Assignation à résidence : L’interview bracelet électronique 12 : Bruno Bouzounie

Assigné à résidence : L’interview bracelet électronique 12

L’interview « bracelet électronique »,  vous connaissez maintenant, non ?

C’est une mesure d’aménagement de peine permettant de réaliser une interview de longue haleine sans obliger l’auteur à être incarcéré. Juste  » Assigné à résidence »

Contrairement à la GAV qui est bien délimitée dans le temps, l’interview bracelet électronique est plus « libre ». Elle peut se dérouler sur plusieurs jours.

Le douzième auteur ayant dû vivre son quotidien avec le bracelet électronique est…

Bruno Bouzounie

09:24

Geneviève : Voilà je suis dans la place
Bonjour à vous les Flingueuses

Bruno Bouzounie : Bonjour moi aussi

Ge : Et bonjour à notre auteur du jour
Hello Bruno !

Bruno : Bonjour Geneviève, Dany et Aline

Dany : 👍

Ge : Alors nous ne nous connaissons pas. Et cet entretien devrait me permettre de mieux te découvrir. Surtout que Danièle et Aline t’ont placé un bracelet électronique qui t’oblige à répondre à nos question.

Bruno : Est-il encore temps pour moi de m’enfuir !?
Oups trop tard il me semble

Ge : Fais gaffe te voilà suivi à la trace 😉

Bruno : Même si j’ai ma dérogation ?

Ge : 😆

Ge : Peut-on se tutoyer Bruno ?

Bruno : Oui bien sûr

Ge : Je crois que tu auras droit de sortir un peu dans les limites fixées 😉 😛

Bruno : Je te remercie pour tant de bonté 😉

Ge : 😆
Alors ce matin si tu es assigné à résidence c’est pour répondre à quelques questions posées par une simple bibliothécaire.
Tu te sens prêt à tout nous avouer ?

Bruno : Oui… Mais je vous assure que je suis innocent… Je n’ai commis aucun délit

Ge : On verra ça après coup, si si. Et ce matin on va parler surtout de toi, de ton rapport au livre et à la lecture.

Bruno : D’accord

Ge : Tout d’abord pourrais-tu te présenter pour nos lectrices qui comme moi ne te connaissent pas.  Je veux un pédigrée complet !

Miss Aline : Bonjour Bruno. Bonjour Geneviève et Bonjour Danièle.

Bruno : Alors je m’appelle Bruno Bouzounie. Je suis né en 1962 à Bergerac. Fils d’enseignants, j’ai grandi dans les écoles. Puis j’ai migré à Bordeaux pour mes études universitaires avant de finalement passer le concours de l’École Normale sur Agen. J’ai, par la suite, rencontré mon épouse, enseignante – ça commence à faire beaucoup d’enseignants tout ça- avec qui j’ai eu 4 enfants.

Dany : Café pour tout le monde ?

Bruno : Oui merci. 1 sucre s’il te plaît.

Ge : Toujours pas de café pour moi Dany

Bruno : Nous avons passé 10 ans en Lot-et-Garonne, dans un village de 200 âmes avant de partir 5 ans en Martinique et de revenir enfin poser nos valises dans les Landes.
Voilà je pense que c’est complet !?

Ge : Tu es donc enseignant toi aussi ?

Bruno : Eh oui… Depuis 1987

Ge : Et tu enseignes quelle(s) matière(s) ?

Bruno : Ah tout de suite… La matière ? Je suis un ancien instituteur..

Ge : 😮

Bruno : Professeur des écoles aujourd’hui…

Ge : Chouette ça
Quelle tranche d’âge du coup ?

Bruno : Spécialisé.. Pour pouvoir travailler auprès d’enfants en grosse difficulté ou porteurs de handicap. Je peux donc intervenir de 3 à 17 ans.

Ge : 😮

Dany : du thé Cheffe !

Ge : Oui je veux bien, debout depuis 2h du mat, ça va me remettre sur pattes. Un bon thé noir, of course.

Bon reprenons, Dis moi Bruno, cela devait-être un boulot passionnant ?

