Le livre : #Je suis Lilly de Vincent Villa – Paru le 17/03/2022 chez Editions du 123 – Le prix broché 19.50 € (492 pages) ; format 14 x 22 cm

4ème de couverture :

Lilly est morte, massacrée à la hache par son ex-compagnon, depuis disparu. Pour beaucoup, un malheureux fait divers. Pour Nina, sa petite sœur, le pire des crimes. La jeune boxeuse ne rêve que de vengeance…

Alors que Lilly devient le symbole de la lutte contre les féminicides à travers le hashtag #JesuisLilly, l’affaire prend une tournure plus dramatique encore : quelques heures après une manifestation, une militante est brûlée vive…

Sur un sujet tragiquement d’actualité, un thriller fort, pertinent et palpitant.

L’auteur : Né en 1973, Vincent Villa est un journaliste sportif. Diplômé du Centre de formation des journalistes (1996-1998), il a travaillé à « France Football » de 2000 à 2013. En 2014, il a rejoint le quotidien « L’Équipe », où il a suivi le handball, le tennis et l’athlétisme jusqu’en août 2015. Depuis, il est spécialisé dans le football. Je mangerai ton cœur, son premier roman, est né fin juillet 2018, après une année de réflexion et d’écriture. Après quelques mois de présence sur Amazon, Je mangerai ton cœur a été retiré. Il est paru dans une version modifiée en décembre 2019, en avant-première du Club France Loisirs. Un second ouvrage, un thriller, intitulé Paradiction, est paru en juillet 2020 aux Editions du 123, toujours en avant-première du Club France Loisirs. Le troisième, # JE SUIS LILLY, axé sur les violences faites aux femmes, est sorti en août 2021, une nouvelle fois en avant-première du Club France Loisirs.

Extraits :

« Le silence s’installa, vite saturé de ronflements. Le garçon resta longtemps vissé de l’autre côté de la porte avec des questions qui s’agitaient dans sa tête transformée en bain à remous. Pourquoi sa mère acceptait-elle tout ça ? Pourquoi ils ne partaient pas tous les deux ? Pourquoi elle attendait qu’il arrive un truc très grave pour alerter les gendarmes, avec le risque qu’il soit trop tard ? Pourquoi il n’arrivait pas à parler à d’autres personnes de leurs soucis ? Pourquoi elle ne demandait pas de l’aide ? Pourquoi il se sentait aussi impuissant, dépassé, résigné ? Pourquoi il devait porter sur ses petites épaules autant de malheurs alors que les autres, à l’école, semblaient légers ? De vrais ballons de fête foraine ! Pourquoi ? Pourquoi ? Pourquoi ?!? »

« Je ne suis pas très vieux mais j’ai déjà compris une chose : les sourires attirent, la tristesse repousse. La mienne doit trop se voir. Je ne reçois pas de coups mais on dirait que j’ai plein de bleus quand même. »

La chronique jubilatoire de Dany

#Je suis Lilly, Vincent Villa

Cet auteur au look d’ado aborde des problèmes sociétaux extrêmement graves, avec une finesse rarement rencontrée sur ce type de sujet. Il assure qu’il s’agit là d’un roman féministe certes, mais bien plus en fait : un roman humaniste.

Une militante féministe meurt brûlée et Costa, flic à Toulouse, dans un contexte « metoo » doit boucler l’enquête. Côté privé, sa compagne Nina, boxeuse de haut niveau, est confrontée à la mort de sa sœur, harcelée par son ex-compagnon. Dès lors les deux actions vont se dérouler parallèlement Costa pour que justice soit faite, Nina pour assouvir sa vengeance. D’autres personnages gravitent autour de cette intrigue principale et abordent la violence avec leurs différents points de vue, dans une construction sans temps mort, sans superflu. Mon attention a été particulièrement captée par Jordan, cet enfant victime qui va tenter de sauver sa mère d’un féminicide, sorte de fil rouge parallèle.

Que faire du sentiment de frustration qui réclame la vengeance avant la justice, quand les victimes constatent le peu d’efficacité de celle-ci, son incapacité à réparer et son impossibilité à empêcher les récidives ?

Ce thriller qui s’inscrit dans la bibliographie de l’auteur comme un troisième titre est en fait son premier roman fortement remanié, actualisé. Que dire du style : incroyablement précis, pas un mot superflu. Tout y est ciselé avec efficacité et pudeur : redoutable !

J’ai adoré ce roman. Même si je n’y ai pas découvert de phénomène nouveau, du fait de mon passé professionnel, l’intensité de ce sujet replace l’essentiel de manière très réaliste et dépourvue de fanatisme (sauf pour certains personnages sectaires), au centre de ce que devraient être nos préoccupations : l’intégrité et le respect.

J’avais rencontré Vincent Villa, passionné et passionnant en novembre au salon d’Ozouer et nous avions longuement échangé. Il me tarde maintenant de le retrouver en juin à Libourne !

Je remercie les éditions du 123 et l’opération « masse critique » de Babelio pour m’avoir permis cette découverte.

Autres extraits :

« Sarah Heider est en observation à l’hôpital jusqu’à demain. Elle sera tranquille le temps que ce connard restera en prison et elle vivra de nouveau avec la trouille au ventre quand il en sortira dans trop peu de temps ! Mais c’est surtout le système qui me débecte. Son dossier va forcément finir en correctionnelle pour tentative d’agression sexuelle alors que sanas notre intervention, il l’aurait violée et peut-être même tuée dans ce sous-sol ! il y a bien trop de viols qui ne sont pas traités aux assises, et là il n’y a rien à espérer de plus. Bordel ! cette requalification en simple délit me fout hors de moi ! Il y a des moments où je perds la foi. La justice ne suit pas dans ce foutu pays ! Seulement un pour cent des violeurs sont sanctionnés ! »

« L’homme au cou de taureau s’enfonça avec qui il formait un couple aussi vieux que le cuir qui recevait chaque soir ses fesses. Il étira ses jambes et posta ses pieds tout près de l’âtre d’où s’échappa une flammèche jaune orangé plus effrontée que les autres ».