipée avec le lancement du Spoutnik2 russe. Une fusée habitée pour la première fois par … une chienne. »
Comme Marie-Christine, plus haut dans les commentaires, c’est un auteur que je découvre ! Et surtout dont je note la référence. Merci pour cette chronique, même si cela rajoute un livre à ma PAL déjà bien haute 🙂
Bonne journée !
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Oh Zéa, comme tu me fais plaisir, et bonne future lecture, il faudra venir nous en parler ici aussi , hein ?
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Je n’y manquerai pas 🙂
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🙂
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Un auteur que je ne connaissais pas, un de plus ! Son livre semble original, d’après cette présentation.
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Un auteur à découvrir Marie-Christine, assurément 🙂
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