Bruno : Mais j’interviens surtout en primaire

Ge : 👍

Miss Aline : Prends donc un petit morceau de gâteau Geneviève

Bruno : Oui c’est sûr..
Oh merci.. J’adore les interrogatoires avec vous

Ge : Tu m’étonne Bruno,il est beau de gâteau de Miss Aline 😆 Tu veux me faire grossir Miss 😂
Ge : Allez je reprends à nouveau, donc…Tu as donc avant tout l’âme un passeur Bruno ?

Bruno : Oui un passeur c’est ça…

Ge : Enseigner c’est déjà un sacerdoce, mais enseigner à des enfants en difficulté ça doit demander encore plus de rigueur et de dévouement, non

Aline : 👍

Bruno : C’est différent.. Les enfants porteurs de handicap sont très attachants et ils ont soif de reconnaissance, de réussite… C’est très gratifiant de les épauler sur ce chemin

Ge : 👍

Ge : J’imagine, oui !

Bruno : Mais ça peut être épuisant aussi…

Ge : Mais si tu le veux bien revenons à mes questions de bibliothécaire.

Bruno : Oui avec plaisir

Ge : Je suppose que chez toi, le livre a toujours eu une place prédominante ?
Je parle là d’abord de ton enfance, chez tes parents ou grands-parents.

Bruno : Oui bien sûr. Comme je l’ai dit, j’habitais dans les écoles donc des livres, il y en avait partout. Mon père, mélomane, aimait aussi beaucoup lire.

Ge : La musique des mots ! 😉

Bruno : 👍
J’ai commencé l’école avec un an d’avance, dans la classe de ma mère.. Je n’étais pas vraiment inscrit mais je glanais tout ce que je pouvais..

Ge : 👍

Bruno : La musique des mots j’y suis aujourd’hui très attaché.

Ge : 👍

Bruno : Je travaille beaucoup là dessus en relecture

Ge : Dis moi dans les bibliothèque des écoles quels ont été les livres qui t’ont fait découvrir ces mots, ce plaisir ? Et quels ont été les livres fondateurs ?

Bruno : Tout… Le club des 5… Puis les aventures de Tom Sawyer, Vingt Mille lieues sous les mers 

Ge : Ceux-là sont ceux avec lesquels tu as découvert le plaisir des histoires et des mots ?

Bruno : Oui… Puis j’ai aussi avalé tous les Tintin (j’ai d’ailleurs un ou 2 exemplaires de l’époque)

Dany : Faut nous apporter les preuves là monsieur l’auteur … des photos !

Ge :👍

Bruno : Voilà  :

Ge : Le club des 5 dans une bibliothèque d’une école, waouh ? Moi je ne les trouvais pas là !
Tu dévorais tout ce qui te passait sous la main ?

Bruno : C’est tout à fait ça.. Tu as bien cerné le lecteur que j’étais

Ge : Mais à quel âge tu as pris conscience du plaisir de la lecture ?

Bruno : Très tôt… C’était pour moi un excellent moyen de m’évader, loin de mes 2 petites sœurs 😉

Ge : 👍

Bruno : J’étais un aventurier à l’époque 😂Aussi dans les champs de la campagne dordognaise

Ge : Je vois le genre de lecteur en effet

Bruno : 😆

Ge : Mais dis-moi quelles ont été les lectures voire les auteurs fondateurs, ceux qui ont formé ou forgé l’adolescent que tu es devenu ?

Bruno : Jules Verne véritablement

Ge : 👍

Ge : J’ai aussi vécu 20 ans dans un bled de 250 habitants, je vois bien le genre d’aventures que l’on s’invente avec les copains à travers champs et forêts environnantes.
Jules Verne, ça nous fait un point commun

Bruno : Oh oui que de souvenirs

Dany : Gendarme ou voleur ?

Bruno : Plutôt corsaire, indiens ou bandit de grand chemin ! ???
Voleur … de bonbons à la boulangerie de Rouffignac de Sigoules.. Oh j’ai honte

Ge et Dany : 😆

Bruno : Mais plutôt corsaire sinon… ou tout cela à la fois

Ge : Dis moi ! Et chez toi, tu as une grande famille, as-tu une belle bibliothèque ?

