La mort est parfois préférable, Sacha Erbel

La double chronique sur Collectif Polar

Aujourd’hui une Mamie Flingueuse et une porte flingue vous parlent de leur même lecture


La mort est parfois préférable de Sacha Erbel – Paru le 08/09/2022 chez Taurnada – collection Le tourbillon des mots –  9.90 € .(249 pages) ; 11 x 18 cm

4ème de couverture :

Yan est flic à la police judiciaire de Lille.
Depuis quelque temps, un « passager clandestin » s’est invité dans sa vie : « l’Araignée », c’est le surnom qu’elle lui a donné.
Alors que Yan traque l’auteur du meurtre d’un journaliste connu pour ses reportages à sensation, elle n’a pas d’autre choix que de composer avec son « invisible ennemie » : insidieuse, omniprésente, l’Araignée tisse sa toile, cuisante morsure dans ses chairs survenant n’importe où, n’importe quand…
En parallèle, Brath, son collègue, enquête sur la mort étrange d’un homme retrouvé décapité, assis au volant de sa voiture, la tête reposant sur la banquette arrière.
En équilibre sur un fil, Yan ne baisse pas les bras, avance sur son chemin de douleurs au risque de se perdre… définitivement.

L’auteure : Sacha Erbel  est née à Dijon en 1972. Elle est fonctionnaire de police depuis 25 ans, et elle exerce depuis 16 ans au SDLP (Service de la Protection) dans lequel elle assure la Protection rapprochée de personnalités politiques et civiles.
Passionnée par l’étude du comportement des criminels en série depuis de nombreuses années. Elle a repris des études en parallèle de son travail et a obtenu un diplôme en Criminologie appliquée à l’Expertise mentale de la faculté de médecine René Descartes à Paris, en janvier 2016. Elle a écrit à ce jour quatre polars pour adultes, L’emprise des sens , L’ombre de Nola ,Eugène Terredefeu : les larmes du Wendigo  et La mort est parfois préférable  ainsi qu’un roman policier pour les plus jeunes, Projet Nonoss : le Nonoss d’or
Extraits :
« La poignée avait commencé à descendre, puis plus rien. Une sueur froide perlait sur son front. Elle était pourtant sûre de ce qu’il y avait de l’autre côté. Elle n’avait aucune raison de ne pas croire ses collègues. Une personne décédée gisait dans cet appartement. Et s’ils le disaient, c’est que c’était vrai. Elle avait sursauté et la peur s’était amplifiée quand la poignée, toujours de l’intérieur, s’était remise à bouger de haut en bas, cette fois d’une manière frénétique. »
« – T’inquiète, Yan, j’ai du boulot pour toi aussi. Tu vas avec Granulé sur une scène de crime dans le Vieux Lille. »
Ça, c’est la voix de Luce, commandant et responsable de l’autre groupe, auquel Yan appartient. Elle passe la tête par l’entrebâillement de la porte, un petit sourire malicieux sur son visage. Yan éteint son ordinateur, pose le casque audio et lance un :
« Quelle chance ! Deux scènes de crime à trente secondes d’intervalle. Et on a droit à quoi, nous ?
– Un mec, noyé dans son bain, la tronche défoncée, a priori, c’est son appart. Vous y allez et vous me tenez au jus. Le proc est un peu sur les dents, là !
– Tu m’étonnes.
– Des journalistes sont déjà sur place.
– Pourquoi ?
– À toi de me le dire. Bon, maintenant, filez, tous les deux ! » »
 » Une montée d’adrénaline pointe, accompagnée d’un léger stress. Que vont-il trouver sur place, dans quel état ? …Et en combien de morceaux ? « 
« D’un geste précis, elle attrape une plaquette d’antidouleurs sur sa table de chevet, et gobe un cachet. Elle n’a même plus le courage d’aller chercher un verre d’eau, elle le croque directement. Le goût amer et dégueulasse se répand sur ses muqueuses. Il déforme ses traits d’une grimace. À défaut de voir disparaître sa souffrance, le médicament l’atténuera quelques heures, jusqu’à la prochaine fois. »

Le post-it de Ge

La mort est parfois préférable, Sacha Erbel

Alors que dire à part que Sacha m’a scotchée !

D’une part parce que j’ai cru percevoir en Yan, l’héroïne de cette histoire, la jeune Sacha policière. D’autre part parce que situé son intrigue en France, ça notre auteur ne nous y avait pas habitué.

Exit donc les États-Unis, il fallait bien que ça arrive….

Oui mais alors que nous raconte « La mort est parfois préférable » ? Et bien pour faire simple ça démarre comme cela :

 Le major Yan Lebrun, enquête sur le meurtre d’un journaliste spécialisé dans les reportages sensationnels. Elle est accompagnée dans sa mission par Mika que tout le monde à la PJ surnomme Granulé.   Au même moment, son collègue et ami Barthélémy dit Brath est chargé d’une affaire étrange à propos d’un homme décapité, retrouvé au volant de sa voiture tandis que sa tête reposait sur la banquette arrière. Ils sont tous les trois policiers à Lille, et avec d’autres gars et filles de la PJ, ils forment une grande famille. Pourtant Yan, leur cache des choses. En effet la jeune femme doit aussi faire face à la présence invisible et insidieuse de celle qu’elle a surnommé l’Araignée. Et cette Araignée, elle veut lui faire la peau, seule.

