La capture de Nicolas Lebel

Le livre : La capture : qui sème les coups récolte la vengeance de Nicolas Lebel – Paru le 23/03/2022 chez JC Lattès – collection Le masque grand format – 20,90 € (288 pages) ; 14 x 21 cm

4ème de couverture :

Morguélen. Un nom funèbre pour une île bretonne giflée par les vents.
Un terrain idéal pour la lieutenante Chen, lancée dans une traque sans merci. Dans son viseur : des tueurs à gages insaisissables, les Furies, déesses du châtiment.
Mais à l’heure de la rencontre, la partie pourrait bien compter plus de joueurs qu’il n’y paraît. Et quand le prêtre de cette île du bout du monde entre à son tour dans la danse, une seule certitude demeure : quelqu’un va mourir.
Jeu de miroirs à huis clos, le nouveau roman de Nicolas Lebel entraîne le lecteur dans une course échevelée où tout n’est qu’ombres et reflets. Porté par l’humour et l’ingéniosité inégalables du lauréat du Prix des lecteurs du Livre de Poche, La Capture impose Nicolas Lebel comme l’une des voix les plus brillantes du thriller français.

L’auteur : Nicolas Lebel est linguiste, traducteur et enseignant.
Il est également auteur de romans policiers.
Nicolas Lebel a fait des études de Lettres et d’anglais puis il s’est orienté vers la traduction. Il est parti en Irlande quelque temps avant de devenir professeur d’anglais. Il enseigne aujourd’hui dans un lycée parisien.
Passionné de littérature et de linguistique, il publie en 2006 une première fiction, une épopée lyrique en alexandrins: Les Frères du serment.
En 2013, il publie aux Éditions Marabout L’Heure des fous, en 2014, Le Jour des morts, en 2015, Sans pitié, ni remords puis, en 2017, De cauchemar et de feu, Dans la brume écarlate » en 2019, cinq romans policiers caustiques où histoire, littérature et actualités se mêlent, des romans noirs qui interrogent et dépeignent la société française contemporaine avec humour et cynisme, dont le ton est souvent engagé, et le propos toujours humaniste. Ces cinq romans mettent en scène le capitaine Mehrlicht. Il publie en 2019 La piste aux étoiles chez French Pulp dans la série de l’embaumeur.En 2021, il reçoit le Prix Griffe Noire du meilleur roman policier français de l’année pour Le gibier.
Il vit à Paris.
Extraits :
« D’un regard circulaire, elle balaya la place de la mairie, attendit, mais personne ne vint. Dans le classement des villes fantômes du globe, le bourg de Morguélen devait arriver en troisième position derrière Tchernobyl et Pompéi, quatrième si on comptait Limoges après 22 heures. Chen se dit que si elle arpentait ces rues vides à pied, elle serait rapidement repérée et abattue. En même temps, son déguisement la protégeait. Elle tira le rétro et rajusta sa perruque aux cheveux châtain clair bouclés, son bonnet vert sapin et ses lunettes de soleil. Mazza peinerait sûrement à la reconnaître, alors les Furies… Pendant un moment, elle pesa le pour et le contre, puis décida que, pour fouiller ce bled et poser des questions, il valait mieux le faire pendant les heures d’ouverture si elle voulait croiser un humain. À moins que les résidents de l’île ne sortent qu’au coucher du soleil, comme dans les Carpates ou à Mykonos… La nuit tombait vers 18 h 30 en ce début d’octobre. Elle serait vite fixée. »

« Les cloches de l’église venaient d’annoncer 22 heures. C’était la dernière sonnerie de la journée. La prochaine serait à 7 heures, le lendemain matin. Il y avait eu d’ardents débats autour des cloches de Morguélen, les résidents les plus pieux demandant que l’on sonnât l’Angélus à 6 heures, les plus fanatiques, les matines à 2 heures, les plus traditionalistes, chaque heure du jour et de la nuit. Les insomniaques exigeaient qu’on fît taire ces trucs à la nuit tombée, les touristes qu’on les laissât dormir de jour comme de nuit et qu’on abolît toute sonnerie, les fans d’ACDC qu’on ajoutât des guitares… Moralité : une sonnerie toutes les heures entre 7 heures et 22 heures, aucune entre 22 heures et 7 heures, telle avait été la solution retenue pour le bien-être de tous, un compromis qui avait nécessairement déçu tout le monde. Le peu de monde, en tout cas, qui habitait sur l’île à l’année ; une tempête dans un bénitier. »« D’un regard circulaire, elle balaya la place de la mairie, attendit, mais personne ne vint. Dans le classement des villes fantômes du globe, le bourg de Morguélen devait arriver en troisième position derrière Tchernobyl et Pompéi, quatrième si on comptait Limoges après 22 heures. Chen se dit que si elle arpentait ces rues vides à pied, elle serait rapidement repérée et abattue. En même temps, son déguisement la protégeait. Elle tira le rétro et rajusta sa perruque aux cheveux châtain clair bouclés, son bonnet vert sapin et ses lunettes de soleil. Mazza peinerait sûrement à la reconnaître, alors les Furies… Pendant un moment, elle pesa le pour et le contre, puis décida que, pour fouiller ce bled et poser des questions, il valait mieux le faire pendant les heures d’ouverture si elle voulait croiser un humain. À moins que les résidents de l’île ne sortent qu’au coucher du soleil, comme dans les Carpates ou à Mykonos… La nuit tombait vers 18 h 30 en ce début d’octobre. Elle serait vite fixée. »