Bruno : On peut dire ça.. Malheureusement je n’ai pas la place pour une pièce dédiée.. J’en ai donc partout
Salon, couloir, chambres des enfants, la nôtre…

Ge : 👍

Ge : Que trouve-t-on dans cette bibliothèque ? Pardon dans ces bibliothèques ?

Bruno : Des livres jeunesse bien sûr, puis ado, des BD, des thrillers (beaucoup) et des romans…
J’oubliais des dictionnaires

Ge : Des choses pour toute la famille en somme

Bruno : Oui.. J’ai essayé d’initier (enfin nous car mon épouse y est pour beaucoup) les enfants au plaisir de la lecture.. Ça a pris pour 2 surtout

Dany : Est-ce que livre est un objet « sacré » ou est-ce que tu fais circuler volontiers tes coups de cœur ?

Bruno : Non je ne sacralise pas les livres… Beaucoup ont déjà quitté ma bibliothèque pour faire voyager les mots

Ge : 👍

Dany : Cheffe : téléphone ! urgent comme d’hab !!!

Ge : 👍

Ge : Oui, Bruno, je vais être obligée de te laisser sous le feu des questions des flingueuses mais avant…J’ai encore 2 questions à te poser.

Bruno : Ai-je le choix ?

Ge : Non ! 😜

Bruno : 😆

Ge : En parlant de bibliothèque, as-tu fréquenté ce genre d’établissement ?

Bruno : Alors pour être honnête enfant oui, mais plus depuis que je suis adulte. J’achète beaucoup. Au cas où…
Mais mes enfants oui.. Ils adorent fouiner, découvrir..

Ge : 👍

Ge : Chouette ça !

Bruno : Et puis petits, ils adoraient les animations des conteurs organisées par la bibliothèque de Casteljaloux.
J’ai d’ailleurs moi même repris un abonnement il y a un mois à la bibliothèque de mon village… Dans le but de découvrir des romans vers lesquels je n’irai pas spontanément. Je fais confiance aux bibliothécaires et aux libraires pour leurs conseils

Ge : 👍

Ge : Que t’ont apporté ces établissements ?
Et enfin penses-tu que ces bibliothèques aient un rôle culturel et aussi social à jouer.

Bruno : Bien sûr… Chez nous, à Sanguinet, l’adhésion annuelle est de 2 euros pour les jeunes… Une vraie ouverture sur la culture… Et c’est là aussi un des rôles de l’école… Promouvoir ce tissu culturel local…
Un lieu de rencontres..

Ge : 👍

Ge : Merci Bruno pour toutes ces réponses, je te remercie pour ces réponses spontanées et sincères. Je te laisse avec mes 2 supers flingueuses. Et je viendrai lire la suite de cet interrogatoire et le conclure aussi . A très vite donc, une affaire urgente m’appelle.

Bruno : Bon courage

Ge : Merci Bruno. Bonne fin d’assignation, je viendrez te retirer ton bracelet électronique, ce soir ou demain matin 😉 Le suspect est à vous Mamie Danièle et Miss Aline 😂

Vous allez parlez écriture et création littéraire et bien sur de ton premier roman Au bout de la nuit

L’avis de Dany ICI

Fin du premier interrogatoire  10h32


 12h00, début du deuxième

Dany : Quand as-tu commencé à écrire ?

Bruno : J’ai toujours plus ou moins écrit mais je n’avais rien abouti jusqu’en 2017. Je ne me sentais pas la légitimité.

Dany : Tu écrivais déjà des aventures ou de la poésie romantique quand tu étais petit …

Bruno : Pas de poésie… Mais de l’aventure oui…

Miss Aline : comment et pourquoi en être venu au genre polar-thriller ?

Bruno : Tout d’abord parce que c’est un genre littéraire que j’affectionne en tant que lecteur, et naturellement j’ai eu envie de m’y frotter en tant qu’auteur… Ça s’est, en quelque sorte, imposé à moi.. C’est un genre rassurant pour un auteur débutant car il offre un cadre strict à l’écriture..

Miss Aline : ce genre littéraire est plus « suivi » par la gente féminine que par ces messieurs. (Je parle du lecteur). Pourquoi à votre avis ?