Je vous le disais on ouvrant ce livre, j’ai tout de suite mis un visage sur celui de notre héroïne et ce visage c’était celui de notre auteure. Une Sacha Erbel simplement un peu plus jeune. J’ai ressenti tout la fièrement de cette jeune femme à rentrer dans la grande maison, son envie d’indépendance, la joie de rejoindre l’école de police. La Tiote comme ils l’appellent a envie de bien faire et d’être un bon flic. Entrée dans la police est son rêve a elle, et elle a tout fait pour être un bon élément et gravir les échelons. D’ailleurs la Tiote est devenue major et la voilà embarquée dans une drôle d’enquête.

De notre côté, on va la suivre dans celle-ci pas à pas. On a même le privilège aussi de participer en même temps ou presque à l’autre enquête celle tout aussi bizarre de Brath et Michel. Il faut dire que ce que l’on aime bien chez notre auteur c’est qu’elle aime les détails croustillants. Attention ne me faites pas dire ce que je n’ai pas dit, non ici le gore est là juste parce qu’il est utile à l’intrigue, il fait partie du décor, il participe à l’atmosphère si particulière de ce roman.

Un roman de procédure, on suit, je vous le disais, les investigations de nos policiers, on ne loupe rien, les constatations, les témoignages, les autopsies. (Bien aussi le médecin légiste d’ailleurs au passage.) On a le droit au débrief, au PV, au rapport avec la hiérarchie et avec l’institution judiciaire et le proc. D’ailleurs, j’ai bien aimé aussi les relations entre la commande Luce, chef de groupe de Yan, avec son équipe. Bref on devient flic et on est sur le terrain. C’est ça avec Sacha et Yan on devient enquêteur, enfin enquêtrice pour ma part.

Car en effet l’écriture de Sacha est très immersive, elle est fluide et addictive, 

Je ne vous parle même pas des personnages que notre auteure a su camper à la perfection. Chacun d’eux à une personnalité propre, ce sont des flics très humain avec leur problème, leur force, leur faiblesse mais surtout avec une belle humanité. Et malgré la crasse qu’ils côtoient tous les jours, malgré les horreurs qu’ils peuvent endurer, ils arrivent à rester compatissant, compréhensif, bienveillant tout en restant très pro. Ils ont mis leur vie au service des autres. C’est leur crédo, leur philosophie même si parfois aux vues des perversion qu’ils approchent, il faut savoir prendre suffisamment de recul pour ne pas sombrer. 

J’ai aussi beaucoup aimé que notre autrice fasse de son héroïne une spécialiste en criminologie. Cela rajoute un petit côté thriller à ce polar. Et c’est une approche très appréciable pour nous faire comprendre les motivations et fonctionnement des tueurs mais aussi des victimes.

Ici rien n’est laissé au hasard ni le style de l’auteur accrocheur et percutant, ni la maladie qui ronge notre enquêtrice, ni la douleur qu’elle déclenche, ni la dépendance aux médocs qu’elle provoque. Notre auteur nous parle d’un problème très féminin et très handicapant pour beaucoup de femmes qui longtemps n’en pas étaient prises au sérieux. Et elle en parle avec les tripes.

C’est aussi pour cela que cette fiction sent le vécu. On souffre avec Yan et on aimerait pouvoir l’aider. On est en empathie avec notre héroïne. On tombe quand elle tombe, on se relève avec elle.

On est totalement immergé dans ces histoires et on lit en apnée, d’une traite. On ne veut rien louper de ce très bon roman policier qui très vite tourne à l’excellent thriller psychologique.

Je ne peux que dire bravo à Sacha Erbel qui une nouvelle fois nous a entrainer avec elle jusqu’au bout de la nuit pour enfin connaître le fin mot de l’histoire.

Tu es une vraie psychopathe, vraiment, Sacha pour oser nous faire vivre de telles émotions et faire monter l’adrénaline en même temps que notre tension avec un tel suspense.

Bref vous l’aurez compris voici bien une lecture que je vous recommande si comme moi vous aimez frémir le soir avant de vous coucher !

 

Livre lu dans le cadre de 4 défis Littéraires

 – Le Pumpkin Autumn Challenge 2022 chez Guimause

– Challenge Thriller et polar 2022- 2023 chez Sharon

 – Challenge « Le tour du monde en 80 livres » chez Bidb (France).

 – Challenge Les Dames en Noir 2022 chez Zofia

10 réflexions sur “La mort est parfois préférable, Sacha Erbel

Vous avez la parole, laissez un commentaire, ça fait toujours plaisir.

Entrez vos coordonnées ci-dessous ou cliquez sur une icône pour vous connecter:

Logo WordPress.com

Vous commentez à l’aide de votre compte WordPress.com. Déconnexion /  Changer )

Image Twitter

Vous commentez à l’aide de votre compte Twitter. Déconnexion /  Changer )

Photo Facebook

Vous commentez à l’aide de votre compte Facebook. Déconnexion /  Changer )

Connexion à %s