La chronique jubilatoire de Dany

La capture de Nicolas Lebel

Avec bonheur nous retrouvons Yvonne, Yvonne Chen, celle qui a raison … souvent, toujours aussi abrupte, en recherche d’une sanglante punition pour les auteurs du meurtre de son binôme dans Le gibier. Ainsi en mode « traque », elle débarque sur un ilot du bout du monde mais néanmoins en Bretagne et se voit bien obligée de faire équipe avec un duo d’enquêteurs sous couverture : un futur retraité qui voudrait quitter les rangs de la gendarmerie avec un coup d’éclat et un flic placardisé dépressif à la larme facile. Tous deux recherchent un criminel de guerre, une cible dormante qui va cristalliser l’énergie des traqueurs légaux et d’autres moins conventionnels, mercenaires : « les furies », déesses de la vengeance. Le tout est rendu possible par la présence d’un improbable bric-à-brac susceptible d’abriter des reliques, d’aiguiser les convoitises et de provoquer la mort de son propriétaire.  

Avec ses personnages hors du commun, son style inimitable, ses narrations jubilatoires, Nicolas Lebel nous emmène dans une folle aventure de 288 pages, aux rebondissements surprenants, aux alliances douteuses, avec une bande son nostalgique de Johnny et ponctuée par une partie d’échecs virtuelle.

J’ai passé un très agréable moment de lecture, très divertissant et instructif avec cette belle chronique de la vie insulaire !  Et quand je dis instructif, je sais que l’auteur ne pouvait pas anticiper notre actualité au moment de la rédaction de ce titre et pourtant, il a mis en scène l’OCLCH, l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité et les crimes de haine, celui-là même dont on parle tous les jours pour établir la preuve des crimes sur le théâtre de l’Est de l’Europe. Il y explique l’intérêt d’établir l’irréfutabilité de cette preuve. Gageons que Raphaël a un bel avenir professionnel en perspective !

NDLR : à ce sujet les lecteurs voulant compléter leurs connaissances de cet organisme international pourront lire La traque est mon métier de Eric Emeraux

Lu en version numérique 14.99 €

Je remercie les éditions JC Lattès et NetGalley, pour leur confiance 

#LaCapture

#NetGalleyFrance

Autres extraits 
« On connaissait l’existence d’une multitude de reliques chrétiennes à travers le monde. Ordonnées de la première à la troisième classe en fonction de leur proximité avec le corps du Christ, on pouvait voir, aux quatre coins de l’Europe et du Moyen-Orient, les Saintes Larmes, le Saint Sang, les Saintes Sandales, la Sainte Couronne et ses innombrables Saintes Épines, une trentaine de Saintes Tuniques, six Saints Suaires, une vingtaine de Saints Calices autrement appelés Saints Graals… Les quatre clous de la crucifixion étaient visibles dans onze basiliques. Si l’on mettait bout à bout tous les morceaux de la Sainte Croix éparpillés dans le monde, on pouvait reconstituer un calvaire de quarante mètres de haut sur vingt de large. Pourtant, reconnues authentiques ou non par l’Église, datées de l’époque ou d’une autre par la science, chacune d’elles était vénérée avec la même ferveur par des millions de chrétiens qui, en pèlerinage, venaient de partout pour toucher au divin et jouir de ses bienfaits. »
« La société des hommes était un gloubiboulga d’injonctions contraires qui imposaient à certains le respect, la déférence, la politesse, la conformité à la loi, pendant que l’avidité, le crime, l’impunité, la fraude profitaient aux autres, sans que personne n’y puisse rien faire. Comment pouvait-on vivre avec cela, l’accepter, surtout quand on pensait être du côté du bien ? »

6 réflexions sur “La capture de Nicolas Lebel

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