Bruno : Premièrement parce que les femmes lisent plus que les hommes. Ensuite sans doute, parce que les femmes s’identifient plus facilement aux personnages (bons ou méchants), et probablement parce qu’elles aiment avoir peur (là où les hommes se sentent généralement au-dessus de ça). De plus, bien souvent, l’homme a du mal à se détacher de la réalité.

Miss Aline : Comment procédez-vous pour écrire : Le thème précède l’histoire ou inversement ?

Bruno : Le thème ? L’histoire ?
Au départ, il y a l’idée principale (thème ?) qui n’excède jamais 2 ou 3 lignes. À partir de là, je commence à allonger la structure en distinguant les arches principales, puis en détaillant chacune d’elles puis en introduisant les personnages puis en les caractérisant et enfin, en commençant un chapitrage qui mène à l’histoire dès que ça semble tenir la route… En sachant que rien n’est jamais figé dans le détail.
Idée, rebondissements, tension narrative, personnages, chapitrage et écriture.

Miss Aline : avez-vous un ou des rituels pour vos séances d’écriture (moment de la journée, musique…) ?

Bruno : On peut peut-être se tutoyer non ?

Miss Aline : Oui on peut...

Bruno : 👍

Bruno : J’écris fréquemment en musique, toujours sur ordinateur mais peu importe le moment de la journée (soir ou journée). Cependant, il me faut écrire tous les jours.

Miss Aline : l’écriture c’est une discipline !
Jusqu’à quel point les personnages (ou juste le personnage principal) côtoient-ils ton quotidien ?

Bruno : Quand j’arrête d’écrire, c’est comme la fin d’une session de travail. Je suis content d’avoir progressé. J’essaie toujours avant de clore de me demander comment je vais aborder la suite. Mais à partir de là, je décroche même si je suis toujours à l’affût de ce que je vois ou entends qui pourrait nourrir la suite. Plus on avance dans l’intrigue, plus c’est intense mais je ne vis pas avec mes personnages H24.

Miss Aline : Qu’as-tu déjà fait d’incroyable pour être au plus près de la réalité dans ton écriture ?

Bruno : Ah ah.. 😂 Rien de particulier. Au risque de décevoir..
Beaucoup de documentation, d’informations prises auprès de professionnels mais que du raisonnable.

Miss Aline : les recherches prennent beaucoup de ton temps ?

Bruno : Ah oui quand même pas mal. Il s’agit de créer un cadre cohérent au niveau des lieux, des personnages et cela va croissant quand on cherche à sortir de l’ordinaire. Il faut se pencher sur les procédures, les protocoles médicaux, le patrimoine historique de la région… Mais sans tomber dans la caricature !
En Alsace, on ne mange pas de la flammekueche à tous les repas par exemple. 😉
Mais pas de confit de canard accompagné de ses pommes de terre sarladaises non plus.
L’idéal serait un repérage sur les lieux mais pas toujours facile.. Et encore moins aujourd’hui avec le confinement 😉

Miss Aline : c’est comme pour la cuisine comment cuisinaient nos grands-mères sans robot de ceci ou de cela… aujourd’hui on a l’impression que le lecteur ne peut lire juste une histoire. il lui faut du concret, du vérifiable sur les procédures, les grades ou que sais-je encore.

Bruno : Tout à fait… On est attendu au tournant 😉

Miss Aline : puisque nous parlons lecteur, comment leur retour sont-il perçus ? Tu en tiens compte pour les écrits suivants ?

Bruno : C’est toujours gratifiant de recevoir des retours positifs. J’ai eu la chance que ce soit souvent le cas. Cela permet une remise en question quand ces retours sont constructifs. En revanche, je ne peux pas écrire sur commande, je me dois de rester authentique.
Il y aura toujours des lecteurs qui voudront plus de rythme, moins de description et toute tentative d’aller dans un sens ou dans l’autre engendrera des déçus. Alors je reste droit dans mes bottes en espérant que les lecteurs trouveront néanmoins du plaisir à la lecture.

Miss Aline : 👍

Miss Aline : c’est vrai : autant de lecteur, autant d’interprétation, autant de ressenti

Bruno : 👍

Miss Aline : quel est le rôle d’un auteur ?

