Papote d’auteur Isabelle Villain est avec Estelle Tharreau

Papote d’auteur

Isabelle Villain est avec Estelle Tharreau

A l’occasion de la sortie de son nouveau roman  » Les eaux noires » et du prix remporter par son précédent « La peine du bourreau« , Isa a absolument voulu, pour mon plus grand plaisir et le vôtre aussi j’espère, recueillir les impression d’Estelle Tharreau.

Voici leur entretien.

Interview Estelle Tharreau

Bonjour Estelle, je tenais au nom du Collectif polar à te féliciter à nouveau pour le prix que tu viens de remporter au festival de Cognac : le prix du roman noir des médiathèques du Grand Cognac. Une magnifique récompense pour ton roman « la peine du bourreau ». Tu commences à redescendre de ton petit nuage ?

Merci Isabelle. Pour répondre à ta question, oui, je suis toujours aussi heureuse, mais les réalités quotidiennes reprenant rapidement leurs droits, la descente du petit nuage a été assez rapide.

Peux-tu nous rappeler en quelques mots l’histoire de ce livre ?

La peine du bourreau plonge le lecteur au cœur d’un huis clos dans le couloir de la mort au Texas. S’enclenche alors un compte à rebours de quatre heures avant l’injection létale au cours duquel vont s’entretenir, s’entrechoquer, se débattre le gouverneur qui peut gracier, le bourreau qui doit exécuter et le condamné attendant la mort, le sursis… ou la rédemption.

As-tu effectué beaucoup de recherches concernant le système carcéral américain car l’immersion dans ce monde de la prison et du couloir de la mort est une vraie réussite ?

Il s’agit d’un des romans qui m’a demandé le plus de recherches : livres, documentaires, textes juridiques, histoire des bourreaux à travers les âges en Occident, iconographie… J’ai voulu entendre le plus possible de points de vue sur ce thème que je sois d’accord ou non avec eux. J’ai essayé que chaque argument, chaque profil puisse trouver sa place dans ce récit. J’ai également tenté de décrire avec réalisme les lieux qui, à l’inverse de mes autres romans, ne sont pas imaginaires.

Le festival de Cognac est une référence en matière de polar. Quel chemin parcouru depuis ton premier manuscrit envoyé chez Taurnada en 2015 avec « Orages ».

Tu parviens à te renouveler à chaque roman. Comment te viennent toutes ces idées ?

Je suis assez curieuse de nature et beaucoup de sujets m’interrogent. Par ailleurs, je me suis toujours intéressée à l’envers du décor, aux coulisses, à la face cachée.

Quand tu as terminé l’écriture d’un manuscrit, as-tu déjà l’idée du prochain ?

En principe, j’ai deux ou trois idées plus ou moins abouties si elles ne se font pas détrôner par une nouvelle venue trop remuante. Donc, oui, j’ai toujours l’idée de mon prochain roman lorsqu’un manuscrit est achevé.

Parlons maintenant un peu de ton petit dernier « les eaux noires » paru toujours chez Taurnada en octobre. Un coup de cœur pour moi au même titre que « la peine du bourreau ». Cette histoire est totalement fictive ou bien t’es-tu inspiré d’un fait divers ?

Non, elle est entièrement fictive. Je voulais écrire sur la rumeur et les engrenages mortifères qu’elle peut engendrer. Comment des victimes peuvent devenir des parias simplement parce qu’elles n’ont pas voulu jouer la partition sociale qu’on attendait d’elles.

Le village dans lequel se déroule l’histoire existe-t-il vraiment ?

Non, à part dans La peine du bourreau, tous mes lieux sont fictionnels afin de conserver une certaine liberté et de ne pas trahir une ville, une région et ses habitants.

Un immense bravo pour ce prix et pour ces moments de lecture que tu nous offres chaque année. Tu prépares déjà le prochain je suppose ?

Il est terminé et j’entame l’écriture d’un nouveau projet. Tous les deux sont très différents de mes précédents ouvrages, mais toujours dans mon univers très sombre.

Si oui, peux-tu nous en parler un tout petit peu ?

Il aura pour thème les traumatismes de guerre et leurs dommages collatéraux sur l’entourage de ces personnes fracassées par l’horreur.

Merci beaucoup Estelle pour ta disponibilité et à très vite !

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