Bruno : Je m’absente le temps du repas et de réfléchir à cette question

Aline : OK bon appétit . On reprends vers 15h00

Bruno : Merci

LUN 15:01 Reprise du ITW bracelet électronique

Bruno : Le rôle de l’auteur est avant tout d’écrire des histoires pour satisfaire sa propre envie d’écrire car si ce n’est pas au rendez-vous, l’histoire ne fonctionne pas.  C’est avant tout un plaisir égoïste. Que les lecteurs apprécient en découle, c’est une conséquence.

Miss Aline : le lecteur apprécie jusqu’à parfois suivre son auteur en salon. Quel est ton ressenti sur ces rencontres ?

Bruno : Ce sont toujours des moments agréables. Des rencontres avec des lecteurs satisfaits ou curieux de découvrir, des occasions d’échanger souvent sur des détails qui nous ont finalement échappé…

Miss Aline : une étape « obligée » pour l’auteur ?

Bruno : « Obligée » oui car les lecteurs ne comprendraient pas que l’on boude ces moments d’échange.
« Obligée » oui quand la notoriété de l’auteur fait défaut, ce qui est mon cas. C’est alors le moyen de séduire des lecteurs hésitants.
En effet, au-delà du plaisir de lire et d’écrire, on ne peut pas se départir d’impératifs commerciaux. Il faut vendre pour être lu, il faut être lu pour être édité…
Mais, même si c’est un exercice difficile pour moi, je garde de beaux souvenirs de ces rencontres de l’année… Des rencontres avec des lecteurs mais aussi des auteurs.
Il faut quand même avouer que parfois, ce sont aussi des journées laborieuses.

Miss Aline : Écrire à la portée de tous ou … ?

Bruno : A priori oui… Après il est certain qu’avoir un bagage littéraire comme Musso par exemple, c’est un plus. Il faut aussi avant tout, à mon avis, avoir beaucoup lu. Il appartient alors à chacun d’assouvir ses désirs..

Miss Aline : si il fallait donner un point positif et un négatif d’un travail d’écrivain ?

Bruno : + : l’introversion sans doute dans ce qu’elle est nécessaire pour aller au fond de soi et de son écriture. Certains auteurs diraient que cela permet d’économiser 10 ans de psychanalyse mais je ne suis pas sûr que ce soit aussi efficace.
– : l’isolement, une certaine rupture du lien social et familial, même si cela me convient dans une certaine mesure.

Miss Aline : c’est un métier de sacrifices, notamment en se « coupant » de son entourage proche

Bruno : N’exagérons rien. D’abord, ce n’est pas un métier au sens où ce n’est pas mon activité principale. Et ensuite, non car cela relève plus du loisir me concernant. Il est rare de s’adonner à un loisir qui ne nous satisfasse pas pleinement.

Miss Aline : un prochain roman en route ?

Bruno : Un deuxième roman qui devrait paraître en septembre. Un troisième en cours d’écriture.

Miss Aline : sans spoiler on peut en savoir un peu plus sur ce deuxième roman ?

Bruno : Le lieu : une ville balnéaire thermale au sud de Bordeaux, imaginaire, composite de 3 agglomérations connues.
L’intrigue : une série de morts macabres dans cette ville aux apparences insouciante.
Les personnages : un flic, quarantaine, miné par le remords et par une enquête éprouvante 12 mois plus tôt. Une lieutenante de gendarmerie qui devra faire équipe avec ce loup solitaire.

Miss Aline : personnage masculin, féminin .. plus facile d’être l’un ou l’autre ou pas ?

Bruno : Les 2 sont intéressants, partant du fait que l’on a tous en nous une part féminine et masculine. Très intéressant d’imaginer quelles pourraient être les réactions de l’un ou l’autre. Peut-être une relative facilité en tant qu’homme de se mettre dans la peau du personnage masculin.
En fait, seul le lecteur peut nous dire si le personnage féminin est crédible ou caricaturé tout en sachant que mes personnages féminins ne sont pas trop conventionnels. C’est amusant de naviguer entre les deux.

Dany : Dis-moi Bruno, Au bout de la nuit est ton premier roman publié.

Au bout de la nuit

Gagnant grand prix femme actuelle 2019

Un tueur psychopathe hante les rues de Bordeaux. Une intrigue époustouflante et diabolique !

  1. Une nuit d’avril au cours de laquelle deux adolescents ont perdu leur âme…
  2. Les membres inférieurs d’un corps sont retrouvés dans le centre-ville de Bordeaux Le seul signalement auquel la police peut se référer est celui d’un homme à la stature hors du commun. Sur fond de rite païen et de légende arthurienne, Damien Sarde, un jeune lieutenant de police qui vient d’intégrer la PJ, plonge au coeur de sa première enquête. Le criminel va restituer au fil des jours les morceaux du cadavre inconnu, autant de pièces macabres au service d’un puzzle machiavélique.

Dany : Y a-t-il un manuscrit secret qui traîne dans un tiroir ?

Bruno : 😂😂 Non aucun. Des idées, des synopsis de quelques lignes à quelques pages

Dany : As-tu un « modèle » en terme d’écriture … passé ou contemporain ?

Bruno : Non pas de modèle. Des lectures qui m’ont stimulé (Thilliez, Minier, Carrisi…)

Dany : Quel est le premier à qui tu as osé avouer « ben moi aussi j’écris »…

Bruno : Les souvenirs me font défaut mais peut-être Mattias Köping, au salon de Fargues, mais sans oser lui dire que je venais d’obtenir le prix Femme actuelle. On se sent toujours idiot dans ces cas-là (moi en tout cas) car on sait que les auteurs ne sont pas là pour ça.

Dany : Tu peux en être fier, une belle distinction pour un premier roman

Bruno : Un beau tremplin en effet

Dany : Parlons de ton premier roman. Comment t’es venue l’idée …

Bruno : En 1978, une soirée entre ados, de l’alcool, un peu de produits interdits, des histoires de cœur… À partir de là, je me suis demandé ce qui ce serait passé si quelque chose avait mal tourné… Une expérience perso qui débouche sur une fiction avec quelques personnages ayant plus ou moins existé.

Dany : AH tout de même … Et le choix de l’époque, avant les téléphones portables et dans l’ancien commissariat central de Bordeaux ?

Bruno : Pour être cohérent avec le fait divers de 1978, puis avec mes souvenirs de vie étudiante qui débouchaient inévitablement sur une intrigue début 1990, donc forcément Casteja.
Ensuite m’affranchir de toutes les techniques d’investigation modernes, c’était le plaisir de privilégier les déductions, analyses plutôt que partir dans un cortège sans fin de relevés ADN, bornage de portables… Marre de ces enquêtes qui se résolvent dans les labos plutôt que dans les cerveaux. Les lecteurs n’ont pas les mêmes attentes que la police.

Dany : Comment fais-tu pour cerner la psychologie de tes personnages ?

Bruno : Je ne la cerne pas.. 🤔
Non c’est moi qui fabrique mes personnages, donc aussi leur psychologie.
Il faut essayer de nuancer leur psychologie afin qu’ils aient tous une part d’ombre, et des bons sentiments. Pas de manichéisme. Mais jamais ils ne m’échappent.

Dany : Comment travailles-tu … tu dis synopsis … des notes sur des carnets, un plan détaillé avant de commencer la rédaction où tout vient naturellement ?

Bruno : Non malheureusement tout ne vient pas naturellement, pour certains peut-être (qu’elle chance!) mais pas moi.
D’abord une idée de départ, minimaliste, une ou deux phrases. Qui contient déjà le point de départ et la fin.
Puis la structure avec les grandes étapes du récit, les arches narratives, la montée dramatique.
Ensuite la chair du roman avec les beaux moments, les cliffhangers, le climat et en même temps les personnages, les profils simples puis approfondissements des caractérisations. Quand le tout semble tenir la route, mettez au four, 200 degrés… Enfin l’écriture ! Et tout ça réparti dans différents fichiers sur mon Mac.
Un peu laborieux, mais en aucun cas une recette… Juste ma démarche personnelle.

Dany : Est-ce que tu envisages d’avoir peut-être un jour recours à des « experts » pour développer un aspect de ton roman ou alors tu te fies à ton feeling, ton intuition ?

Bruno : On a parfois besoin de quelques avis éclairés dans le cas de procédures judiciaires, de techniques scientifiques.. Si les portes. s’ouvrent, pourquoi pas même si déjà aujourd’hui, j’essaie de ne rien écrire au hasard. J’en profite pour remercier mes contacts anonymes mais précieux.

Dany : Est-ce que tu as trouvé rapidement un éditeur pour Au bout de la nuit ?

Bruno : Oh non loin s’en faut.
J’ai essuyé les refus de nombreuses ME qui ne sont pas tentées par l’aventure de nouveaux auteurs  avant  de participer au concours Femme Actuelle qui m’a permis d’être édité.

Dany : Et pour un deuxième roman c’est plus facile ?

Bruno : Je ne sais pas, je n’ai pas essayé… J’ai proposé le manuscrit à mon éditeur qui l’a accepté. Même si je me suis laissé dire qu’on avait plus de chances d’être lu pour un deuxième. De toute façon, les ME choisissent les auteurs en fonction des espérances de vente. Meilleure est la visibilité, meilleures sont les chances.

Dany : Avant de nous quitter, peux-tu donner 3 bonnes raisons de lire Au bout de la nuit ?

Bruno : Non aucune…

Bruno : 😆

Dany : 😮

Bruno : Que voilà un pari difficile !

Dany : 😆

Bruno : Autant j’ai pris plaisir à répondre à vos questions, autant je ne sais pas me vendre. Je laisse aux lecteurs qui ont aimé le soin d’assurer ma promotion.
C’est néanmoins un roman que j’ai pris plaisir à écrire et dont les personnages me tenaient à cœur.

Miss Aline : 👍

Miss Aline : As-tu quelque chose à ajouter que nous n’avons pas abordé ici et qui te tiens à cœur de dire.?

Bruno : Juste un grand merci à vous 3 pour le temps que vous m’avez consacré.

Dany : Et enfin, pour boucler notre entretien, puisque l’on ne peut pas parler d’actualités salons,  je veux une révélation … quel est ton livre de chevet en ce moment ?

Bruno : La porte de Bosch de mon collègue et ami Christophe Vasse.

Ge : 👍, je confirme

 17h05

Miss Aline : Un grand merci à toi pour ce bel échange.
J’ai préparé le goûter...

Dany : Merci beaucoup Bruno pour ta disponibilité et ta sincérité. Nous attendons le deuxième roman avec impatience et … à se voir dans la vraie vie !

Bruno : Je t’assure de ma présence virtuelle pour la dégustation

Miss Aline : 👍

Dany : Geneviève  va sans doute arriver, par l’odeur alléchée …

Bruno : Tout le plaisir a été pour moi. Au plaisir de vous rencontrer !

Miss Aline : Et en attendant cette rencontre, prends soin de toi et de tes proches.

Bruno : Merci. Pareillement. Restez chez vous…

Dany : Surtout qu’aujourd’hui il ne fait pas très beau … A bientôt tous !

Ge : J’arrive bien tard et vous avez déjà terminé le gâteau ! Bon pas si grave puisque que je suis là pour d’abord vous dire un très grand merci pour ce bel échange. Et aussi libérer notre auteur de ses entraves.

Voilà fin de cette assignation à résidence à cet ’interview bracelet électronique 12 avec Bruno Bouzounie.

J’espère que comme moi chers lecteurs, vous avez envie de découvrir les univers de notre auteur.

Pour ma part j’ai déjà lu son premier roman. Il va falloir que je vous en parle très vite maintenant.

17h20 fin de ce douzième interview assigné à résidence avec bracelet électronique de Monsieur Bruno Bouzounie.

Et début du goûter Flingueuses.

Merci le confinement !

Allez portez vous bien et à très vite pour de nouvelles aventures

 

12 réflexions sur “Assignation à résidence : L’interview bracelet électronique 12 : Bruno Bouzounie

  1. Garde à vue particulièrement fructueuse. Vous avez bien cuisiné votre sujet !! J’aime beaucoup sa manière de décrire la construction de son roman. Heu, il reste du gâteau ? 😉

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